Toujours et encore
De plus en plus de Normands sont obligés de se regrouper en Collectif ou association pour se faire entendre. C'est vrai que Monsieur Le Vern et Madame Fourneyron sont bien absents ces temps derniers.
Michel H. A. Patin
Trouvé dans Paris-Normandie de ce-jour
Le collectif des transports ferroviaires de Haute-Normandie (CTFHN) - association d'usagers de la ligne SNCF Paris-Rouen-Le Havre - appelle à une nouvelle action : la non-présentation des titres de transports pour les voyageurs de deux trains, le matin au départ de Rouen et en fin de journée au départ de Paris-Saint-Lazare. Quelles sont les raisons de la colère des usagers ? Pourquoi la SNCF a-t-elle dû supprimer des trains et mettre en place des horaires d'été spécifiques ? Explications.
1 h 46 jusqu'a paris
Le collectif est particulièrement agacé par la nouvelle grille horaire établie en juin par la société nationale en raison des grands travaux en cours sur les voies entre Mantes-la-Jolie et Vernon (lire ci-dessus). « Sans nous avoir consultés, la SNCF a modifié voire supprimé des trains » explique Benoît Meurie, président du CTFHN. Ce qui cristallise la colère des usagers, c'est la suppression du train de 7 h 16 direct entre Rouen et Paris entre le 13 juillet et le 23 août. « Les Rouennais sont contraints de prendre le train de 6 h 49 qui marque cinq arrêts pour arriver à Paris à 8 h 35 ce qui fait un trajet d'1 h 46 » dénonce Benoît Meurie.
Bonde le soir
Autre sujet de grogne, le train de fin de journée qui quitte Paris-Saint-Lazare à 18 h 30. « Pour tout l'été, c'est un omnibus qui marque des arrêts supplémentaires à Mantes, Rosny-sur-Seine et Bonnières au lieu d'être direct jusqu'à Vernon. De nombreux Franciliens l'empruntent et les voitures sont bondées. » Selon le collectif, une bonne partie des voyageurs haut-normands doit effectuer le trajet debout. « Le trajet est allongé de dix minutes et pour espérer trouver une place assise, il faut pouvoir monter dans le train à Paris dès 18 h 15 », rapporte le président du CTFHN.
Greve des titres
C'est sur la base de ce qu'ils nomment « le mépris des usagers par la SNCF » sur leurs tracts que les membres du collectif ont entamé une forme de grève du zèle ciblée. « Jusqu'au 24 août pour le 6 h 49 au départ de Rouen et jusqu'au 17 septembre pour le 18 h 30 au départ de Saint-Lazare, nous demandons aux usagers de s'associer à notre action symbolique en ne présentant pas leur titre de transport au contrôle », annonce Benoît Meurie. Pour autant, le CTFHN se défend d'appeler à la fraude. « Attention, il faut bien circuler avec un titre de transport valable », prévient-il.
Que repond la SNCF
« J'ai du mal à comprendre ce qui motive une telle action. Nous avons tenu plusieurs réunions d'information en présence des associations d'usagers », rappelle Roland Bonnepart. « Le chantier de renouvellement des voies entre Mantes et Vernon est complexe. Il se déroule jour et nuit et nous avons choisi de ne pas interrompre totalement le trafic ferroviaire. Ce qui aurait été plus simple, mais bien plus dommageable pour les usagers. Il aurait fallu les faire transiter en autocar », ajoute le directeur régional de la SNCF qui a pris, en concertation avec la Région autorité organisatrice des transports, la décision de diviser le nombre de trains par deux et de rajouter des arrêts à Rosny et Bonnières. « On ne saurait pénaliser les usagers franciliens », explique Roland Bonnepart, jugeant irresponsable l'appel du collectif à ne pas présenter les titres de transports. « C'est une obligation. Un tel comportement risque de dégrader l'atmosphère lors des contrôles. » Le directeur régional promet des délais tenus sur le chantier. « Retour à la normale le 17 septembre sur une voie neuve, plus sûre et plus confortable. »
Christophe Preteux