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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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1 février 2010

Appel à Laurent Beauvais

Caen, le 30 janvier 2010


« La terre divise, la mer unit... »
(Hervé Hamon)

Antoine RUFENACHT, maire UMP du Havre est un partisan historique de la « Réunification de la Normandie » depuis plus de 30 ans, soit ! Mais force est de constater que son récent positionnement « anti bas-normand » est politiquement désastreux sinon dérisoire , au moment même où les élus "bas-normands" de gauche et surtout de droite sont désormais des alliés objectifs du Havre et des positions historiques pro-réunification normande de son maire.
Le maire du Havre, qui ne fera certainement pas un nouveau mandat après 2014, joue égoïstement son va-tout en poursuivant la chimère d’un port du Havre directement branché sur le « Grand Paris » alors que l’urgence est à la défense commune d’un intérêt général normand pour « co-produire », ensemble,  un Grand Paris assumant pleinement sa dimension maritime ! (cf. les propositions du rapport « Tourret »)

Si l'on n'a pas unifié la Normandie ces trente dernières années, c’était surtout en raison de l’opposition stérile d’une droite bas-normande frileuse qui craignait que des Haut-normands, perçus comme étant plus riches et urbains et plutôt de gauche, ne lui avalent son  demi -fief !

L'affaire d’un « Grand Paris » tourné vers la Mer et les sorties favorables à la « réunification » normande de Nicolas Sarkozy ont fait basculer cette droite revêche vers l’idée d’unité normande ;
Or, c'est le moment que choisit Antoine Rufenacht, (UMP) , président du comité de soutien d'un Bruno Lemaire en campagne en Haute-Normandie et qui vient de faire une réunion commune avec son co-listier UMP de Basse-Normandie, pour doucher l'enthousiasme des néo-convertis UMP bas-normands à la cause de l'unité normande !

Avouons que ce n'est vraiment pas très malin !

MM Legrand et Augier ont fait paraître la semaine passée, le 28 janvier 2010, un communiqué plutôt hostile à ... Rufenacht ! Ce dernier ne penserait donc qu'à son "équation personnelle" : un dernier mandat pour un homme qui se sent de santé fragile et qui souhaite obtenir le maximum pour sa ville avant un éventuel échec de Sarkozy en 2012.

Bruno Lemaire n'aura, certainement, pas non plus beaucoup apprécié la manoeuvre d'un Rufenacht qui met ainsi en cause l'unité normande de l'UMP sur la question de la fusion régionale ; Déjà, au sein de l’UMP, des voix s'élèvent pour dire que parler de réunification de la Normandie à des élections régionales en Normandie est une erreur politique : un comble !

C’est pourquoi  des voix  doivent aussi s’élever pour dire que les citoyens informés qui prennent la peine de suivre le dossier régional normand, en ont assez de certains « professionnels d'eux –mêmes », plus engagés en politique  pour  la poursuite d’une carrière publique personnelle que pour la défense d'un intérêt général en Normandie ! Considérations bien naïves pourrait-on penser ...mais elles illustrent, une fois de plus, l’abîme qui sépare la classe politique, enfermée dans ses calculs, et le peuple des citoyens : abîme que l’on mesurera avec la force du vote protestataire extrémiste et l’abstention à ces élections « régionales » qui ne sont pas suffisamment prises au sérieux !

Les candidats UMP, PS et EUROPE ECOLOGIE - pour ne prendre que les trois premières formations politiques qui seront amenées , à coup sûr, à prendre en charge cet intérêt général régional, doivent dire CLAIREMENT aux citoyens si leur objectif de mandature, après le 21 mars prochain, sera de METTRE EN OEUVRE LA FUSION REGIONALE NORMANDE POUR UN VRAI PROJET REGIONAL NORMAND !

Mise à part le cas Rufenacht, cela semble clair du côté de l’UMP (quitte à faire oublier l'étiquette « Sarko » dans la campagne pour tenter d’échapper à  un désastre annoncé). Du côté d'Europe Ecologie, on dira qu'on est mûr pour oser intégrer la question régionale normande à la problématique environnementale et sociale globale...
On en sera plus le 11 février prochain.
On attend donc surtout une clarification du PS qui risque hélas,  de ne pas venir pour deux raisons politiciennes :

1) C'est l'UMP qui a enfourché le cheval de bataille de l'unité régionale normande alors que les élections "régionales" ne le sont qu’entre guillemets : la querelle nationale gauche/droite va, bien sûr, dominer le débat régional !
Ce sera PS vs UMP comme si ne pouvaient pas exister des enjeux politiques régionaux en France avant de trancher en  2012 l’enjeu national et élyséen.
La gauche devrait pourtant se souvenir que c’est la droite qui a divisé administrativement la Normandie et que deux barons de la droite giscardienne ont tout fait pour maintenir notre région divisée depuis 1972 avec le bilan négatif que plus personne aujourd’hui n’ose récuser.

