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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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14 avril 2008

Débat : Allons, faisons le pari des régions en France !

< Tribune Libre de Yuca de Taillefer, co-animateur de l'Etoile de Normandie : "Débat : Allons, faisons le pari des régions en France ! ".>

Pourquoi désirer faire le pari des régions de france ? mais parceque toutes les régions sont capitales pardi !

Récemment il a été créé un secrétariat d’Etat dédié à la Région Parisienne aussi nommée la Région Capitale... Seule région de France aux yeux des décideurs ? seule région qui en vaille la peine d'être considérée ?!

Allons messieurs le Chef d'Etat Sarkozy, mesdames et messieurs les membre du gouvernement, mesdames et messieurs les députés de la majorité et de l'opposition : pourquoi n'avoir qu'un regard politique aussi parisiano-centré ? Les autres régions ne comptent-elles pas ?

             Il est évident qu’aujourd’hui la vie économique et la vie quotidienne de Paris et de ses voisins immédiats sont très liées, d'où la création du Grand Paris. Mais cette situation est vraie aussi pour de nombreux territoires hors de la capitale. Si les services de l'Etat se concentre sur Paris et ses dépendances, c'est pour mieux armer l’Île-de-France afin de concentrer toujours plus de centre de décisions, de nœud de transport et d’équipement public pour qu’elle exerce une pluis grande attractivité européenne (mais n'est ce pas une volonté de relancer "un gross Paris et un désert français" ? ).


Au niveau local, partout aujourd’hui ou presque, les grandes orientations politiques en matière de développement économique, de transport, de déchet ou de logement sont définies à l’échelle des bassins de vie, au-delà des frontières communales, donc au niveau des agglomérations ou de communautés de communes. Le législateur (=député) a favorisé ce mouvement par les lois dites « Chevènement » (communautés d’agglomérations) et « Voynet » (projet de pays). Mais partout où des communes ont cherché à se rassembler sur la base de ces lois, elles l’ont fait en toute autonomie, à leur rythme et en définissant des périmètres et des compétences adaptés aux contextes locaux, quitte à ménager des phases de transitions.


Tout d'abord, il est donc assez curieux de voir l’Etat créer un poste gouvernemental pour conduire la discussion entre collectivités sur un espace précis du territoire. Voici une mise sous tutelle à peine déguisée de communes et Conseils régionaux ou département librement élus et administrés : c'est démocratiquement inquiétant ! Car dans l'Union Européenne, le principe de subsidiarité désigne les compétences et activités des différentes collectivités pour le meilleur service à la collectivité... en prinicipe.. Quel élu aimerait ainsi voir sa nomination démocratique être mise sous tutelle pour aucune raison sinon par le fait du prince ? .. C'est exactement une conception napoléonienne de la relation du pouvoir central avec les élus locaux...


Dans un soucis d'équilibre d'aménagement du territoire, les pouvoirs de l'Etat devraient plutôt veiller à ce que les autres régions puissent elles aussi inscrire leurs actions et leur économie dans un espace européen structuré autour de grandes régions puissantes (Lands allemands, Provinces autonomes d’Espagne, Coste et Pays-de-Galle...). Pour réussir ce pari, il faut que l’Etat crée les conditions pour que les régions aient une taille adaptée, mais en veillant à ce qu’elles correspondent à un espace vécu et perçu...


Qui ne voit qu’une Normandie réunie ou qu’une Bretagne renouant avec Nantes constitueraient des espaces conciliant ce double enjeu de la taille critique et de la lisibilité ?


La France va bientôt présider l’Union européenne pour six mois : il aurait été judicieux de missionner une personnalité connue et reconnue (comme l'a été par exemple Mr Attali sur le sujet de la libéralisation de la croissance) sur la place des régions en Europe, et non sur la seule question parisianno-parisienne.

modele_politique_fran_ais
en illustration :
La Une d'un livre de Pierre Rosanvallon,
Le modèle politique français. La société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours, 2004
(éditions Seuil) (cf critique de Jacques Lévy)

Cette question ne se résoudra pas que par des problèmes de taille et de périmètre, mais aussi par une autonomie de décision, de réactivité, de dynamisme comparable entre nos régions et leurs voisines européennes. La Catalogne, la Bavière ou l’Ecosse prennent des initiatives déterminantes pour leur avenir là où la Bretagne, l’Alsace, la Provence, la Normandie de demain, sont bridées par leur Etat central.

