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6 novembre 2009

Ce qui se fait à Rouen aujourd'hui n'est que reprises

Rouen découvre un peu tard un visionnaire en la personne de François Depeaux. C'est dans logoPN et ICI

Michel H. A. Patin

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VISIONNAIRE. François Depeaux n'a pas attendu pour donner au train des idées d'avance. Dès 1910, ce rouennais imaginait les grands projets qui n'émergent qu'aujourd'hui.<br /> <br /> Rouen est ainsi fait qu'il faut parfois plus d'un siècle pour qu'une idée aboutisse. Preuve en est, les grands projets qui font l'actualité rouennaise d'aujourd'hui. Créer une nouvelle ligne ferroviaire entre Paris et Le Havre, construire une gare sur la rive gauche de Rouen, ou encore faire de la ville la capitale de l'impressionnisme, tout ça existait dans la tête d'un homme, au début du XXe siècle ! C'est ce qu'a appris Agnès Thomas-Maleville, habitante de La Bouille, en se penchant sur l'œuvre de François Depeaux, industriel charbonnier rouennais et génial visionnaire tombé dans l'oubli.<br /> Agnès Thomas-Maleville a deux passions : les visionnaires et le XIXe. Elle ne pouvait donc pas passer à côté de François Depeaux qui, en plus, aurait été propriétaire d'une maison à La Bouille. « C'est le galeriste François Lespinasse qui, le premier, m'a parlé de ce personnage. » Intriguée, cette amoureuse de l'école de Rouen se lance alors dans des recherches qui vont l'amener notamment jusqu'à la bibliothèque nationale de France. Elle y a fait des découvertes surprenantes, presque troublantes.<br /> François Depeaux est un homme curieux qui s'intéresse à tout. Notamment aux transports. Alors, quand Alexandre Millerand, ministre des travaux publics, après une visite au Havre et à Rouen, lance en 1910 une consultation sur la création d'une seconde ligne ferrée reliant Paris au Havre, l'homme ne résiste pas à apporter sa contribution. Dans un très long document, il écrivait notamment : « Chacun sait - car c'est chose maintenant admise par tout le monde - que la ligne actuelle du Havre à Paris, déjà insuffisante pour le trafic actuel, ne sera jamais à la hauteur des besoins futurs. » A la place, l'homme avait carrément proposé son idée : un tracé passant par Rouen, sans tunnel et plus court de 14 km.<br /> Une suggestion restée lettre morte. Preuve en est, en 2009, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, et donc, successeur de Millerand, est venu à Rouen et au Havre, et depuis, une nouvelle consultation est en cours. L'histoire ne se répète pas, elle bégaie.<br /> Autre conviction de François Depeaux, pleine d'anticipation : la nécessité pour Rouen d'avoir une gare rive gauche. Son jugement sur la gare rive droite était sans détour : « Bâtie dans un trou… incommode, insalubre et indigne d'une ville telle que Rouen. » Et déjà, toujours en 1910, une lettre signée de sa main préconisait : « La gare centrale devrait, naturellement, être construite […] des côtés de la place Carnot et de la rue Lafayette… Une vaste terrasse… parallèle et à 80 mètres environ du quai » Exactement dans le périmètre proposé cette année par Alain Le Vern et Pierre Bourguignon (président de région et du Scot) pour la construction d'une nouvelle gare attendue en 2020 !<br /> Autre point fort de l'actualité que François Depeaux avait imaginé avant l'heure : « Normandie impressionnisme ». Ce festival, porté aujourd'hui par Laurent Fabius, aura lieu au cours de l'été 2010 a pour ambition de faire de Rouen la capitale mondiale de l'impressionnisme. Pour ce faire, il s'appuiera d'abord sur la fabuleuse collection du musée des Beaux-Arts. Musée dont quelques-unes des plus belles pièces sont issues d'un legs signé François Depeaux en 1909. Un legs qui aurait pu être deux fois plus important si, à l'époque, le musée n'en avait pas refusé une partie ! L'homme a dû revenir à la charge pour confier (offrir !) ses tableaux, reconnus depuis comme un des trésors de la ville.<br /> Si, hier, Rouen avait davantage écouté des hommes qui, comme François Depaux, étaient en avance sur leur temps, elle n'en serait pas aujourd'hui à courir après son retard.<br /> Axel Leclercq<br /> <br /> <br /> Article paru le : 5 novembre 2009 sur Paris-Normandie<br /> <br /> à lire sur<br /> http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/250699/Il_avait_un_train_d_avance
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