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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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27 juillet 2005

Caen et Mme Le Brethon réhabilite Guillaume le Conquérant

Introduction : D'accord, vous aller dire que j'effectue un méa culpa... Car La Mairie de Caen veut donc honorer plus visiblement le personnage le plus mythique de l'histoire normande : Guillaume le Conquérant au travers du Château Ducal. Je ne peut qu'applaudir. Comme quoi il ne faut jamais trop désespérer, tout le monde peut progresser... LA PREUVE!!! Chapeau pour cette réalisation Mme Le Brethon.
Mais en même temps, il faut préciser également que ce personnage n'appartient pas seulement à CAEN: Marié à EU, mort à ROUEN, se fâchant à BAYEUX, bataillant à DOMFRONT, blessé à BELLEME, tenant concile à LILLEBONNE pour que les barons normands le suivent en Angleterre en 1066. Bref c'est sur tout le territoire normand que mériterait d'être honorer Guillaume le Conquérant. Qui sait que même à Gerberoy en Picardie (mais dans "l'Oise normande"), on trouve même la rue principale du nom de Guillaume le Conquérant et que l'histoire de ce personnage célèbre est enseignée dans les écoles anglaises, comme grand organisateur de l'Angleterre, mais non enseignée dans les écoles françaises et donc de même non enseignée dans les écoles normandes. Allez comprendre...., tel un monde tournant à l'envers....
En plus vous allez voir : on parle dans l'article de "l'image de Caen", mais on ne parle jamais par exemple de "l'image de la Basse" (car inexistante, non appropriable) ou "l'image de la Haute" (car inexistante, non appropriable), ni de "l'image de la Normandie" (mais que prendrait-on : "une image d'Epinal" ou "l'image d'une région en lambeaux" vu tous les efforts d'ignorance...) ... bref....
Voici l'article paru dans le
Figaro [NB : D"habitude, je préviens, ne vous fiez pas aux erreurs des journalistes "d'en haut", c'est des bobos (de droite ou gauche? je ne sais..) ne connaissant pas trop "les régions de France" ni la "France tout court", merci de vous montrez compréhensifs envers eux. Mais cet article peu être lu, il est assez bien écrit.] :

Paru dans le Figaro (Rubrique reste du monde & région)
PATRIMOINE D'importants travaux dans le château médiéval vont renouveler l'image de la ville
Caen retrouve son château
Anne-Marie Romero
[23 juillet 2005]

Caen est une ville très paradoxale: c'est un port de mer en pleine terre; son nom évoque d'emblée l'architecture de la reconstruction, au détriment des fleurons de l'art gothique qu'elle recèle; enfin son image culturelle est définitivement liée au Mémorial de la Seconde Guerre mondiale, sans une pensée pour son plus illustre personnage, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, qui gouvernait depuis l'énorme masse de son château, écrasant la ville et pourtant invisible dès qu'on en a franchi les portes du fait de son immensité même.

C'est pour toutes ces raisons que madame le maire, Brigitte Lebreton, à peine élue, a pris à bras-le-corps un projet qui germait depuis 2000, la rénovation à grande échelle du château qui fut, aux XIe et XIIe siècles, avec ses 5,5 hectares, le plus grand château fort d'Europe, l'agrandissement du musée de Normandie qui en occupe un des bâtiments, le réaménagement de la salle de l'Echiquier – la plus ancienne cour royale anglo-normande – la remise en valeur et la restauration du rempart, enfin, la création d'un nouveau cheminement entre le château et l'université, par la création d'une esplanade de la Paix qui rendra toute sa lisibilité à l'énorme muraille médiévale. Coût de la première tranche de cet ambitieux programme: 16,5 millions d'euros, un budget auquel participent, outre la Ville, le Fonds européen de développement régional, l'Etat, la Région et le département du Calvados. Livraison: fin de l'année.

«Il faut donner une image à Caen, s'enflamme Mme Lebreton. Par habitude, par modestie, nous avons vécu jusqu'à présent sur des images reçues. Nous devons maintenant montrer que, si le Mémorial est essentiel, l'histoire est une chronologie et celle de Caen commence avec le château de Guillaume le Conquérant, qui doit devenir le personnage essentiel de la ville. Notre cité peut très bien avoir une double identité, une identité faite de plusieurs composantes.»