On aimerait plus de noble politique à notre époque, et on pourrait le souhaiter, et moins de tripatouillage de calcul de circonscriptions électorales à découper et à se distribuer...

Il semble que le pouvoir central ne soit obnubilé que par une seule chose : la place de la Région Capitale dans l'Europe et dans le Monde : cela prouve malheureusement que le pouvoir central ne sait pas prendre de hauteur et ne sait pas sortir de ses obsessions maladives.

La Région Capitale, pour mémoire, c'est
18 % de la population, 22 % des emplois et 27 % du PIB de la France. Elle concentre les principaux leviers de la décision publique, favorisant ainsi le regroupement des centres économiques et étouffant de fait les opportunités de développement des vingt et une autres régions, ettoufant l'énergie et le dynamisme des vingt et une autres régions. Cette concentration est contre-nature, indécente, injuste, et même imbuvable et injustifiable puisque beaucoup de monde le reconnaît, cette concentration est source de nombreux problèmes sociaux, comportementaux, environnementaux, énergétiques, de transports urbains... : Ainsi la France est un Etat hypertrophié sur 1,8% de son territoire..

Pour sortir la France de sa sclérose institutionnelle et de son marasme sur son territoire, il faut vraiment sortir des vieux schémas, et il est grand temps de faire le pari des régions, car toutes les régions sont capitales.


Yuca de Taillefer.
P.S.  : Le propos ci dessus est de réfléchir et de débattre sur la place des régions en France dans le contexte européen et un appel aux pouvoirs publics, services de l'Etat et députés pour que s’ouvre un vrai débat sur la place de nos régions en Europe.

