Normandes dont l'exemple est à reprendre
L'EN et ses amis soutiennent le courage de Cécile Boudard et Claudette Masson. Normands bougez vous, ne laissez pas vos frères et soeurs seuls devant l'urgence. Les habitants de la Normandie ne seront forts qu'ensemble et sous une seule bannière, celle de la Normandie.
Pourquoi ces deux femmes militantes pour une juste justice rencontrent-elles maintenant des problèmes autour d'elles? Tout simplement parce qu'elles tentent de secouer les esprits de gens intentionnellement entretenus dans une bulle de savon : la municipalité est responsable, l'état est responsable. Responsables ,nous le devenons à notre tour si nous fermons les yeux.
Normands comme habitants de la Normandie, ouvrez vos yeux, cela ouvrira votre coeur. C'est dans votre intérêt. Ensemble nous sommes forts, divisés, nous sommes des victimes.
Michel H. A. Patin
Ci-après l'article paru dans Paris-Normandie de ce jour:
VIOLENCES URBAINES. Courageusement, elles disent « assez » aux feux de voitures à répétition qui défraient la chronique sur les Hauts de Rouen.
Cécile
Boudard, Claudette Masson et d'autres n'en peuvent plus. Depuis le mois
de mai elles ont recensé 22 incendies de véhicules dans les Hauts de Rouen
et elles se battent désormais contre l'indifférence, la loi du silence,
l'omerta qui règne sur ces affaires. C'est une première en
Haute-Normandie, Cécile Boudard a décidé de monter un comité de défense
des habitants pour tenter de mieux lutter contre ces feux qui
pourrissent la vie des habitants, qui installent un sentiment
d'insécurité alors même que de nombreux efforts sont effectués pour
réhabiliter le quartier. Un vrai combat.
« Hier matin », racontent
Cécile et Claudette, « ils ont mis le feu vers 5 h 20. C'est la
première fois que cela arrive si tard dans la nuit. D'habitude c'est
plutôt vers une heure ». Cette fois-ci, deux voitures ont été la proie
des flammes. Deux de plus, deux de trop.
« Nous avons décidé de
créer un comité de défense des habitants. Peut-être qu'on se bat contre
des moulins à vent », soupire Cécile, « mais il faut le faire ». Depuis
que Cécile, 51 ans, a pris la tête de la fronde, qu'elle s'est, avec
d'autres, mise en lien avec la mairie et la police nationale, elle
subit des ennuis au quotidien. Des voisins qui ne partagent pas son
combat, des anonymes qui, courageusement, l'insultent en écrivant des «
mots doux » sur sa voiture.
« Ils ne vont pas faire la loi, tout de même »
« Ils ne vont tout de même pas faire la loi », lance Cécile, qui n'a
cure de ces noms d'oiseaux et qui veut absolument « faire revenir la
sécurité dans le quartier. Je ne vais quand même pas me faire déloger
par des bandes de racailles ». En juin, ses deux voitures ont été
incendiées sur le parking d'un immeuble de la rue Richard-Wagner, où
elle habite.
Pourquoi un comité de défense ? Pour plaider auprès de
la mairie l'installation d'une vidéosurveillance au long cours afin de
dissuader les incendiaires de passer à l'acte. C'est en septembre
qu'officiellement cette structure devrait être créée. « Ce qui nous a
donné le déclic », détaillent Claudette et Cécile, « c'est que certains
locataires se sont armés. On a eu peur du dérapage, il faut bien que
quelqu'un ait le courage de faire quelque chose, sinon on n'en
sortirait pas. Pourtant, de jour, ce quartier est très agréable à vivre
», témoignent-elles.
En pleine interview, un locataire passe devant
les deux femmes. « Rejoignez-nous, Monsieur, il faut en finir avec
cette insécurité », l'interpelle Cécile. « Le quartier, je l'ai
toujours connu comme ça, et cela fait trente ans que j'y habite »,
lance le voisin, pressé d'en finir, de ne pas être associé avec les
deux mères courage qui veulent briser la loi du silence. « C'est aussi
contre cette indifférence que l'on se bat », souligne Cécile. Et contre
la peur, tenace, de représailles car prendre la parole, constituer un
comité de défense (qui, à ce jour, n'a reçu que 17 soutiens), c'est
prendre le risque de voir le lendemain sa voiture être incendiée, voire
pire. « Ici, les gens laissent trop passer de choses, de peur de
représailles. Moi, je n'aime pas qu'on me marche sur les pieds »,
tranche Cécile, qui souligne le travail intense de la police, de son
bailleur et de la mairie pour juguler le problème.
B. M.-C. Paris-Normandie