Brèves de campagne haut-normandes
MEETING. Avec le soutien de Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, le candidat Bruno Le Maire joue la carte d'une droite rassemblée et pleine d'idées. Ambiance à Yvetot.
«Y'a pas la presse on est tranquille. On n'est pas là pour faire de la poésie ! » Quelques minutes avant la réunion publique d'Yvetot, lundi soir à la salle du Vieux-Moulin, Xavier Bertrand s'adresse aux colistiers de Bruno Le Maire réunis dans une salle interdite aux journalistes. Le message est fort et clair. « Les citadelles imprenables sont celles que l'on n'a pas cherché à conquérir. Le Vern, le mec, il serait fébrile, ce serait pas autrement, » lance le secrétaire général de l'UMP. Une réponse aux « attaques personnelles » dont serait victime le ministre de l'Agriculture de la part du président sortant de la Région.
Mais au-delà des polémiques, Xavier Bertrand livre à l'assistance « le vrai sujet, celui de la mobilisation dans notre camp. » Révélant des sondages tenus secrets, il annonce que cette élection régionale sera marquée par une très faible participation. « On sera à 55 % ! »
Quelques minutes plus tard, devant 700 sympathisants, le ton est tout aussi offensif. Unie en 2010 à l'inverse de 2004, la droite - de l'UMP au Nouveau Centre - joue la carte du rassemblement pour appuyer ses projets. Et tailler des croupières à gauche. « Les Verts et le PS sont incapables de s'entendre. Quand on n'est pas d'accord sur des projets - le contournement est de Rouen, le nucléaire… - on se met d'accord sur des postes. Chez nous, il n'y aura pas de tragicomédie d'accord entre les deux tours car nous sommes réunis ! » martèle Bruno Le Maire. Il lève le voile sur ses projets et ambitions : créer à Dieppe une cité européenne de l'énergie (EPR, nucléaires et parc éolien) ; construire plus d'hôtels et de restaurants pour augmenter la capacité touristique de la Haute-Normandie ; développer les infrastructures : « Avec nous le contournement Est se fera et nous avons besoin d'une ligne à grande vitesse Paris-Rouen-Le Havre ».
Très applaudi, Xavier Bertrand - « venus écouter la détresse des agriculteurs » cauchois - pique les dernières banderilles. Il accuse de « détournement » le conseil général de Seine-Maritime qui fait de la propagande avec son magazine et le compteur qui tourne sur sa façade : « L'argent du contribuable ne doit pas servir à mentir aux contribuables. » Avant de passer au chapitre sécurité, toujours porteur en campagne électorale : l'identité nationale, la burqa et la vidéo surveillance. « La sécurité, c'est la première des libertés, il faut que les conseils régionaux s'engagent dans ce sens en installant des caméras dans les lycées, les gares ! »
Débuté sur la musique de Martin Solveig - celle de la dernière l'Université d'été -, le meeting s'achève sur la Marseillaise entonnée par les ténors de la droite régionale, les bras levés au ciel en signe de victoire. Presque des lendemains qui chantent…
Alain Lemarchand
region2010