2) Le PS en Normandie n'a pas pu trouver de position commune pour dire clairement aux citoyens que la « réunification » de la Normandie était une urgence pour enfin mettre en oeuvre une vraie politique d'intérêt général à la hauteur des enjeux et ce, pour QUATRE raisons :

Œ Parce qu'Alain LEVERN, président PS sortant du CRHN, quoiqu’il dise sur ce sujet désormais,  ne croit pas à l’utilité de la "fusion régionale" normande.

 Parce que la pensée des grands élus en Normandie se stérilise sur la question de la "capitale" (Les Toutacaen vs les Toutarouen).

Ž Parce que ce n'est pas le moment (ce n'est jamais le moment...) de se lancer dans un processus de fusion régionale au moment où la réforme des collectivités territoriales, projetée par le gouvernement UMP,  remet fondamentalement en cause l'idée de décentralisation, ou, du moins, rend peu lisible l'avenir des conseils régionaux ;
On nous dit donc d’attendre 2012 et une victoire de la gauche aux présidentielles pour dissiper les nuages actuels et avoir la sérénité politique nécessaire pour faire enfin la fusion régionale normande dans le cadre d’un véritable « acte 3 » de la décentralisation : bien entendu ! Mais 40 années de procrastination, c’est déjà largement suffisant !

 Parce qu'enfin, ce sujet de "réunification" n'intéresserait pas directement des populations surtout inquiètes pour leur quotidien alors que, paradoxalement, c'est bien la perspective de la réunification normande qui permettrait d'avoir le saut qualitatif nécessaire pour mettre en oeuvre les politiques publiques qu'attendent nos concitoyens angoissés par l'avenir de leurs territoires.

Avec un Alain LEVERN, tout à la défense de son bon bilan de président sortant, on est donc bien loin du "changer la vie" mitterrandien. Et avec un Laurent BEAUVAIS, pleinement conscient de l’enjeu global et non sans courage (on l'a encore vu récemment sur le dossier ferroviaire) qu'en sera-t-il ?

Il faudrait que Laurent BEAUVAIS affirme clairement au cours de cette campagne « régionale »  qu'il travaillera à la réunification normande après le 21 mars prochain :  La Basse-Normandie ne saurait être encore que ... « bas » normande en 2020 !

L’idéal serait d’avoir l’affichage de cette volonté commune et partagée entre les deux actuels présidents de région socialistes sortants pour présenter des bons bilans de gestion avec la perspective que ces bons bilans régionaux en Normandie mériteraient d’avoir !

Mais comme tout idéal, celui-ci exige sa part de courage politique !

C’est pourquoi, il faudrait que le PS se donne ENFIN  les moyens politiques de proposer dès que possible « une feuille de route »  aux citoyens normands avec les deux grandes priorités du chantier normand qui doit débuter après le 21 mars.
Ces deux priorités sont les suivantes :

1) Reconstruire un projet métropolitain normand qui doit être l’occasion de penser, à la fois, le rôle de Rouen, la plus grande ville de Normandie dans une vraie région normande (chose qui n’a jamais été pensée jusqu’alors à Rouen même : cela doit être l’objectif de la toute nouvelle « CREA » pilotée par Laurent Fabius qui doit, sans plus tarder, prendre toutes ses responsabilités politiques ) et le rôle de Caen , comme pôle équilibrant le futur territoire régional normand afin de sortir Rouen du piège d’une relation exclusive à la région parisienne , avec Le Havre qui se doit d’être autant le « port de Paris » que « l’avant-port de l’Europe » ;
toutes les solutions d’un compromis métropolitain normand « gagnant - gagnant » sont sur la table ! Il manque encore la volonté politique d’un véritable chef d’orchestre régional pour enfin prendre les décisions qui s’imposent.

2) Mettre réellement et honnêtement  au débat public un véritable projet régional   normand (pour un aménagement solidaire et durable de tous les territoires normands) AVANT TOUT REFERENDUM !  Ce projet régional normand ne doit pas se réduire à la seule maîtrise de l’enjeu ferroviaire du TGV même si celui-ci permet une formidable pédagogie politique sur tous les acteurs régionaux : une fois de plus, le vrai enjeu de ce projet régional sera d’organiser la reconquête de la souveraineté économique des villes et territoires normands en pariant sur la formation, la recherche et la jeunesse, le tout en associant, dans un « schéma régional d’aménagement solidaire et durable », le potentiel maritime et le potentiel terrestre qui a toujours fait l’identité de la Normandie entre la Manche et Paris.

Car l'heure est grave : il s'agit d'éviter A LA FOIS le SACCAGE de la DECENTRALISATION et LE MASSACRE de la NORMANDIE  que prépare actuellement le gouvernement Sarkozy.

Il faut donc agir dès le 21 MARS prochain !



Philippe CLERIS, p/o Le Collectif « Bienvenue en Normandie »

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