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Commentaires
D
Florestan alias Philippe a réussi (en se présentant comme militant pour la réunification de la Normandie) à passer sur l'émission le tel sonne sur le grand Paris et à poser la question suivante : le grand Paris vat-il briser le tabou de l'intengibilité des frontières administratives et mettre en harmonie l'organisation administrative avec les réalités territoriales économiques et sociales et quels en seront les incidences pour l'organisation complète du bassin parisien?<br /> Réponse de Philippe Dallier sénateur UMP de Seine-saint-denis et autuer du rapport "le grand Paris" : "Deux régions normabdes c'est ridicule,éé régions c'est ridicule il faudrait dix grandes régions. L'Etat aime tellement les collectivités territoriales qu'il les a voulu nombreuses, petites et faibles d'où un morcellement des territoires et un émiettement du pouvoir.<br /> Dans les plus hautes sphères parisiennes, l'idée aurait-elle déjà fait son chemin.<br /> <br /> Sarkosy et Fabius vont-il rivaliser à qui aura réussi la réunification en premier? Je rêve?
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T
Cela aurait été révolutionnaire, tu nous as fait peur!
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V
Erreur de lecture de ma part, il ne s'agit pas de regrouper les services déconcentrés de l'Etat en 9 super régions mais de regrouper, dans chaque région, lesdits services dans 9 grandes directions en lieu et place des actuelles directions.
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F
D'abord un amical salut pour Phil14 qui nous fait la grâce de revenir sur ce blog pour le meilleur de nos débats...<br /> <br /> Effectivement, on peut craindre une tendance encore brouillonne vers un retour au centralisme (on se demande si ce fils de banlieue parisienne, la bonne banlieue ouest, a une idée précise sur les problèmes de l'organisation territoriale de la France: on sait qu'en tant que stratège politicien, il ne jouera pas la carte du référendum local: chat échaudé en Corse craindra l'eau froide partout ailleurs...)<br /> <br /> Ou alors s'agit-il de faire une "pause" dans la décentralisation sachant qu'une vraie décentralisation ne peut être qu'une régionalisation du pays: on voit alors deux façons de considérer le problème... <br /> <br /> 1)Le court terme des "réformes" ou plutôt des économies de fonctionnement de l'Etat "en région" avec le pire: le retour à la tentation technocratique de dessiner de nouvelles "néo régions" plus vastes que les 22 anciennes circonscriptions d'action territoriale du commissariat au Plan de l'époque Gaulliste<br /> <br /> 2)Le long terme d'assumer et d'assurer jusqu'au bout le mouvement de décentralisation vers la régionalisation: mais cela veut dire accepter que les collectivités territoriales soient associées aux réformes voire qu'elles deviennent actrices en proposant des projets et des contrats à un Etat central qui ne serait plus une tutelle infantilisante ou discrétionnaire mais un partenaire qui accompagne...<br /> <br /> En l'état actuel du bazar qu'est devenu l'organisation territoriale de la France, les collectivités territoriales, de la commune aux régions en passant par les départements et tous les degrés de l'intercommunalité, font tout et n'importe quoi... Face aux collectivités locales toutes égales entre elles en droit public au sein de la République, l'Etat avec son réseau de contrôle préfectoral joue à la fois les pères fouetards et/ou les gentils organisateurs<br /> <br /> Une fois de plus, la Normandie est un laboratoire:<br /> <br /> 1) Le dossier de la réunification pose le problème de la responsabilité de deux collectivités territoriales (en l'occurence, les deux CR normands qui veulent expérimenter une "Entente interrégionale") face à l'Etat ET RECIPROQUEMENT (car on aimerait bien savoir enfin où et comment l'Etat organisera ses services dans une Normandie réunifiée...)<br /> <br /> 2) La méthode choisie en Haute Normandie, bientôt exportée en Basse Normandie de faire coopérer entre elles les collectivités territoriales les plus importantes en finances et projets, pose le problème de l'urgence de réformer les compétences et la fiscalité du département, de mettre enfin en place une vraie hiérarchie de compétences entre les collectivités de la commune à la région (par ex: principe de subsidiarité) et du côté de l'Etat d'arrêter l'hypocrisie qui consiste à transférer des compétences aux collectivités territoriales locales sans prévoir le transfert de fiscalité ou de budget correspondant avec les querelles politiciennes qui ne manquent pas d'obscurcir encore le tableau baroque de l'organisation territoriale de la France...<br /> <br /> 3) Là encore, la Normandie est un laboratoire qui fait école: face à la puissance financière du "276" en Haute Normandie, l'Etat a été obligé de reconsidérer son contrat de projet régional: sous la contrainte d'un rapport de force favorable aux collectivités locales de Haute Normandie, l'Etat central ne peut plus seulement être un reitre ingrat et autoritaire mais devient un partenaire des projets proposés par les collectivités territoriales en Haute Normandie: c'est précisemment ce à quoi vont s'atteler Duron à Caen et Beauvais à la Région en Basse Normandie, l'un sur le dossier du Mt St Michel et sur "l'appel à projets CAMPUS" d'un Etat central demandeur de projets pour les 10 futurs pôles régionaux d'enseignement supérieur... et l'autre sur le dossier urgent de la desserte SNCF grandes lignes...<br /> <br /> Pour toutes ces raisons, la Normandie montre la voie aux autres régions françaises et sa proximité pour le meilleur et le pire de la région parisienne fait que nous devons suivre avec la plus grande vigilance ce qui pourrait sortir du chapeau de Monsieur Christian Blanc, grand manitou du "grosse Paris" selon le bon vouloir d'un ancien enfant terrible de la banlieue ouest...<br /> <br /> Je vous invite, d'ores et déjà à manifester votre intérêt pour le "Grand Paris", clef incontournable sur la porte verrouillée de l'avenir normand sur le site de l'émission "le téléphone sonne" d'Alain BEDOUET sur FRANCE INTER qui sera consacrée à cette question demain 17 AVRIL de 19h15 à 20h00<br /> <br /> Florestan d'Hudimesnil
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P
Décidément, ce pays ne peut se guérir de sa fâcheuse tendance au centralisme maintenant inter-régional. Combien de nos régions vont se trouver inféodées à des services de l'état hors de leur territoire? Les Normands connaissent bien le problème et il n'est de jour où confrontés à tel ou tel question ou problème ils doivent constater que les réponses ou solutions sont fournies par des organismes situés ailleurs.<br /> N'ayons aucune illusion ou espoir, nous serons une fois de plus rayés de la carte, au mieux nous serons "haute" et "basse"-Normandie intégrés au même espace, au pire écartelés entre deux métropoles.
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