S'il est parfaitement visible depuis la ville basse, le château millénaire de Guillaume disparaît dès qu'on y pénètre pour deux raisons: les murs d'enceinte en ont été écrêtés à plusieurs endroits et le terre-plein central a été rehaussé. Résultat, le visiteur qui y entre ne voit qu'un éparpillement de bâtiments de différentes époques: le donjon, arasé lui aussi, le très beau bâtiment de l'Echiquier, du XIe siècle, le musée de Normandie à l'étroit dans une belle bâtisse du XIVe reconstruite au XVIIe (le logis des Gouverneurs), l'église gothique Saint-Georges, au beau milieu du terrain et le très moderne musée des Beaux-Arts.

La première tâche, en cours, a été de redonner à voir le mur d'enceinte nord-ouest, du XIIe siècle, qui disparaissait sous 6 000 m3 de remblai, montant en pente douce de l'Echiquier jusqu'à une terrasse à canons du XVIe siècle, bâtie en perpendiculaire à la fortification. La terre a été déblayée, mettant à nu l'enceinte et son chemin de ronde et le flanc, intact, de la terrasse à canons, le long duquel grimpe un escalier parfaitement conservé. En belle pierre blanche de Caen, ces éléments d'une splendide architecture militaire, cachés depuis des siècles, sont en cours de restauration et seront enfin visibles.

Le déblaiement de cette masse de terre a inévitablement permis des découvertes archéologiques: une poudrière, deux murs d'une forge du XIVe, datant de la guerre de Cent Ans, et la cave d'une maison privée du XVe ayant conservé une belle cheminée. «Je suis archéologue de formation et je n'ai pas l'habitude de mépriser cette discipline, se défend Jean-Yves Marin, directeur du Musée de Normandie, mais je ne suis pas convaincu de la nécessité de conserver cette demeure qui, ailleurs que dans ce prestigieux château, aurait été détruite sans état d'âme.» Car, une fois n'est pas coutume, c'est la Direction régionale des affaires culturelles qui souhaite la conservation et l'archéologue qui n'en veut pas! Mme Lebreton, plus conciliante, déclare: «Si l'on doit conserver, il faudra trouver une utilisation».

Cet imprévu ne met heureusement pas en péril le grand projet de construire là, en recréant le talus, une extension du musée de Normandie qui montera depuis l'Echiquier et viendra s'arrêter à quelques mètres de la terrasse d'artillerie, laissée visible par une grande baie vitrée. La poudrière et la forge seront conservées, intégrées dans la muséographie de cette nouvelle salle d'exposition de 550 m², dite «du Cavalier», assortie de 650 m² de locaux pédagogiques et de réserves.

Quant à l'enceinte elle-même, qu'on a dû consolider et dont on a débouché les meurtrières fermées au XIXe, lorsque le château servait de casernement, elle sera dotée d'un ascenseur permettant l'accès à un belvédère et à une promenade sur le chemin de ronde. Le visiteur y jouira d'une vue encore inédite sur la ville et sur les restes imposants du donjon et du vieux palais de Guillaume, fouillé après la guerre par Michel de Boüard et dont il ne reste que les traces imposantes au sol.

Le nouveau musée s'enrichira également d'une salle d'exposition permanente consacrée à la Normandie de Guillaume le Conquérant, dans la salle de l'Echiquier dans lequel on créera une mezzanine. On y présentera la Normandie depuis les Vikings, le Moyen Âge normand et l'extension – souvent oubliée – des possessions normandes en Angleterre et en Sicile. Enfin, l'église Saint-Georges, qui servait parfois à des expositions, retrouvera son clocher perdu, en bâtières et en ardoises, et servira de centre d'accueil général du château.

Mais le maire a d'autres projets. Outre le retour d'une école de cavalerie, dans l'enceinte, il veut travailler sur les abords. L'accès au château, côté université, se fait en effet aujourd'hui par un lacis de rues étroites et de ponts surélevés, cachés par de vilaines haies qui coupent totalement la visibilité entre les deux bâtiments. C'est cet emplacement qu'elle souhaite requalifier par la création d'une place, l'esplanade de la Paix. Concédé à un architecte-paysagiste, le cabinet Gestaing-Rousseau, l'espace sera orné de jets d'eau mobiles. Il conservera sa double rangée d'arbres, bordant une seule rue et offrira, depuis l'université, une vue en contre-plongée sur l'enceinte du château débarrassée de ses broussailles.
Quant à Jean-Yves Marin, infatigable chantre des musées, il ne veut pas s'arrêter là. Il envisage, dans une deuxième tranche de travaux, de restituer le palais royal de Guillaume pour y implanter un autre tentacule de son musée trop riche en trésors.

