Le Havre, gare des autoroutes de la mer

Cette réalité est certes dure pour le Port de Cherbourg mais logique dans le choix du Havre. Le Havre bénéficie déjà des infrastructures nécessaires et est plus proche du bassin parisien et du Nord.

Je trouve dommage que la Normandie soit encore et toujours concurrente d'elle même et qu'elle engage l'argent du contribuable dans des tentatives vouées à l'échec. Cherbourg et le Havre se sont-elles en amont consultées ? Tant qu'il n'y aura pas de consultation normande sur tous les projets d'avenir, la Normandie ne pourra se développer de façon idoine pour tous. Entre-temps on se tire la bourre entre Normands.

Nantes à le TGV et les autoroutes de la mer...(soupir)

Michel H. A. Patin

mercredi 25 mars 2009 Ouest-France

Autoroutes de la mer, Cherbourg reste à quai

Les autoroutes de la mer veulent désengorger les axes saturés, comme ceux des Pyrénées. : Archives

Le Cotentin rêvait de devenir un port d'éclatement européen pour les ferries. C'est raté. Nantes - Saint-Nazaire et Le Havre ouvrent des lignes directes avec l'Espagne et le Portugal.

C'était un des grands projets cherbourgeois de développement portuaire. Une association, l'Eurocast Netwok association, a même été créée pour faire entendre la voix du port manchot à Bruxelles. Jouant sur sa position géographique avancée au milieu de la Manche, Cherbourg voulait ouvrir des lignes fret ferries avec l'Espagne, le Portugal et un ou deux ports nordiques pour créer un réseau européen.

Qu'en est-il aujourd'hui ? Les Cherbourgeois ne sont guère loquaces. L'Eurocast Network association, est, elle aussi, fort discrète depuis des mois. Il faut interroger la nouvelle SAS qui gère le port pour apprendre « que ce projet n'a pas avancé, qu'il ne constitue pas une priorité. »

Démarrage fin 2009

Personne ne veut le confirmer, mais il semble que les Cherbourgeois aient jeté l'éponge faute de munitions économiques. Après avoir fantasmé sur les Fastships qui devaient relier le Cotentin aux États-Unis à très grande vitesse, le port manchot ne s'illusionne plus avec les autoroutes de la mer. Il mise désormais sur le transbordement de millions de tonnes de charbon. Une enquête publique est d'ailleurs prévue sur ce dossier du 6 avril au 6 juin.

À défaut d'une bretelle en Cotentin, l'autoroute de la mer s'ancre au Havre. Le ministre des Transports, Dominique Bussereau et son homologue espagnol viennent de mettre sur rail une liaison entre le port haut-normand et Vigo au Portugal avec prolongation vers Algésiras, au sud de l'Espagne. Cette ligne sera assurée par Acciona Trasmediterranea.

Nantes - Saint-Nazaire va également desservir l'Espagne. L'armement Louis Dreyfus armateurs, associé à l'italien Grimaldi, va assurer la liaison avec Gijón. Cette ligne intéressait aussi Brittany Ferries qui assure déjà une liaison fret entre Poole en Angleterre et Santander en Espagne.

Huit départs hebdomadaires sont annoncés et le démarrage est prévu pour fin 2009.

Le rythme devrait monter à quatorze, soit deux bateaux par jour pour un total espéré de 100 000 poids lourds détournés de la route. Les gouvernements français et espagnols se sont engagés à verser une subvention de 30 millions d'euros sur une période de 5 ans.

Jean-Pierre BUISSON.

Comments

[florestan]

Un rappel pour ceux qui ont la mémoire courte:

en janvier 2007 à l'occasion d'une réunion de la défunte agence de développement économique "Manche Expansion", Jean-François LEGRAND toujours président du conseil général de la Manche, s'était fermement opposé à tout rapprochement entre le port de Cherbourg et le port du Havre sous prétexte que Cherbourg participait d'un nébuleux "hinterland grand ouest"... Les milieux maritimes s'étaient bien gaussés des tribulations marines d'un ancien représentant de commerce en produits vétérinaires mais en attendant, Cherbourg ne doit sa survie qu'en se positionnant comme avant port du Havre: le charbon de l'armateur havrais Louis Dreyfus sera éclaté à partir de Cherbourg... C'est déjà ça!

Quant aux autoroutes de la mer, si l'on veut que les ports normands les voient un jour passer à leurs quais, il y a urgence à sortir du bocage politique normand qui a pour conséquence l'enclavement des ports normands...

Une solution? Que la mise en route d'un projet commercial d'autoroutes de la mer soit pris en charge directement par Ports Normands Associés et que les fusions de CCI en cours (futur CCI de l'Estuaire et fusion à terme des deux CRCI normandes d'ici 2010) permettent d'avoir enfin un seul capitaine et surtout un seul gouvernail !

Les LEGRAND et autre AMELINE peuvent aller vers l'avenir en nageant ou en ramant à contre courant: c'est leur problème mais si ces tristes professionnels d'eux-mêmes nous empêchent avec d'autres de faire revenir l'avenir sur les rives normandes (Cherbourg: 22% de chômeurs) il se peut que cela devienne de plus en plus notre problème et ça pourrait un jour... mal finir!