C'est le bon moment de réunifier pour Alain Tourret
Les Normands devraient commencer à se lasser de tous ces rapports...
Vu cet Article Ouest-France-édition Normandie : http://www.ouest-france.fr/region/normandie_detail_-Reunification-de-la-Normandie-c-est-le-bon-moment-_8618-1201710_actu.Htm
mardi 22 décembre 2009
Un rapport de 270 pages dit tout l'intérêt de la réunification. Dans un contexte, dit le président de la commission qui l'a établi, qui n'a jamais été aussi favorable.
Pour illustrer, un peu d'humour normand avec Heula, "la Normandie Fort et Vert".
Entretien
Alain Tourret, vice-président du conseil régional de Basse-Normandie, a présidé la commission sur la réunification des deux Normandie.
Vous venez de remettre à Laurent Beauvais, président de la Basse-Normandie, un rapport sur la réunification. Un de plus ?
On n'est jamais allé aussi loin. 270 pages d'analyses, d'avis, de cartographies, d'entretiens comme celui du géographe Armand Frémont, une biographie exhaustive... Sans évacuer les sujets qui fâchent comme la capitale. Il intervient à un moment qui n'a jamais été aussi favorable à la réunification. Depuis que le président de la République a lancé son fameux « la Normandie on l'aime bien, mais en faut-il deux ? », il y a eu les rapports Warsmann à l'Assemblée nationale, Belot au Sénat et, surtout, Balladur qui prône de revenir de 22 à 15 régions. À chaque fois, les Normandie sont citées en exemple. Et puis, enfin, le Grand Paris voulu par Nicolas Sarkozy avec une diagonale Paris - Le Havre a réveillé les Bas-Normands et les Rouennais.
Vous vous appuyez aussi sur des sondages ?
Si on ne doit en retenir qu'un : 74 % des Bas-Normands jugent qu'une « non-réunification » serait symbole de déclin. 28 % de dynamisme ! Le besoin d'un TGV en Normandie a aussi fait évoluer les esprits.
Quelle a été la méthode ?
Un travail de six mois mené par Emmanuel Bouard, stagiaire de l'Ena, et Augustin Le Coutour, qui prépare l'Ena. 3 000 questionnaires envoyés. 534 sont revenus. Nous avons interrogé des élus comme les députés-maires de Caen et de Cherbourg ; le responsable régional du Medef ; Jean-Marie Meule, directeur général d'Agrial, plus gros employeur de la région avec 7 500 salariés ; des responsables économiques, universitaires, socioculturels, associatifs, de l'agriculture...
Vous êtes toujours convaincu que Caen doit être la capitale de la Normandie réunifiée ?
On a abandonné l'idée de deux capitales : économique pour Rouen et administrative pour Caen. Même les Hauts-Normands n'en veulent pas. Caen est géographiquement plus centrale et le Calvados est le seul à avoir une frontière avec les cinq départements (la Seine-Maritime aussi avec le Pont de Normandie NDLR). On a fait une simulation pour démontrer que l'Abbaye aux Dames (siège du conseil régional de la Basse-Normandie à Caen) était en mesure d'accueillir les administrations des deux conseils régionaux réunis, un amphithéâtre de 500 places pour l'assemblée et des salles de commissions. Les terrains permettent de nouvelles constructions.
Ne craignez-vous pas qu'un pouvoir centralisé éloigne les Normands de leurs élus et des décisions ?
Ce risque de perte de proximité était la crainte de Laurent Beauvais. On peut imaginer un délégué de la Région dans chacun des 13 pays en Basse-Normandie et 13 pays en Haute-Normandie.
La campagne des régionales commence à peine, est-ce que la question de la réunification sera une priorité majeure des candidats ?
En Basse-Normandie, Laurent Beauvais (PS) y est très favorable. Philippe Augier (Nouveau Centre) aussi. Jean-François Le Grand y vient. En Haute-Normandie, les deux ministres Bruno Le Maire, tête de liste UMP, et Hervé Morin sont pour. Il n'y a que du côté du conseil régional de Haute-Normandie, de la communauté urbaine de Rouen présidée par Laurent Fabius et Rouen que l'on trouve des réticences. À nous de les convaincre.
Recueilli par Xavier ORIOT.