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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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11 juin 2006

La Normandie & les Normands rendent hommage aux victimes civiles de la guerre

etoile 
La Normandie, les Normands et les Normandes se souviennent...

Via Associated Press & Frédéric Vielle
AP | 10.06.06 | 14:02  -  CAEN (Agence AP)

        Dans le cadre des commémorations du 62e anniversaire du Débarquement, un hommage sera rendu dimanche à Aunay-sur-Odon (Calvados) aux 20.000 victimes civiles normandes du Jour J et de la bataille de Normandie.
        Dans les prévisions de l'opération Overlord, la libération de la Normandie devait être accomplie en trois semaines, mais il a fallu quatre fois plus de temps pour y parvenir.
        Si du côté des Alliés comme du côté des Allemands, les pertes humaines furent importantes, près de 20.000 décès furent comptabilisés parmi la population civile normande.
        Caen et Lisieux dans le Calvados, mais aussi Coutances et Saint-Lô dans la Manche, Vire dans l'Orne et bien d'autres villes furent anéanties et de paisibles villages rasés.
        Le Débarquement et la bataille de Normandie eurent d'importantes incidences sur les activités économiques qui furent largement désorganisées mais aussi sur des trésors artistiques et culturels disparus à jamais.
        La Normandie a donc longtemps porté en elle les traces laissées par la guerre, mais son martyre fut la rançon de la libération nationale. "Il est bon qu'aujourd'hui personne ne l'oublie; comme il est juste que chacun associe dans son souvenir le sacrifice d'une région et de ses habitants à celui de ces hommes jeunes, venus d'outre-Atlantique ou d'outre-Manche, reposant à jamais dans la terre normande qu'ils étaient venus libérer", explique l'amiral Christian Brac de la Perrière, président de l'association Normandie Mémoire.
         C'est cette association qui est à l'origine de la journée d'hommage aux victimes civiles organisée dimanche à Aunay-sur-Odon, "là où le 12 juin 1944 un raid aérien a totalement rasé ce village, faisant 108 morts sur une population de 1.800 habitants", reprend l'amiral.
La cérémonie, qui débutera à 11h15 sur la place de la mairie et à laquelle participeront les plus hautes autorités régionales, sera également un moment important pour les rescapés de cette période.
         Ainsi, Louise Minette, 92 ans, présidente de l'association des victimes civiles normandes, sera présente avec une certaine émotion. "Car nous sommes de moins en moins nombreux. Nous disparaissons avec l'âge! Le plus jeune de notre association a aujourd'hui 75 ans".
         Louise a perdu son mari lors des bombardements de Caen, en juillet 1944. "La ville a entièrement été rasée, mon mari a eu la jambe déchiquetée par l'éclat d'une bombe tombée dans notre cour", ajoute la vieille dame, toujours aussi alerte.
         Pour elle, cette journée d'hommage dédiée aux victimes civiles "est une juste récompense pour tous ceux qui ont laissé leur vie à une époque où nous commencions à entrevoir la liberté", conclut-elle.

Quelques rappels :
Durant l’été 1944, 20 000 normands périrent dans les combats et 300 000 autres furent sinistrés. En quelques jours, plusieurs villes furent entièrement détruites, parmi lesquelles Saint-Lô, qu’on surnomma alors « capitale des ruines ».

Rouen et le Havre furent aussi très durement touchés : Rouen fut bombardée la terrible nuit du 18 au 19 avril 1944 et lors de la Semaine Rouge du mardi 30 mai au samedi 4 juin, et entre 1940 et 1944, Rouen et sa région sont anéantis : Pour la seule capitale normande, on dénombrera 1.600 victimes civiles, 8.000 logements détruits (soit 26.650 Rouennais complètement sinistrés et 13.450 sinistrés partiels). Le patrimoine architectural sera profondément endommagé (cathédrale, églises, palais de justice, etc.) ainsi que les infrastructures (ponts, port, gares, notamment la gare de triage de Sotteville-lès-Rouen…). Il faudra vingt ans pour tout reconstruire.

Nombre de civils tués par département (estimation) :
Calvados 8 100
Manche 3 700
Orne 2 100
Eure    900
Seine-Maritime 4 850

