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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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25 mars 2006

La France et ses générations ou le malaise

À peine viens-je de boucler mon tour de France des éditos qu’une évidence s’impose concernant la politique souhaitée par le gouvernement, soutenue par les uns et rejetée par les autres. Non seulement les partis sont mal en point, le CPE en est une preuve : l’UMP est divisée dans ses rangs, l’UDF voudrait que quelque chose de semblable soit proposé à condition de mieux l’emballer et le PS ne propose rien croyant être le grand bénéficiaire des manifs.

La manière française de faire de la politique est mauvaise, la manière des Français d’aborder la politique tient du sabordage. Je viens de lire que nous assisterons en 2007 au combat des Ouistes contre les Nonistes et les jeunes dans la rue serait l'annonce du déchirement français. Cette idée est absurde. Les soulèvements de novembre et l’occupation des universités, par des casseurs, par des étudiants et des syndicats sont à mettre au compte d’un conflit inavoué des générations, cela fait quatre ans que je l’annonce. Les générations françaises ne savent plus vivre ensemble, comment le pourraient-elles ? Elles n’habitent plus sous le même toit ni ne parlent une même langue. Les Nonistes refusaient un avenir européen à leurs propres enfants par peur de perdre un peu de leurs acquis sociaux et ils sont comme tout le monde aujourd’hui dans le camp des perdants. Pour bénéficier des aides sociales il faut avoir rompu avec tout ce qui était autrefois rassurant (études, famille, travail ...). Les petits boulots ne sont pas ouverts aux demandeurs d'emploi cherchant à améliorer leur train de vie, le travail au noir est devenu une institution en France.

La France a créé des générations nouvelles pour lesquelles elle ne sait pas quoi faire : Une génération de retraités qui fait du protectorat de ses intérêts et qui vote; Une génération de travailleurs mise au chômage et qui vote; Une génération de lycéens et d’étudiants qui refuse un contrat de Première Embauche et qui votera; Une génération de syndicalistes dont les actions ruinent le pays et ternissent l’image de la France à l’étranger. Incapable de gérer cela, le pays n'a plus d’avenir.

J'appartiens à une catégorie de chanceux qui peut se permettre de sortir de la France, de l'Europe, pour aller voir ailleurs comment cela se passe et surtout pour entendre ce qui est dit sur mon pays et son peuple. Je vous rapporte ici ce que j'entendais dernièrement : la guerre civile en France (explication : pour grand nombre de nos voisins, les incivilités et les manifestations bruyantes sont des actes de révolte contre le civisme, contre la République, d'ou l'impression de guerre civile); La France en recul après une longue stagnation; La lutte pour le pouvoir achève la France ... Moi je pense que : Casseurs et Syndicats un même combat = tuer la France des travailleurs !

Je devais lire le texte par deux fois mais j'avais bien lu que des syndicats d’étudiants avaient refusé de rencontrer le Premier Ministre. Par définition un syndicat est une association qui a pour objet la défense d’intérêts communs comme par exemple les intérêts professionnels. Des lycéens et des étudiants manipulés refusent un contrat qui permettrait peut-être à d'autres de trouver du travail. Je dis peut-être car il ne me semble pas avoir entendu le patronat s’exprimer sur l’utilité du CPE et sur l’utilisation qu’il voudrait en faire. Les syndicats sont aujourd'hui à mettre au banc des agitateurs.

Le refus d’aujourd’hui est un refus du droit aux plus démunis à pouvoir trouver leur place dans la société dont ils ignorent le fonctionnement et les usages. Des jeunes demandaient hier que les universités leur soient rendues, merci à eux, ils tiennent haut le drapeau de la France courageuse. Pour moi un syndicat d’étudiants n'est autre qu'une association qui colportent des idées révolutionnaires sans lendemain. Aussi on oublie souvent de dire que les syndicats vivent des conflits et que certains alimentent des partis.

