Triste bilan de fin d'année en Normandie

Impressionnante en France. Vertigi neuse en Normandie. En 2009, la chute qualifiée «d'historique» du revenu agricole, qui s'établira à moins 32% en moyenne selon les comptes de l'Agreste, le service statistique du ministère de l'Agriculture, pourrait s'établir à moins 45%, voire moins 50%, dans les cinq départements normands.
En Haute-Normandie notamment, où l'on compte 6800 exploitations dites «professionnelles» sur un total de 11900 répertoriées (la différence étant constituée de lopins de terre cultivés par des retraités ou par des personnes ayant une large activité extra-agricole), les effets conjugués de la chute des prix agricoles et du maintien à un haut niveau des coûts de production, devraient se faire sentir beaucoup plus fort qu'ailleurs. «Le poids relatif de ce qui baisse le plus, c'est-à-dire les prix du lait, des céréales et de la viande bovine, est plus fort en Normandie que dans les autres régions de France», souligne Michel Lafont, agroéconomiste à la Chambre régionale d'agriculture, à Caen.
Ainsi, le lait a perdu en un an 19% en valeur, les céréales 25% et la viande bovine 5%. «Mais si ces baisses sont aussi fortes, c'est aussi parce que l'on est parti de plus haut, avec des prix extrêmement élevés lors des deux campagnes précédentes, en2007 et2008», relativise Michel Lafont. «Faisant la moyenne sur les trois dernières années, on atteint un résultat convenable…»
Dans une région où le revenu agricole est habituellement plus faible que la moyenne nationale à cause d'une gamme de productions peu rémunératrices - le revenu du lait est régulier mais modeste en comparaison, par exemple, avec celui de la vigne - «l'effet ciseau» de la chute des cours conjugué au maintien des coûts de production, met déjà en difficulté les trésoreries les plus fragiles. «Malgré le plan de sauvetage annoncé par l'Etat, il y aura de la casse», prévient le spécialiste, qui estime que 10 à 20% des producteurs de lait risquent de ne pas passer le cap d'une année qualifiée de «noire». «On s'oriente en Normandie, vers une restructuration vers un système plus rude, plus ouvert, plus concurrentiel, que l'année 2009 aura accélérée», dit-il.
«On estimait au début de l'année qu'un tiers des entreprises étaient en bonne santé, un tiers était capable de passer un cap, et un tiers se trouvaient vraiment en difficulté», indique François Fihue, président de la Chambre d'agriculture de Seine-Maritime. «Aujourd'hui, on est plutôt dans la proportion d'un tiers qui peut s'en sortir, et deux tiers en grande difficulté».
«A l'aube d'une réforme de la PAC qui, pour nous en Haute-Normandie, ne sera pas favorable», ajoute François Fihue, «le salut ne viendra pas d'une mesure unique, mais d'un ensemble de petites mesures qui aideront à résoudre les problèmes. Hélas, pour certains, ce sera probablement trop tard».
«Avant tout», dit-il en direction de Bruxelles, «qu'on arrête de nous rajouter des contraintes, qui génèrent des charges nouvelles ou des surcoûts».
Usant d'une expression imagée, le président des agriculteurs seinomarins explique: «c'est comme lorsque l'on voit quelqu'un se noyer dans sa baignoire. A un moment donné, il faut que l'on pense à fermer le robinet!»
FRANCK BOITELLE - Paris-Normandie -

MHAP : ayant pour conséquence logique une augmentation du nombre de demandeurs d'emploi comme par exemple en Levernie dont le Seigneur ne sait pas investir sur l'avenir.

Fin d'année morose pour l'emploi dans la région. Le nombre de personnes sans emploi (catégorie A) inscrites à Pôle Emploi est en augmentation de 0,5 % par rapport à la fin octobre 2009, selon les chiffres du mois de novembre publiés par la préfecture de Haute-Normandie.
La structure comptabilise 82 524 personnes sans emploi, soit une hausse de 22,7 % sur un an. Une augmentation légèrement supérieure à l'évolution du nombre de personnes sans emploi en France métropolitaine, de l'ordre de 22,1 % sur un an.

L'Eure plus durement touchée
Mais dans la région, le chômage ne touche pas toutes les catégories de personnes de la même manière. Le nombre d'hommes demandeurs d'emploi de catégorie A augmente de 0,8 % en novembre et de 30,3 % sur un an, contre 0,2 % en novembre et 15,1 % sur un an pour les femmes. On note aussi une légère baisse du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A de moins de 25 ans de l'ordre de 0,4 % en novembre même si le chiffre reste en augmentation de 20,4 % sur un an. En revanche, pas de baisse pour les 25-49 ans et 50 ans et plus. Leur nombre augmente respectivement de 0,8 % et 0,9 % en novembre et de 22 % et 29,1 % sur un an.
En Haute-Normandie, l'Eure est également plus touchée avec une augmentation de 0,7 % contre 0,5 % en Seine-Maritime, par rapport à la fin octobre 2009.
Si l'on comptabilise les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite courte ou longue (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi passe à 123 511, soit une augmentation de 0,9 % au mois de novembre et de 19,4 % sur un an.
Les entrées à Pôle Emploi dans ces trois catégories grimpent de 16,3 % sur un an. Les entrées pour licenciements économiques augmentent fortement (+ 74,8 %) alors que les entrées pour fin de mission d'intérim diminuent de 40,5 %. Les sorties de ces trois catégories augmentent elles aussi de 20,6 % sur un an. Mais parmi ces sorties, on note une augmentation des entrées en stage (+ 28,5 %) et des cessations d'inscription pour défaut d'actualisation (+25, 9 %).
Sur un an, les offres d'emploi collectées par Pôle Emploi en Haute-Normandie ont baissé de 6 % même si les offres d'emplois durables sont en augmentation. Mais, en novembre, les offres d'emploi satisfaites diminuent en Haute-Normandie de 16,9 % sur un an.

Comments

[crosman]

solidarité normande= privilégions les cycles courts de production et les produits régionaux (les codes vétos 14/27/50/61/76. Le Poiré sera très bon cette année profitez en! Par exemple.

[Florestan]

Florence Aubenas s'immerge à Ouistreham:

Florence Aubenas s'est mise quelques mois en congé du Nouvel Obs pour plonger « dans la France des invisibles ». Une « plongée dans un monde où le travail est rare, l'exploitation maximale et la solidarité active ».
La journaliste qui fut prise en otage en Irak pendant 157 jours (du 5 janvier 2005 au 11 juin 2005), a passé six mois à Ouistreham en vivant de petits boulots. Celle que tous les médias ont mise à la Une est passée inaperçue alors qu'elle n'a jamais dissimulé son identité.

De cette immersion sociale, elle a tiré un livre à paraître mi-février aux Éditions de l'Olivier. Son titre : « Le quai de Ouistreham ».

Ouest-France

Le collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie" va contacter prochainement Florence AUBENAS pour lui proposer un dialogue sur la question régionale normande en tant que question sociale. Nous allons lui envoyer le texte de la charte "Prendre la Normandie au sérieux"