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Commentaires
G
... Bien sur Bayeux, quelle autre ville aurait il bien pu choisir pour défiler ?<br /> Il eu fallu qu'il reste des rue et des ... habitants.<br /> La politique ne s'est jamais embarrassée de principes.
Répondre
G
... Bien sur Bayeux, quelle autre ville aurait il bien pu choisir pour défiler ?<br /> Il eu fallu qu'il reste des rue et des ... habitants.<br /> La politique ne s'est jamais embarrassée de principes.
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D
Je ne fais pas encore parti des personnes agées.Je suis née 13 ans après le débarquement et pourtant, mon enfance a été très marquée par cette bataille comme si je l'avais connue.Je suis née à Flers et j'ai le souvenir d'une ville pas encore relevée de ses cendres. Présence des baraquements dans lesquels ont relogeait les populations.<br /> Je me souviens de la réhabilitation du quartier de la rue de Bras à Caen et d'autres au moment du 40ème anniversaire du débarquement. Quartiers ayant partiellement échappé au bombardement et que la ville trop occupée à sa reconstruction avait négligés et je me souviens m'être fait cette réflexion : 40 ans, il aura fallu 40 ans pour que Caen retrouve toute sa beauté!<br /> Toute petite, les sites de cette bataille de Normandie m'étaient familiers et ont fait parti de l'environnement dans lequel j'ai grandi (sortie incontournable lorsque mes parents recevaient des visiteurs qui n'étaient pas de la région ou étrangers, pelerinage favori de mes grands parents, voyages scolaires etc...)<br /> Bref, je suppose que tous les petits normands ont ces mêmes souvenirs!<br /> Voilà aussi ce qui m'attache à ma région : le prix que sa population dont ma famille a payé pour liberer l'humanité de son invention (le nazisme) la plus immonde de tous les temps.<br /> <br /> France 3 nous a présenté vendredi dernier un documentaire sur l'été 44. J'y ai appris l'impact que l'enthousiasme et la ferveur de l'accueil que les habitants de bayeux ont réservé le 12 juin 44 au gal De Gaulle avait eu sur la reconnaissance des alliés envers ce dernier et qu'ils auraient pris conscience ce jour là de la souveraineté de la France et de l'existence du peuple français et de la nécessité de traiter le gouvernement provisoire de la France avec plus de respect et comme une réalité qu' ils devaient maintenant prendre en compte. <br /> Quel hommage rendu à cette population normande qui ne connaissait même pas le visage de De Gaulle mais juste sa voix venue par les ondes de la BBC!
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C
bonjour,<br /> Effectivement, c'est un grand hommage que nous nous devons de rendre à nos aînés, je les remercie et vive la Liberté!<br /> Respectueusement votre.
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F
C'est en effet en Normandie que la Liberté se frotta les pieds pour entrer dans la forteresse hitlérienne, et détruire l'enfer fasciste.<br /> <br /> Mon beau père britannique décédé en 2004 et depuis enterré au cimetière mémorial de Ranville a vécu une partie de cette époque terrible et héroïque. Sang,larmes et joies mêlés des populations normandes éprouvées pour accueillir les jeunes gars des armées libératrices eux-mêmes harassés par l'artillerie ennemie et les sauts en parachute... <br /> <br /> "Vanité des vanités tout n'est que vanité..."<br /> <br /> Une amie saint-loise, Mme Leclerc qui a vécu le brûlant été 1944 m'a expliqué que l'objet le plus précieux qu'elle possède est une fourchette taillée dans une branche de noisetier tandis qu'elle et les siens vivaient sous une tente de couvertures dans le bocage durant les raids aériens. Pendant ce temps là, le préfet de la Manche replié à Langronne faisait ses visites et son devoir en... charentaises. Le musée de Normandie conserve aujourd'hui dans une pochette plastique une petite masse informe de métaux précieux: c'est tout ce qui reste de la coupe de mariage de la reine Mathilde, ouvrage d'orfèvrerie byzantine seul témoignage encore subsistant du trésor autrefois conservé à l'abbaye aux Hommes de Caen et qui avait été mis "à l'abri" à Falaise détruite deux fois par un bombardement aérien dont un au phosphore...<br /> <br /> <br /> Je pense aussi à tous ces jeunes noms inscrits sur toutes les plaques commémoratives de Caen: notamment celle qui est sur le mur de la préfecture qui rappelle la mémoire d'un jeune canadien qui s'était aventuré jusque là avant la fin du mois de juin 1944. Pensons aussi à ses compatriotes qui servirent de tragiques cobayes deux ans plutôt contre les falaises de Dieppe pour savoir si le débarquement pouvait se faire aussi de bas en haut et à la verticale... R. I. P. La feuille d'érable est bien rouge et les deux léopards passent dans une mare de sang.<br /> <br /> Martyrologue... Des morts et des blessés dans toutes les villes normandes même celles qui furent épargnées par les bombardements aériens alliés (Bayeux et Granville entre autres). Pensées pour nos cousins des îles qui crevèrent de faim en essayant de bouffer des bulots pendant le blocus de 1944/1945. Pensées aussi pour les jeunes déserteurs allemands qui rejoignirent les maquis de la Résistance dans les marais du Cotentin...