Cela ne suffit toutefois pas à expliquer le malaise franco-français. Le mécanisme de la République est en panne, des rouages sont usés ou sortent de leur axe, le mode éducationnel est sorti de l'engrenage républicain. L’éducation donnée par les parents et les enseignants n’est plus reçue. Elle est à mettre en cause dans le conflit des générations. On ne nous apprend plus à respecter l’autorité. Je m’étonne aussi à voir des professeurs défiler dans la rue aux cotés de leurs étudiants alors qu’ils se plaignaient encore hier du non-respect estudiantin de leur qualité . Répondaient-ils à l’appel du PS ? Nous ne savons plus éduquer (préparer à affronter l'avenir) les générations montantes alors qu'en même temps nous leur dévoilons ce qui les attend demain : payer la facture des générations précédentes

La France est éclatée par ses générations : jeunes, travailleurs, chômeurs, retraités ; La France est écartelée entre le pouvoir, ses institutions et les contrepouvoirs : l’État (Il vous ouvre des droits et vous couvrent d’obligations. La France étouffée par le poids de son administration), la Laïcité (Une des rares valeurs que la France arrive à sauvegarder), les Cultes (Emprisonnement de l’être dans l’espoir, culte = syndicat spirituel), la Liberté (Croire que tout est permis), les Partis (Moyens d’accéder au pouvoir et à ses retraites dorées), les Syndicats (Moyens de pression sur le pouvoir en place).

La France est malade de se qu'elle a généré pour ses générations citoyennes tout au long de son histoire car elle n'a jamais su s´adapter aux enjeux d'une politique mondiale plus rude. Plaire aux uns sans déplaire aux autres, cela pouvait fonctionner hier avec deux entités (pouvoir/peuple et France/Monde) mais cela ne fonctionne plus aujourd'hui face à des générations de Français qui se méconnaissent, face à des partenaires européens divisés sur beaucoup trop de questions, face aux enjeux mondiaux (mondialisation, guerre du pétrole, chantage russe au gaz, eau, climat...).

Nicolas Sarkosy s'est trompé de contexte mais pas du moyen à employer quand il disait en novembre 2005 : il faut nettoyer au Karcher ! Oui il faut un Karcher qui nettoie en profondeur nos institutions (les couloirs du pouvoir, les traditions obsolètes, les commémorations des victoires sur nos ennemis d'autrefois, alliés d'aujourd'hui); Qui décape les pouvoirs des syndicats des travailleurs en ramenant à la surface la défense seule des travailleurs; Pour rincer une éducation nationale et la débarrasser de ses contraintes sociopolitiques pour faire ressurgir la morale de la République; Pour faire ressortir les couleurs du drapeau français qui doit redevenir un signe de ralliement, le symbole de cohésion nationale.

Mon souhait pour 2007 serait que mes compatriotes prennent conscience des causes du dérapage et redécouvrent le dialogue au sein des familles en cherchant ensemble des références dans le passé, dans la République et pas en écoutant la logique des partis démocratiques ni les propositions malhonnêtes des syndicats et encore moins ceux qui disent que la France est malade de ses étrangers.

Pour sauver un bâtiment en péril, on commence par consolider ses fondations. En République, je trouverai intelligent de commencer par consolider les fondements de cette dernière avant de faire un nouveau ravalement de façade.