A Suivre...

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Commentaires
F
Plusieurs emplacements ont été évoqué pour la future médiathèque régionale d'agglomération (l'actuel bâtiment date des années 1970 est sous dimensionné et les réserves sont combles...)<br /> Il a été question de raser l'actuelle Bibliothèque municipale et de reconstruire en plus grand et neuf: ça coûtera très cher et ça manque complètement d'imagination...<br /> Mme Lebrethon a défendu aussi l'idée de la construire à la place de la caserne de gendarmerie rue Daniel Huet face aux services administratifs de la préfecture: pas très sexy et il faudrait construire une nouvelle caserne sur le site de la caserne Decaens près de la Guérinière... Ou alors démolir le stade nautique et y mettre la médiathèque: idée débile! L'urgence serait précisemment de rénover ledit stade nautique!<br /> <br /> Restent alors trois idées réellement sérieuses et à la hauteur des enjeux:<br /> <br /> 1) Implantation sur la Presqu'île non loin du Cargo et de la nouvelle école des Beaux Arts. Avantage: on pourrait y faire du "moderne" sans contraintes et il y a déjà du "culturel" sur place. Inconvénient majeur: c'est loin de l'hyper centre et ça risque de faire une sorte ghetto...<br /> <br /> 2) Implantation place de la République. Avantage: refermer la dernière blessure de la guerre en restaurant la place de la République dans son rôle de vraie place publique qu'elle avait dès le XVIIe siècle jusqu'en 1944: il manque cruellement au centre ville de Caen d'une vraie place qui ne soit ni un parking ni un crottoir vert pour son chien... La médiathèque occuperait le 4ème côté, celui de l'hôtel de ville, musée et bibliothèque déjà! qui ont disparu en juin 1944 et qui n'ont jamais été reconstruit à cet emplacement malgré un projet dans les années 1950. Inconvénients: couper des arbres et fortes contraintes patrimoniales et techniques pour l'insertion du nouveau bâtiment (parking souterrain)<br /> <br /> 3) La plus ambitieuse: reconstruire le donjon du château de Caen... Plus précisemment, réaménager l'espace archéologique actuel des vestiges du donjon (mur chemise quadrangulaire cantonné de quatre tours rondes du XIIIe siècle et fondations du donjon élevé en 1120 par Henri 1er Beauclerc, qui a été arrasé en 1793 et finalement rasé en 1811: ce bâtiment ou plutôt ce cube faisait près de 30 mètres de haut...<br /> Avantages: être à la hauteur de l'histoire des lieux et de la ville. Réaliser un vieux rêve d'architecture à Caen avec la complicité d'un grand architecte de réputation internationale: Jean Nouvel (qui a travaillé à Hérouville et actuellement au Havre et qui a déjà travaillé sur l'aménagement muséal du château de Caen)<br /> Le nouveau bâtiment serait au coeur géographique de l'agglo sur l'axe symbolique Gare, avenue du 6 Juin, clocher St Pierre; château; université... Et le château deviendrait la plaque tournante piétonne de l'agglomération... En outre, l'axe par le haut comme par le bas est possible (par les fossés: pour les accès techniques et handicapés)<br /> <br /> Inconvénients: à mon avis, il y aurait trois grandes contraintes qu'il faudrait ABSOLUMENT RESPECTER pour que cet ambitieux projet soit une réussite...<br /> <br /> 1) Le bâtiment apparent doit respecter en volume et en hauteur le volume et la hauteur du donjon disparu<br /> <br /> 2) Eviter la connerie de la BNF de Paris: la conservation des livres en sous sol à l'abri de la lumière et de la chaleur (par exemple des locaux crées sous dalle entre les murs de la chemise extérieure et ceux du donjon proprement dit après fouilles archéologiques et excavation en reprenant la solution choisie de la Cour carrée du Louvre qui a permis de valoriser les vestiges du donjon de Philippe Auguste)et installer l'accueil et les salles de lectures dans le nouveau donjon apparent...