Florence AUBENAS de passage à Caen
NON à la NORMANDIE BASSE et DOMESTIQUE!
Florence AUBENAS était hier de passage à Caen invitée par la librairie le "Brouillon de Culture" pour une séance de dédicaces qui a eu lieu sous les voûtes flamboyantes de l'ancienne église St Sauveur: 300 personnes se sont pressées dans le froid à faire la queue dans l'église et sur la place dehors pour une dédicace mais surtout pour entendre la journaliste sur les raisons de sa sortie incognito du microcosme politico-médiatique parisien pour cette plongée dans cette France de la "misère invisible"...
Pourquoi avoir choisi Caen? Réponse: "Caen est une ville moyenne, ni trop loin, ni trop près de Paris, sans trop de particularisme local, dans la norme française..." Immersion quasi ethnographique de plus de 6 mois à Caen, à partir d'une petite chambre meublée et découverte du monde morne des zones de ceci ou de cela bien loin des plaisirs cultivés des centres villes et surtout révélation (genre: "le roi est nu" ou découverte du "fil à couper le beurre") de l'univers impitoyable de la précarité intérimaire gérée avec cynisme par Pôle emploi obsédé par les bonnes statistiques...
Un constat qui confirme les analyses du collectif BEN: Basse-Normandie = Bas salaires! Ce à quoi il faut ajouter: Normandie Basse = Economie domestique!
Florence AUBENAS découvre les perspectives d'avenir proposées aux jeunes femmes bas-normandes qui n'ont pas eu la chance de faire autre chose qu'un BEP ou un Bac Pro ou pire qui n'ont pas pu trouver autre chose avec leur quatre années passées sur les bancs de l'Université de Caen "Basse"-Normandie: les métiers du nettoyage! Avec les salaires et les horaires qui vont avec...
Refuser la réunification normande c'est enfermer définitivement la Normandie Basse dans cette économie résidentielle de "services et tertiaire" qui n'est qu'une économie domestique qui asservit les jeunes adultes "bas"normands et plus encore les jeunes femmes de Normandie basse: femme de ménage (dire: "technicienne de surface"), aides à domicile, gouvernante, baby sitting, tondeurs de pelouses et de haies dans les résidences, caissière, hôtesse sur une plate forme d'appel téléphonique, "homme sandwich" publicitaire au milieu de la rue Saint-Pierre, livreur de pizza, portefaix dans les centres commerciaux, glaneur de carottes, pommes et pommes de terre dans les champs, tourneur de poches d'huitres dans le froid à marée basse etc... Voilà l'avenir de la jeunesse de Normandie basse si l'on intègre pas la Normandie à sa vraie échelle pour une montée en gamme des politiques publiques pour une vraie liberté de choix et une vraie diversité économique: tout dépend du dynamisme des villes normandes donc de la réunification normande.
Alors bien sûr, j'ai ouvert ma gueule en saluant Florence Aubenas entre deux piliers de l'église: "Bienvenue en Normandie Basse Florence!" avant de dénoncer une économie de la domesticité avec des salaires inférieurs à la moyenne nationale "depuis plus de 40 ans à l'ouest de la région parisienne la Normandie basse subit sa géographie économique" en évoquant une "géopolitique de la misère sociale": un papi en casquette a trouvé mon intervention "politique" la qualifiant de "propagande indécente". Une dame, jeune retraitée "technicienne de surface" me dit aussitôt que j'avais "bien parlé" avant de me remercier chaleureusement...
Florestan (Collectif Bienvenue en Normandie)