Michel H. A. Patin

La France et ses générations , le malaise

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Commentaires
M
Un bon plaidoyer Florestan. Je pense que la mondialisation n'est pas la responsable de tous les maux qui secouent notre société. Le petit patronat est en France le premier employeur (les artisans, les petites et moyennes entreprises). A la fois employeurs et contribuables on leur prend de plus en plus pour continuer de faire de la France un état providence. Pris à la gorge par les contraintes, ils n'ont plus de marge de manœuvre. <br /> <br /> Aujourd’hui, nous manquons plus que toute autre chose d’ une souplesse nécessaire à l'embauche et malheureusement aussi au licenciement. Pas besoin d'être patron pour comprendre qu'une petite entreprise embauchera lorsque le carnet de commandes est plein et licenciea si la branche est en difficulté. Pour faire gagner de l’argent aux employés, le patron doit lui aussi en gagner ! Les seuls à ne pas le comprendre sont encore les syndicats. <br /> <br /> Le CPE n'est pas une mauvaise chose, il peut permettre à des gens de s'en sortir, la période de deux ans est avantageuse pour les deux parties : l'employeur pourra soit licencier, soit remplacer un employé ne donnant pas satisfaction (à la condition que les normes de satisfaction (objectifs à atteindre) soient fixées lors du contrat d'embauche; le salarié pourra s'essayer dans un métier qui ne répond pas initialement à sa formation, cet emploi pourrait être perçu comme une période transitoire (combien de jeunes sont-ils en attente d'une place dans une grande école ou en attente d'un stage ?), le CPE pourrait redonner une place dans la société aux chômeurs longue durée. Rendre la fierté et la dignité aux gens qui le méritent, voilà ce que je perçois dans le CPE. Tout comme notre action commune pour la Normandie qui tend à vouloir redonner la fierté aux Normands.<br /> <br /> Une chose que je n'ai pas lue, les retraites de nos jeunes. Si ces derniers arrivent de plus en plus tard sur le marché du travail ou ne trouvent pas d'emploi, comment et de quoi vivront-ils leurs vieux jours arrivés ? Encore une fois les syndicats s'en foutent !<br /> <br /> Concernant les actionnaires je vous raconte ici une vérité, un ingénieur français travaillant pour une multinationale (processeurs) achetait 10.000 actions de la société allemande qui l'employait. 3 ans durant il faisait partie des gagnants, l'action grimpait sans discontinuer. Notre actionnaire créait alors une association pour représenter un bon nombre de petits et moyens actionnaires. Lors d'une AG, l'association devenue un gros actionnaire et ayant droit au vote notre compatriote, à la présidence de l'association, demandait une meilleure rentabilité et de plus gros dividendes aux actionnaires. Aujourd'hui il est à la rue, sans emploi et il a du revendre ses actions au tiers de leur valeur initiale.<br /> <br /> La précarité est une chose, elle affectait 1,7 millions de personnes en France (2005) qui percevaient le RMI. Le CPE devrait pouvoir intéresser ces personnes. Bien-sûr il y aura toujours des gens qui préfèreront le RMI et le travail au noir comme complément. Personnellement, je souhaite la fin rapide des ses conflits inutiles orchestrés par des syndicats à bout d’arguments et je le fais en pensant que la réunification de la Normandie ne se fera pas tant qu’il y aura un tel désordre en France. L’ État ayant d’autres préoccupations.<br /> <br /> Michel H. A. Patin
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F
Je suis d'accord avec Yuca, la réunification de la Normandie nous unie ici mais tout comme MHAP je parle librement de mes opinions: d'autant plus que la situation de la démocratie française et plus généralement de la société française est vraiment très grave... <br /> Le travail et le bien-être qui allaient de pair et qui étaient les deux piliers de la prospérité française sont depuis 20 ans systématiquement attaqués : ce n'est pas en précarisant et en brutalisant les employés au nom de la compétitivité et de la concurrence mondiale que l'on va créer des emplois et le bien -être qui donnent de la sérénité pour que les gens fassent des projets... <br /> Deux chiffres (source: états généraux des Inspecteurs du travail qui viennent de se clore à Paris)<br /> En 2004 c'est l'équivalent de 150 milliards d'Euros qui sont partis en France des salaires vers la rénumération du Capital (soit l'équivalent de deux fois le "trou" de la Sécurité sociale l'an passé).