Chiffres rouges et Cartons rouges
Nous comptions 52 865 demandeurs d'emploi en février. Cela représente une augmentation de 27,1% sur un an.
Si on ajoute les travailleurs qui ne travaillent que quelques heures, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi grimpe à 77.963 en Basse-Normandie.
Haute-Normandie : + 2.900 demandeurs d'emploi sur janvier et février
Et ce n'est pas le bout du tunnel… Le secteur automobile débauche, Glaxo réduit ses effectifs et supprimera bientôt 800 emplois. À noter que ce sont les hommes (+37,4 % sur un an) et les moins de 25 ans (+45,4 % sur un an) qui sont les plus touchés par cette augmentation du chômage. Les hommes de moins de 25 battant le record : + 61,4 % en un an.
Combien de vies ont radicalement changé ou basculeront encore dans l'inquiétude du lendemain ?
Les +25 ans ayant du travail craignent pour leur avenir et en cas de débauche sont prêts à quitter la région car ils n'ont d'autre solution.
Les +35 ans, employés qualifiés avec des années d'ancienneté ont familles et des traites à payer sur leur logement, sur leur véhicule… ils ont le sentiment de passer par la ruine avant d'espérer retrouver du travail ou d'être reclassés.
Les +50 ans peuvent au mieux espérer des plans d'accompagnement jusqu'à la retraite.
Et les jeunes, les Normand(e)s de -25ans de quoi sera fait leur avenir ? Un petit boulot par ci, un autre par là en CDD?
La crise économique est mondiale, la France est touchée et les deux Normandie sont très affectées. N'oublions pas que le milieu de la pêche, la transformation des produits de la mer subissent aussi une crise grave et que l'agriculture el même la filière cheval ne devraient pas être épargnées par les retombées de la crise. Même nos célèbres casinos de la côte normande connaissent une baisse de fréquentation… Alors que vont faire nos deux Normandie pour endiguer le fléau? Vont-elles se contenter de toujours et encore jouer la carte du tourisme, c'est ce que je crains une nouvelle fois avec les assises du CRT dernièrement dont le budget doit être encore le plus petit de France.
En temps de crise, on a besoin de se soutenir mutuellement, on a besoin de se savoir épaulés, on a besoin de se rassembler derrière des vertus, sous un drapeau… Le nôtre, celui de la Normandie qui ne flotte pas bien souvent, nos dirigeants le sortent rarement des placards des administrations et dont ils ne voulaient pas sur nos plaques d'immatriculation, comme si le drapeau normand leur rappelait leur incapacité à gérer la Normandie. C'est vrai que pour eux ce n'est qu'un simple chiffon rouge avec deux taches jaunes agité par le vent du large. Chiffon rouge, chiffres rouges, cartons rouges.
La Normandie a subit bien des coups du sort tout au long de son histoire, elle s'est toujours relevée par le courage et la détermination des Normand(e)s. Qu'adviendra t'il d'elle une fois les Normands partis ?
Michel H. A. Patin