Grâce à BEN et Normanring OF parle du militantisme normand
Le collectif « Bienvenue en Normandie » a manifesté, hier, sur l'aire de Gouvets, sur l'A84. : Ouest-France
L'espace de promotion de la Bretagne sur l'autoroute A 84, côté normand, est à l'origine de... l'incident frontalier survenu hier.
Sur l'A84, entre Pont-Farcy et Villedieu-les-Poêles, l'aire de service de Gouvets voit défiler quelque 745 000 personnes par an. Idéal pour capter de potentiels touristes. D'où l'idée du conseil général de la Manche, gestionnaire des lieux, d'y établir un espace de promotion touristique de 250 m2. Et d'octroyer, dans le cadre d'une convention, 65 m2 aux Bretons pour y vanter les mérites de leur région.
Ce partenariat prévoyait une réciprocité : l'ouverture d'un espace similaire, côté breton, entre Rennes et Saint-Malo. Or, l'aire de Miniac-Morvan, en Ille-et-Vilaine, n'a toujours pas vu le jour.
« La vitrine sur l'aire de Gouvets ne profite donc qu'à la Bretagne », grince le collectif « Bienvenue en Normandie ». Partisans de la réunification normande, ils ont manifesté hier leur irritation. Ils réclament le démantèlement de cette vitrine qui « coûte aux contribuables manchois, sans contrepartie ». Et prônent la création en lieu et place d'une porte sud de la Normandie. « Le sud-Manche mérite mieux que d'être le paillasson de la Bretagne à 300 km de Paris. »
Président du comité départemental du tourisme de la Manche, Patrice Pillet n'a pas la même vision des choses : « L'aire de Miniac-Morvan n'étant toujours pas construite, en raison de difficultés à trouver un pétrolier, la réciprocité est financière : les Bretons nous versent, depuis six ans, 20 % des frais d'entretien de notre espace touristique de Gouvets. »
Pas négligeable pour le conseil général de la Manche, qui dépense environ 300 000 € pour ses deux aires de services de l'A84, celle de Gouvets et de la Baie du Mont-Saint-Michel. Quant à l'impact de la vitrine bretonne à l'entrée du Sud-Manche, Patrice Pillet relativise : « Les Bretons représentent quand même la troisième clientèle touristique de la Manche. »
Nathalie LECORNU-BAERT.
Ouest-France