Etre solidaire : tout un programme
Edito libre sur le thème de la solidarité ! Combien de fois nous demande-t-on d' "Etre solidaire" : La com' s'en donne à coeur joie ! mais solidaire avec qui , avec quoi, avec tous tout le temps ?
Tout d'abord on peut affirmer qu'il n'existe pas de vie sociale sans solidarité : cette solidarité n'est pas forcément une solidarité des bonnes oeuvre (solidarité morale), mais de solidarité sociale ou plutôt sociétale entre les activités, les pensées, les idées auxquelles collaborent les gens (il faut alors comprendre ici solidarité comme lien entre personnes, personnes pouvant désigner 2 individus ou une communauté de personnes).
La solidarité vient aussi et surtout du rapport entre les uns et les autres : c'est la solidarité intellectuelle entre ce qu'un être pense et sa confrontation avec ce qu'en pense son entourage, ses familiers, sa communauté.
Ce qui fait par exemple la force autant des blogs que des forums, c'est cette espèce de "solidarité intellectuelle" entre ce que disent les uns les autres : je m'exprime pour faire part de mon avis et pour être compris même si je sais que mon interlocuteur ne seras pas forcément d'accord avec moi et avec tout, mais intellectuellement j'ai créé un lien et je suis entré dans son raisonnement.
A l'heure de l'Europe et de profonds boulversements économiques, sociaux, sociétaux et technologiques, il est important de garder ses racines et de composer des "creusets" de communauté de destin.
Mais l'indépendance intellectuelle de chaque personne est bien sûr toute relative : les individus ont un peu des idées de tout le monde car chaque individu dépend des évènements et de pensées d'autres personnes pour nourrir son propre esprit.
Pour bien comprendre, il faut expliquer le conflit perpétuel entre l'individualité (l'idéal de chacun) et une réalité sociale faite de toutes les réalités et de nombreux échanges de solidarités intellectuelles*, solidarités intellectuelles* qui conduisent à certaines dépendances, à certaines subordinations, à certaines allégeances qui ne sont pas toujours du goût de la nature particulière de chaque individu ("son idéal") ou de sa perception intellectuelle. (c'est d'ailleurs un paradoxe connu, le paradoxe de Durckheim).
Comment créé-t-on une vie sociale et donc une "solidarité intellectuelle" ? : c'est en créant une communauté de projet ou de destin (c'est par exemple le couple, le mariage, une classe (pendant 1 an), un équipage pour une longue traversée, une nation à une plus grande échelle).
Forcément, un malheur, une catastrophe naturelle ou un désordre matériel qui nous touche et nous frappe fait que notre vie sociale (et donc intellectuelle) nous met dans une plus grande dépendance les uns des autres.
Ce qui créé la solidarité intellectuelle, c'est également un vécu commun, une expérience commune (heureuse ou non), c'est une histoire commune : on efface pas le passé, l'histoire d'un homme, de même on ne voit pas au nom de quoi on pourrait éffacé le passé et l'histoire des Normands (au grand dam des intégristes jacobins qui lirait ce passage) : il en va de notre vie sociétale, de notre solidarité intellectuelle et ainsi la volonté de recréer une communauté de destin à l'échelle de la Normandie.
Edito de Yuca de Taillefer
Librement inspiré à partir de textes de Nietszche (philosophe allemand, notamment "La volonté de puissance") et de Vincent Descombes (auteur contemporain).
intellectuel*, solidarités intellectuelles* : il ne faut pas prendre le mot intellectuel ici avec dans le sens pédant ou le sens "intelligent" ou "instruit" mais il faut prendre le mot intellectuel ici au pied de la lettre comme "activité de l'esprit". Tout individu quel qu'il soit, même son voisin ou la personne à côté de nous a cet instant à une activité intellectuelle (même si on apprécie la résultante de cette activité intellectuelle ou pas). Le mot "intellectuel" n'a donc pas le sens péjoratif commun de l'individu "hors des réalités".