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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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11 octobre 2005

Au revoir...

Je quitte pour quelques mois la modération de l'Etoile de Normandie même si cette décision fut pénible. Je continuerai à promouvoir l'idée de la réunification de la Normandie,  je reste fidèle à ma conviction.

Je souhaite que de nombreuses personnes rejoignent ''Yuca'' pour faire vivre le blog.

''Yuca de Taillefer'' mérite que vous l'aidiez à faire vivre le webzine de la Normandie.

Au revoir Etoile de Normandie,  au revoir ami ''Yuca de Taillefer''

Michel H. A. Patin

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Commentaires
R
Salut superbe site bien organisé a surement demandé beaucoup de travail félicitation. visiter le mien www.teslogos.com site de toutes collections «soldats de plomb, goodies et fun, voitures anciennes, Comics et héros populaires, mangas, Sport...»
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R
Elle monte vers les étoiles, descend jusque dans la fosse, suit la feuille au vent, se mêle à la boue des tranchées, aux feuilles des betteraves ou à la bave des limaces, nage en zones inconnues, palpite dans la glace, explose dans des jets pleins d'artifices et d'âpretés.<br /> <br /> Elle est désespérée et monotone, douce et joyeuse, grave et brûlante, légère comme l'eau, aussi vitale que le souffle... C'est une flamme qui réconforte bien des misères, exacerbe les plus sages douleurs, sublime la moindre petite chose, pose n'importe quelle question.<br /> <br /> Fraternelle, rageuse, bruyante ou délicate, elle s'adresse à l'infini, demande des comptes à l'invisible, interroge les hauteurs, s'étonne des profondeurs, donne le vertige au quotidien, rêve de gloire, se permet l'humilité. Futile ou essentielle, solennelle ou malicieuse, elle rit de la mort, croit à la rédemption des êtres, à l'immortalité des âmes, à la vérité des cacahouètes salées. Ou grillées.<br /> <br /> Cette flamme sacrée, universelle, c'est une voix qui de toute éternité s'élève de la Terre. <br /> <br /> Et cette voix triste et éclatante, morne et pittoresque, pitoyable, admirable, fervente, inextinguible, et finalement toujours pathétique, c'est un cri.<br /> <br /> C'est, de sa naissance à sa mort et pour les siècles des siècles, partout, sans fin, mystérieux, le chant nu de l'Homme.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra
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R
DANDY<br /> <br /> J'ai trente six ans, quatre femmes, un chaton, de la morgue, de la fortune, de la poudre de riz qui me tombe dans le col, beaucoup de chance et peu de scrupules.<br /> <br /> Je regarde la domesticité d'un oeil glacial, paie ma boulangère avec un air plein d'arrogance, jette mes piécettes usagées aux mendiants, accueille mes convives chaudement pour peu qu'ils présentent une moue aussi méprisante que celle de mon bisaïeul à tricorne.<br /> <br /> J'ai le pied luxueusement chaussé, le doigt finement bagué, le front savamment pommadé, les viscères inexistants. Né avec un chapeau sur la tête, je ne puis concevoir un digne trépassement sans ma redingote ni ma chemise aux manches parées de dentelles. J'endure maux dentaires et blessures d'épées avec un détachement étudié à l'extrême. <br /> <br /> Je m'alimente avec des raffinements horaires d'une très grande cérébralité. D'une part, les mois brefs de lune croissante je dîne à minuit et appelle "souper" mon chocolat chaud de seize heures pris volontairement entre 18 heures et 18 heures 30 les jours impairs des mois longs et à exactement 17 heures 45 les jours pairs et impairs des mois courts de lune décroissante. D'autre part, je déjeune les jours pairs de la première quinzaine des mois longs à l'heure du thé vespéral en clamant que c'est là un réveillon de quatorze heures, cette fois indépendamment de la lunaison mais suivant un deuxième calendrier orthodoxe grec périmé, le tout accompagné de rituels gestuels parfaitement désuets mais toujours très stricts, déplaisants à détailler devant un auditoire profane, délicieux à énumérer en aristocrate compagnie. <br /> <br /> Mes caprices de table sont d'une infinie complexité.<br /> <br /> J'élève une autruche née en Bulgarie, adopte piverts blessés et muses lasses. Détesté par les classes inférieures, je me pavane en toute modestie avec à mon bras droit une femme portant une mouche de taffetas sur la joue gauche, à mon bras senestre une canne à pommeau légèrement courbé vers la dextre.