Le Maire en campagne pour l'emploi en Normandie.
Tête de liste UMP, Bruno Le Maire place l'emploi au cœur de sa campagne des régionales. Soutien inconditionnel au projet de ligne à grande vitesse, il n'a que faire des attaques et des critiques dont il est l'objet de la part de ses adversaires.
Vous avez dit que 2010 serait
l'année de la reconquête. Or, les sondages placent les listes UMP à 30
%. Y croyez-vous encore ?
« Je crois à notre victoire
plus que jamais. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas l'arithmétique
électorale, c'est le projet que nous présentons. Ce projet est fort,
cohérent et rassemble très largement. Ce n'est pas l'heure de regarder
les sondages, mais de se mobiliser ».
Antoine Rufenacht a
appelé à la mobilisation pour aller chercher les abstentionnistes.
C'est là que l'élection se joue ?
« Il a raison. Il ne
doit pas nous manquer une seule voix. Le travail que je mène sur le
terrain répond à cette exigence. Nous sommes à un moment très important
de l'histoire de la Normandie. Le Grand Paris va se créer, il faut une
grande Normandie en face. Nous avons un mouvement d'accélération
économique qui se profile, il faut que la Normandie en profite. Après
douze années de gestion socialiste, il faut tourner la page ».
Qui
y a-t-il de plus mauvais et de meilleur dans le bilan Le Vern ?
« Ce n'est pas une question de mauvais ou de meilleur, c'est une
question de projet. Je ne vois pas, en douze ans, un vrai projet pour la
Normandie et les Normands ; les choix importants n'ont pas été faits,
les décisions n'ont pas été prises. Ce que je propose, c'est un projet
qui va faire de la Normandie une des régions qui compte le plus en
France et en Europe, qui va donner une stratégie de développement
économique autour de l'axe industriel. Ce que je propose, c'est un
développement du territoire avec de nouvelles infrastructures routières
et ferroviaires et une offre touristique qui permettra de valoriser
l'identité normande ».
La bonne gestion souvent saluée
est-elle à mettre au crédit d'Alain Le Vern ?
« Ce qui
fait la force d'un projet, c'est l'investissement. Il n'y en a pas eu
pendant douze ans. Résultat : nous avons pris un retard terrible en
matière de trains, de routes, de formation et d'accès aux soins ».
Si
vous êtes élu au soir du second tour, le 21 mars, votre première
décision ?
« La priorité absolue, c'est l'emploi. Mon
projet c'est : « Tout pour l'emploi ». Nous faisons deux choix : des
investissements massifs sur les infrastructures et un effort important
sur la formation. Nous proposons mille contrats d'apprentis en plus par
an et nous proposons une formation adaptée à la demande des entreprises
».
Où se situe l'urgence routière alors que la
Haute-Normandie est plutôt bien irriguée ?
« Non,
j'estime que les villes ont un problème d'accès. C'est le cas, par
exemple, avec la prolongation de la RN 27 pour aller jusqu'à Dieppe, le contournement
Est de Rouen et la deux fois-deux
voies Chauffour-Evreux ».
Est-ce que le TGV est une
priorité. Ne vaut-il pas mieux gagner du temps en créant une ligne
ferroviaire dédiée entre Mantes et Paris ?
« La ligne à
grande vitesse est une chance historique. Historique ! Elle peut être un
vecteur formidable de créations d'emplois et de développement. Mon
soutien à cette ligne est total. Je regrette de voir que les élus
socialistes sont en train de pédaler dans l'autre sens en expliquant que
ce n'est pas une priorité. Ce qu'ils proposent, c'est de faire
Paris-Mantes et de s'arrêter là. Moi, je propose de faire Paris-Rouen-Le
Havre avec une bifurcation
vers Caen pour irriguer toute la Normandie ».
Quel
serait le meilleur tracé ?
« Ce tracé doit servir
l'intérêt général. Cela implique, même si ma famille politique a pu
prendre des positions différentes par le passé, que cette ligne passe
par le sud de Rouen. Je suis donc
favorable à la construction d'une gare sur la rive sud en envisageant
toutes les options, Saint-Sever et Sotteville-lès-Rouen. Cette dernière
me paraît plus raisonnable d'un point de vue financier. Ne prenons pas
de retard supplémentaire en envisageant des projets pharaoniques. Il
faut aller vite pour répondre aux attentes considérables des Normands en
matière ferroviaire ».
Où faut-il baser le siège du
futur Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) ?
« Il faut d'abord renforcer son poids en y ajoutant des
établissements pour lui donner la taille critique nécessaire. Au regard
de la tradition universitaire de Rouen, il paraîtrait
légitime que Rouen devienne le siège ».
La réunification, dont vous avez fait un thème de campagne,
n'est-elle pas éloignée des préoccupations des habitants ?
« Non ! La réunification est nécessaire. Les grands projets demandent
une grande Région ! Le développement industriel, l'emploi, l'offre de
soins, le tourisme, les transports doivent être soutenus à l'échelle de
la Normandie toute entière ».
Quelle sera la place
d'Hervé Morin, troisième sur la liste de l'Eure, si vous gagnez ?
« La place qu'il souhaitera. L'union fait notre force. Les Normands
peuvent compter sur notre engagement total sur l'emploi. L'usine de
Renault Sandouville reste
pour moi un sujet de préoccupation majeure. Je veux davantage de
garanties de la part de Renault ».
Est-il facile d'être
un ministre en campagne ?
« Je ne vois pas pourquoi on
refuserait à un ministre le droit de participer à un débat démocratique.
J'ai abordé cette campagne projet contre projet. Ce projet je le
défends et je refuse d'entrer dans le jeu des attaques personnelles de
mes adversaires socialistes ».
Comment réagissez-vous
aux qualificatifs de l'équipe d'Alain Le Vern comme « émissaire » ou «
l'envoyé spécial » de Nicolas Sarkozy ?
« Je suis élu de
l'Eure et d'Evreux. Toutes les attaques rabaissent le niveau du débat
démocratique ».
Propos recueillis par Stephane Siret
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