<br /> Pensées pour les Saint-lois brûlés vifs dans leurs caves lors du second bombardement américain sur ce qui allait devenir la "capitale des ruines" (le mot est de Mgr. Bernard Jacqueline encore vivant). Pensées pensées...<br /> <br /> Et maintenant, voici l'Histoire avec sa grande hache (G. Pérec)<br /> <br /> Caen: détruite à 80%<br /> L'Université et sa bibliothèque, l'hôtel de ville, le musée des Beaux arts,le théâtre, les orgues de la ville, le clocher de St Pierre (heureusement reconstruit), les églises St Jean (restaurée depuis); St Gilles et St Julien, les abbayes furent épargnées: Saint-Etienne c'était "l'îlot sanitaire" avec une grande croix de sang tracée sur des draps fixés sur la toiture de l'abbatiale...<br /> <br /> Saint-Lô: détruite à 97%<br /> C'est aussi le "Stalingrad normand" avec un mois de guerre dans la "capitale des ruines" jusqu'au 20 juillet au moins. "ville" "libérée" par un mort, le major Howie dont le corps fut déposé au pied du clocher en ruines de l'église Ste Croix. Saint -Lô, c'est aussi la destruction des archives départementales de la Manche: aujourd'hui, on ne sait plus trop ce qu'avait pu écrire l'abbé du Mont, Robert de Torigny à Henri II Plantagenêt... Aujourd'hui contre le rocher de St Lô un monument de granit rappelle que la ville est décorée de la légion d'honneur: ça leur fait une belle jambe à ceux qui la perdirent à St Lô voire plus si ce n'est jusqu'à l'identité d'eux mêmes et de leur ville définitivement disparue: l'église Notre Dame seul monument de toute la ville rescapé du désastre a toujours sa gueule cassée de la guerre. C'est obscène!<br /> <br /> Lisieux: détruite à 80%<br /> ça a bien brûlé car c'était en partie du colombage: La ville était même avant-guerre la "capitale mondiale du colombage" (la célèbre rue aux Fesves) Ste Thérèse était priée par les paras les avions qui volaient bas sous la côte de St. Désir faillirent s'écraser emportés par les violents courants de convexion d'un incendie de plusieurs milliers de degrés... Aujourd'hui, quelques rares maisons à pans de bois se promènent orphelines dans un centre ville ressemblant à un parking à immeubles...<br /> <br /> Valognes: détruite à 70%<br /> Le carrefour est pilonné: mission accomplie les gravats de l'église Saint-Malo merveille du flambloyant et de la Renaissance empêchera toute circulation ennemie mais les Allemands depuis le temps savent apprécier les petites routes du bocage... Aujourd'hui? L'église St Malo est une sorte de monstre fantastique croisant pierre gothique pieusement conservée et cube de béton froid: merci Froidevaux qui sut pourtant relever pierre après pierre l'admirable abbatiale de Lessay...<br /> <br /> Coutances : détruite à 70% <br /> Coutances rime presque avec chance c'est biensûr une façon de parler! Mais la cathédrale a été miraculeusement préservée et la ville reconstruite à peu de chose près sur le cadastre de la ville détruite: Louis Arrecht auteur aussi de la Renaissance de St Malo (notez que je dis bien "Renaissance" et non pas "Reconstruction")était un architecte plein de bon sens...<br /> <br /> Et puis Flers, ma ville natale, détruite à 75%<br /> Là aussi des nuits de souffrance dans le sang et dans la bouche, la poussière des plafonds effondrés: la ville détruite mais... pas la gare et ni les usines. Les bombes tombent où elles veulent. Aujourd'hui la ville neuve a sa grande rue du 6 juin: quand j'étais gamin je croyais que cette date était celle de la fondation du monde...<br /> <br /> Je pourrais parler de Vire, d'Avranches, de Falaise, d'Argentan (pauvre église St Germain dont la restauration vient de s'achever!), de Vimoutiers, d'Aunay sur Odon (reconstruction exemplaire conduite par les habitants), Villers Bocage, Evrecy, Norrey en Bessin (avec son église extraordinaire pieusement rebâtie)... Je pourrais parler d'Yvetot, de Caudebec, du Havre (une "erreur" qui lui vaut d'être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO... Erreur encore amère pour les Havrais: si je ne parlais que d'architecture ou d'urbanisme...), Gisors, Evreux et Rouen qui a perdu dans cette tragédie son front de Seine... Je sais que j'en oublie<br /> <br /> La Liberté s'est frottée les pieds avant d'entrer: le paillasson était normand<br /> Il a fallu trente voire quarante ans parfois pour effacer toutes les traces de la guerre (certains monuments sont encore en restauration...). Les années des "30 Glorieuses" en Normandie ne furent pas des années comme les autres où comme ailleurs: ce furent des années de convalescence, de réparation puis de reconstruction et de modernisation radicales. En 1975, la Normandie était à la pointe de la modernité urbaine, industrielle et technologique: mais ce n'était seulement que la fin de l'Après Guerre dans une Normandie divisée depuis 1955 alors que les autres régions françaises préparaient l'avenir tout simplement...<br /> <br /> Florestan d'Hudimesnil
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