<br /> <br /> Je plais aux canards des canaux à qui je lance matinalement de la brioche tiède, je déplais aux cygnes à qui je refuse mes bonbons blancs fourrés à la liqueur de Chine. Mal reçu chez mon tapissier, je présente invariablement le bord droit de mon chapeau conique à la vue de mes huissiers. En effet, je porte un couvre-chef en forme de coquille de gastéropode.<br /> <br /> Toutefois, et cela rassurera certainement la plèbe, la façon de lacer mes bottines est d'une confondante simplicité.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra<br /> <br /> =======<br /> <br /> DE FER ET DE SOIE<br /> <br /> Je porte canne, chapeau, gants blancs et lorgnon dans les pires circonstances. J'arbore une moue hautaine devant le curé, le banquier, les domestiques. Aux amantes je réserve mes crachats. J'ai la gifle facile, le mépris inné, le fiel distingué. J'ai un sifflet dans la gorge, une carte de visite dans le coeur, de la glace dans le sang. <br /> <br /> La dentelle me sied comme une seconde peau. Je suis guindé, esthète, arrogant. <br /> <br /> Et parfumé. <br /> <br /> Mes moeurs sont compliquées, mes semelles feutrées, mes sentences claquantes. Je raille, persifle, tape du pied pour un mot, une lettre, une virgule. Impatient, coquet et capricieux, j'ai des exigences de petit seigneur. <br /> <br /> Mes politesses ressemblent au dédain. Mes rires sont des sarcasmes, mes larmes des faiblesses, mes silences des énigmes. <br /> <br /> Et mes mots, des piques.<br /> <br /> Mes actes les plus anodins sont codifiés à l'extrême. Ma vie est empesée par des protocoles complexes, des cérémonials désuets, des usages d'un autre temps. J'ai le sens du solennel. Chez moi le rituel est oppressant. Je cultive le mystère, l'étrangeté, le baroque.<br /> <br /> J'avance masqué, hoche la tête, regarde de haut. On me dit cruel, obséquieux, perfide : je ne suis qu'un dandy.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra<br /> <br /> =======<br /> <br /> AU PIANO<br /> <br /> Le dandy est penché sur son piano, mélancolique et las. Le salon sent les vieux meubles. Une odeur de moisi illustre et de boiseries solennelles. La scène se passe en juillet 1830 à Saint-Cloud dans une belle demeure qui longe le fleuve parisien. Par la fenêtre ouverte s'insinuent les bruits de la belle saison.<br /> <br /> L'époque est à la découverte de la photographie, à la bataille d'Hernani, aux prémices du romantisme, à la vapeur... Dans ce monde les nouvelles arrivent à la vitesse du galop, mais guère plus vite. L'on mange encore du pain noir dans les campagnes, le vrai pain noir de la terre. Dans Paris crotté c'est encore les petits quartiers moyenâgeux, et le grain se moud dans les hauteurs de Montmartre.<br /> <br /> Après avoir ôté ses gants blancs, l'esthète assis devant l'instrument exécute une profonde mélodie. Très inspiré, la moue blasée, il joue. Dans de longs soupirs, l'auteur effleure l'ivoire avec détachement. Virtuose et éthéré.<br /> <br /> Avec son air triste et digne, ses gants fins et sa toilette élégante, n'incarne-t-il pas l'éternel MYTHE ce joli ? On l'aime cynique et tendre, hautain et racé, distingué et insolent ! <br /> <br /> Faisons un bond en avant de plus d'un siècle et demi. La scène se passe au Vieux-Mans (autant dire dans le quartier choisi de la cité, réservé aux gens d'esprit). Depuis sa tour d'ivoire un autre esthète aux dehors plus sobres est penché sur son clavier. Il a la même expression, la même attitude arrogante et désabusée que notre héros évoqué plus haut, sauf qu'il pianote sur son clavier d'ordinateur.<br /> <br /> Il se croit dans le même monde que son double du siècle légendaire : il voit des chevaux à la place des voitures, des paysans en sabots au lieu des conducteurs de machines, des moulins à vent et non des distributeurs automatiques... Même son clavier d'ordinateur, il le prend pour une plume avec de l'encre ! Mieux : il se prend pour ce dandy d'une époque révolue, assis devant son piano à Saint-Cloud dans une belle demeure sise au bord de la Seine...<br /> <br /> Tel que je suis, me voici présenté.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de Izarra <br /> 2, Escalier de la Grande Poterne<br /> 72000 Le Mans<br /> raphael.de-izarra@wanadoo.fr
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Y
Bont vent Michel et merci... reviens quand tu veux, quand tu peux, tu es ici chez toi.
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  • Le webzine des Normands pour contribuer à la renaissance concrète de la Normandie après la fin, au 1er janvier 2016, d'une division administrative funeste décidée par l'Etat central jacobin en 1956, sans l'avis de nos concitoyens!
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