<br /> <br /> 3) Eviter la connerie de Falaise:<br /> Les nouveaux bâtiments devront respecter scrupuleusement les vestiges archéologiques et le nouveau bâtiment apparent doit être très sobre dans ses modénatures et être recouvert de tout ou partie d'une peau en pierre de Caen: on ne pourrait pas imaginer ni accepter au coeur de la fortesse fondée par Guillaume le Conquérant une tour en verre qui montrerait ses tripes techniques à l'air (tuyaux; machineries de climatisation ou d'ascenseurs comme à Beaubourg ou à la Défense...) <br /> Pureté, humilité et sobriété seront les maîtres mots mais on dit que les grands architectes sont grands par leur égo? <br /> <br /> Alors il faudra compter sur trois hommes:<br /> Jean Nouvel, lui même qui travaille de façon très rigoureuse (contrairement à ses autres collègues architectes français)<br /> Yves Marin: celui qui a eu l'idée et qui dirige d'une main de maître le musée de Normandie "de toute la Normandie" comme il est désormais précisé à l'entrée de la nouvelle salle du Rempart... Et qui pilote avec Lefebvre l'actuelle et remarquable renaissance archéologique et architecturale du château...<br /> Philippe Duron: député maire de CAEN avec le pouvoir de trancher en dernier ressort, certes mais aussi en tant qu'archéologue médiéviste de formation et ancien élève de Michel de Bouard et de Lucien Musset, le grand historien de la Normandie ducale...<br /> <br /> Enfin, le plus important: le coût qui est estimé à plus de 100 millions d'euros... Le projet est ambitieux mais cela lui permettra de trouver plus facilement certains financements...
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P
Si nouvelle médiathèque il doit y avoir, elle doit être résolument contemporaine, à un endroit facile d'accès, et sur un axe passager.
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F
Je viens de l'apprendre (lire: le Bonhomme Liberté page 3 édition en date du 12 juin)<br /> <br /> Dans la foulée de la renaissance archéologique, architecturale et normande du Château de Caen (très beau travail conjoint d'Yves Marin directeur du musée de Normandie et de l'architecte MH Lefebvre avec la création de la nouvelle salle du "Rempart" qui accueille jusqu'au 2 novembre prochain l'exposition "chefs d'oeuvre du gothique normand" avant l'installation d'une expo permanente "les Normands et l'Europe " dans la salle de l'Echiquier et la restitution architecturale d'éléments disparus sur les remparts...)<br /> <br /> Philippe DURON ne fait plus mystère du fait qu'il a fait appel au cabinet Jean NOUVEL (le célèbre architecte connait bien l'agglomération caennaise et le dossier du château de Caen) pour étudier la possibilité d'implanter la future grande médiathèque régionale d'agglomération de Caen sur le site du ... DONJON ducal démoli sous Napoléon 1er... Il s'agirait d'accomplir là un vieux rêve d'architecture à Caen, un temps caressé au moment de la Reconstruction: le nouveau bâtiment reprendrait les volumes du donjon disparu et permettrait de doter le centre ville caennais d'un signal architectural très fort (cf le projet Nouvel de Tour au Havre)...<br /> <br /> C'est enfin à Caen une très belle idée à la hauteur du passé et de la puissance symbolique de la ville fondée par Guillaume le Conquérant et refondée en 1944... <br /> Juste deux problèmes: Le coût évalué à plus de 100 millions et le souci d'éviter à tout prix la connerie faite à Falaise: y aura-t-il de la pierre de Caen dans ce nouveau donjon de Caen?
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Y
Merci pour tes félicitations élogieuses Michel, mais on se fera la bise quand nous aurons obtenus la Région Normandie que nous appelons de nos voeux, si tu le veut bien.<br /> Quand à Madame Brigitte Le Brethon, j'avais déjà cru comprendre qu'en effet, elle gérait bien sa Ville de Caen, merci Michel donc de me le confirmer par ton jugement.<br /> Bien sûr la critique n'est pas là, elle serait plutôt du côté de ce que j'appelle un certain "nombrilisme", maladie assez courante en politique semble-t-il. Et elle semble en effet ne pas connaître beaucoup l'histoire de la Normandie et se soucier comme d'une guigne, de l'héritage normand!
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M
Yuca, ton parcours conquérant sur les traces de Guillaume pourrait inspirer le CRT normand pour créer un circuit Guillaume le Conquérant avec des visites commentées... Ailleurs cela existerait déjà mais en Normandie ?<br /> Par contre si je critique madame Lebrethon je ne le fais pas en ce qui concerne la gestion et la tenue de me ville natale, elle le fait très bien. Ce que je déplore c'est son non attachement à notre culture normande et là il faut la moucher !<br /> MHAP
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