<br /> En 2005 c'est 24 milliards d'euros donnés aux entreprises sous la forme d'aides diverses pour la création d'emploi...<br /> L'ascenseur social mis en place par le pacte républicain français au lendemain de la Libération est un "descenseur" massif depuis l'arrivée du chômage de masse et du début de la dérégulation du droit du travail (1972: légalisation de l'intérim; 1979: création du CDD).<br /> En tant qu'enseignant je suis contre le CPE car on ne fait que légaliser la précarité en prenant le risque d'enfermer les jeunes en tant que jeunes dans la précarité...<br /> D'une manière générale, la logique de précarisation du marché du travail provoque la généralisation de la peur sociale: l'autre n'est qu'un concurrent voire un ennemi sans parler de la peur d'être socialement déclassé qui s'insinue de plus en plus dans les classes moyennes...<br /> <br /> On peut parler sans outrance d'une véritable entreprise de destruction de la solidarité sociale qui fait le ciment de la Nation française: mon intime conviction c'est que certaines entreprises (pas toutes bien sûr) ne jouent plus le jeu de la solidarité nationale prises à la gorge par des objectifs de rentabilité de l'actionnariat parfois incompatibles avec le véritable développement d'un projet industriel sans parler de la concurrence féroce sur le marché mondial du travail! Un jeune français même avec un CPE vous diront certains ne peut pas concurrencer un demi-esclave indien ou chinois... <br /> Mon opinion est simple: ce n'est pas la politique du pire en matière sociale qui donnera plus de travail et plus de prospérité en France car il n'y a pas de limite dans le pire! Rétablissons alors pendant qu'on y est le travail des enfants... Mais relisons avant le rapport Villermé de 1849 et on en reparlera...<br /> A mon avis, cette politique qui consiste à nous mettre en guerre tous contre tous au nom de la compétitivité de la flexibilité de la "réforme" de l'adaptation de la concurrence au nom de tous ces grands principes lointains et aseptisés manipulés par des gens qui ont trop de pouvoir pour être remis en cause c'est le véritable poison qui détruit la nation française...<br /> Je m'appuie sur ce constat pour défendre le projet normand en tant que niveau territorial pertinent pour reconstruire cette solidarité nationale tant mis à mal par nos gouvernants qui scient lentement mais sûrement, tant à Paris qu'à Bruxelles, la branche sur laquelles ils sont assis...<br /> <br /> Florestan d'Hudimesnil
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C
Merci Yuca, <br /> Comme tu le dis si bien c'est vraiment pas facile, et je mesure la difficulté de ma liberté d'expression au quotidien, il ya des fois ou je souhaite être neutre, je ne veux pas m'exposer, mais là j'avoue que mon parcours personnel, me pousse à réagir plus fortement, il est évident qu'un parcours ne vaut pas l'autre, fort heureusement, et qu'en fonction de l'endroit géographique, le comportement de certains acteurs politiques sont différents des autres, forts heureusement aussi.<br /> Mais bon, voilà, je témoigne à ma façon, et sais que l'on ne peut plaire à tous le monde.<br /> Très cordialement
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Y
J'ai aimé te lire sur ton blog comme souvent chouchou. Si j'aime lire, je préfère ne pas toujours réagir sauf quand vraiment j'ai envie de dire un truc pour replacer les choses ou dire selon mon expérience!<br /> <br /> En tout cas plus on est nombreux plus on deviendra fort, car il est clair que le "système" pourrait nous diviser (alors que l'on doit rester unis même si forcément nos actualités privées ou l'actualité nationale nous rattrappe et nous conditionne).<br /> Le chemin vers la réunification de la Normandie est encore long, même si c'est en <br /> constante progression très lentement, on peut tous aider un petit peu et sensibiliser autour de soi.<br /> Merci à vous tous, très cordialement.
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C
Bonjour,<br /> <br /> Je viens juste d'écrire un billet intitulé : " CPE/ la grande manipulation politique"...<br /> C'est pourquoi, j'entends aussi Yuca, lorsqu'il parle d'UNIR là où d'autres cherchent toujours à nous diviser...<br /> Très cordialement
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