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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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16 octobre 2009

Grand Paris jusqu'au Havre : La "vision" d'Antoine Grumbach dans le Monde

Il semble intéressant de se pencher sur l'état d'esprit et la vision d'Antoine Grumbach, architecte, qui tente de vendre son projet de "Grand Paris jusqu'au Havre" dans les salons républicains et sur le terrain auprès des élus. Une vision qui sous tend à la disparition effective d'un "espace normand revendiqué", la dimension normande semblant totalement oubliée, occultée, méprisée. Il est tout de même à noter que si l'Elysée a soutenu tous les projets "Les Grands Paris pour Paris", l'Elysée s'est aussi demandé s'il fallait encore à notre époque deux petites Normandie.[Yuca de Taillefer]
Ci-dessous,  Antoine Grumbach se livre, ses propos sont recueillis dans un article du Monde (une mention spéciale est mise en gras...) :

Portrait
L'homme du fleuve

Ce goût du combat politique se retrouve chez le jeune dirigeant de l'UNEF qui, dès 1964, mène la grève aux Beaux-Arts pour y dépoussiérer les études d'architecture. C'est le temps où, au sein d'un groupe d'élèves très militants, Antoine Grumbach se lie avec Roland Castro et Christian de Portzamparc. "Nous voulions que les Beaux-Arts ne se contentent pas de nous apprendre à dessiner des palais, se souvient-il. Nous exigions que la question du logement social entre dans les enseignements, et nous avons obtenu gain de cause." Il est le premier élève à obtenir son diplôme en réalisant une étude sur l'espace public, celui de Montmorency (Val d'Oise). Dans tous ses projets, et notamment dans les quartiers difficiles où il est intervenu par la suite, l'architecte s'est toujours efforcé de "restaurer cette évidence, qui a tendance à se perdre, d'un espace commun".

La force de cet engagement n'a jamais érodé les rives qui le canalisent. D'un côté, la culture. "Grumbach, c'est mon Wikipédia, sourit l'ami Roland Castro. Comme je ne vais pas sur Internet, je m'adresse toujours à lui quand j'ai une demande précise. Entre nous tous, il est celui qui a le plus oeuvré pour réconcilier le métier d'architecte avec la fonction d'intellectuel." Aujourd'hui, comme à l'époque où il alimentait ses réflexions en courant d'un séminaire de Barthes à des cours de Lévi-Strauss ou d'Althusser, l'architecte n'avance jamais un argument sans citer un livre. C'est d'ailleurs en lisant Michelet, il y a cinq ans, qu'il a trouvé la citation de Bonaparte à l'origine de son travail sur Seine Métropole : "Paris, Rouen, Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la grande rue."

L'autre rive est constituée par l'histoire et la géographie. "Il a toujours insisté pour que l'on connaisse parfaitement tout ce qui a pu façonner un site, avant d'y intervenir", dit Agnès Vince, ancienne élève devenue sous-directrice du littoral au ministère de l'écologie. Chacun de ses chantiers emblématiques a été marqué par cette volonté de faire apparaître l'histoire, d'en maintenir les traces, voire même de l'inventer si elle venait à manquer. C'est cette obsession du contexte qui le différencie le plus des architectes stars, fabricants de très beaux objets. Lui se voit avant tout comme un "réparateur" qui n'utilise rien de plus pour ses projets que ce qui se trouve déjà là. "Je n'aime pas faire de la gymnastique entre deux immeubles mitoyens pour montrer à quel point le mien sera plus réussi. Je préfère les chantiers qui nécessitent de longues études préalables."

Etudes : le mot plaît au professeur qui n'a jamais cessé d'enseigner jusqu'à cette rentrée, où il est atteint, à 67 ans, par la limite d'âge. Ces dernières années, l'architecte a souvent loué un minibus pour emmener ses étudiants parcourir chaque chemin de la vallée de Seine, ausculter les stratifications de ce mélange intime de géographie et d'histoire. "Quand la consultation a été lancée, grâce à ce travail, je savais déjà précisément ce que je voulais proposer." Antoine Grumbach estime aussi avoir été le seul à répondre aux questions posées, grâce à son choix de la grande échelle et de "l'évidence géographique" de la vallée de Seine. "Le fleuve rend à la métropole l'identité que l'expansion radioconcentrique lui a fait perdre", dit-il, en rappelant que "toutes les grandes villes ont un débouché maritime". Pour lui, c'est la taille de cette cité discontinue qui permettra de concilier "nos envies d'intensité urbaine et la proximité de la nature".

Au sein du groupe des dix architectes sélectionnés, il a retrouvé Roland Castro et Christian de Portzamparc. Ce dernier doit prendre la tête de l'association en cours de constitution pour peser sur les décisions politiques. Ce soutien ne sera pas superflu pour pousser Seine Métropole, en butte à des critiques de la part de collectifs locaux qui déplorent sur le Web que le "Grand Paris avale l'aval de la Seine sans l'aval des Normands". Mais surtout à l'hostilité des caciques socialistes des deux régions normandes, et singulièrement de Laurent Fabius, président de la communauté d'agglomération rouennaise.

Face à ces obstacles, Antoine Grumbach, soutenu par le président de la République et le maire UMP du Havre, se contrefiche de passer pour le maillon urbanistique de l'ouverture sarkozyenne. "Je reste de gauche, mais les socialistes ont trop tendance à s'enfermer dans une opposition stérile. Et que pèsent ces calculs politiciens face à la nécessité d'avancer sur un projet de quarante années ?" Le disciple de Braudel a appris que les longues durées peuvent être les alliées des architectes.

Jérôme Fenoglio

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Commentaires
F
Braudel, dans l'Identité de la France, affirme, à juste titre, que Paris est une capitale "trop terrienne": que le Grand Paris, grâce à l'entregent d'Antoine Rufenacht, s'intéresse à la Seine, donc à son débouché maritime est une chance pour la Normandie ne serait-ce que pour obliger "les caciques des deux régions normandes" à avoir des projets en Normandie pour la Normandie et faire la fusion régionale car la division normande nous empêche de CO-PILOTER le val de Seine AVEC LE GRAND PARIS!<br /> <br /> Mais Braudel disait aussi, dans sa grande thèse sur la Méditerranée au temps de Philippe II, que ce n'est pas parce que des villes sont situées en ligne sur un même littoral ou sur un même fleuve qu'elles forment pour autant un réseau cohérent ou qu'elles appartiennent à une même unité géo-historique!<br /> <br /> Dans un premier tract apparemment devenu célèbre (la semaine dernière, c'était dans Libération, cette semaine, c'est dans le Monde...)le collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie" rappelait à Antoine GRUMBACH quelques évidences...<br /> <br /> 1 Il ne faudrait pas confondre la géographie avec les cartes de géographie: il y a aussi l'Histoire donc il y a de la géo-histoire mais il y a aussi de la politique sinon du rapport de force, donc on parlera de géo-politique! On ne peut concevoir sans en tirer toutes les conséquences, un ensemble métropolitain cohérent réunissant à la fois les 11 millions d'habitants d'une région parisienne capitale de niveau mondial et à l'autre bout un petit cordon urbain et portuaire d'à peine moins 900 000 habitants arbitrairement détaché d'une région normande que l'on voudrait ignorer!<br /> <br /> 2 Le Val de Seine n'est pas un CORRIDOR, qui voudrait habiter dans un couloir? Le Val de Seine traverse et irrigue une région que l'on nomme encore "NORMANDIE", ce val de Seine s'élargit sur un Estuaire lui même ouvert sur une Baie qui concerne encore une région que l'on nomme "NORMANDIE" qui pourrait être la "porte océane" de la France<br /> <br /> 3 Antoine Grumbach, semble-t-il, ignore (méprise?) les travaux de recherches des géographes et des historiens qui ont pour objet la Normandie. Son étude géographique et historique n'aborde que le Val de Seine comme si l'étude géographique ou historique d'un tuyau d'arrosage ou d'un tuyau d'aspirateur était, intellectuellement, chose pertinente...<br /> <br /> Armand FREMONT a eu la courtoisie de lui proposer sa collaboration: en vain! Le projet de Grand Paris tourné vers la mer via la Seine aurait pourtant tout à gagner à se charger de la dimension normande, ne serait-ce pour échapper véritablement à la tentation "radio-centrique" que génère l'hyper-polarisation parisienne: la gouvernance de la future "Seine Métropole" reste bien floue et pour cause! <br /> <br /> Notre formule du "Grand Paris qui avale la Seine aval sans l'aval des Normands " a fait mouche! Tant mieux!<br /> <br /> Grumbach est un grand naïf: pas nous!<br /> Grumbach est animé par l'esprit de la Résistance?<br /> <br /> NOUS AUSSI!!!<br /> <br /> Florestan p/o le collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie"
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J
La bonne nouvelle c'est qu'on ne parle pas, pour l'instant, après la venue du secrétaire d'Etat aux transports au Havre, d'une fusion du port du Havre et de Rouen avec celui de Paris ! Il y a simplement un conseil de coordination entre les trois ports, tout-à-fait raisonnable, qui est mis en place. <br /> <br /> Les Normands ne doivent surtout pas abandonner Le Havre ou Rouen à leur sort mais affirmer que ces deux villes, avec leurs particularités, appartiennent à la Normandie.
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