"Axe Seine" Acte II

Une première analyse de l’Acte II du colloque « Axe Seine » (Rouen, 23 mai 2011)

L’acte 2 du colloque « Axe Seine » vient d’avoir lieu ce 23 mai au Zénith de Rouen à l’invitation de Laurent Fabius, président de la Communauté de Rouen-Elbeuf-Austreberthe, avec, entre autres :  la présence d’Antoine Rufenacht, désormais commissaire général au développement de l’axe Seine (malgré un oubli curieux sur le carton d’invitation) ;  d’Edouard Philippe maire du Havre ; de Mme Valérie Fourneyron maire de Rouen ; de Bertrand Delanoé maire de Paris ; de Philippe Duron maire et président de l’agglo de Caen…  Mais aussi avec la présence des deux présidents de région normands (on en a de la chance !!) à savoir MM. Beauvais et Le Vern ; du président de la région Ile de France Jean-Paul Huchon et enfin la présence du très apprécié Jean-Pierre Duport, conseiller d’Etat et président du comité de pilotage pour le futur débat public sur la Ligne Nouvelle Paris Normandie, un grand spécialiste des missions périlleuses sinon impossibles…

Mais, devant 1600 personnes venus de toute la Normandie ou de plus loin représentant les forces vives de nos territoires, c’est l’invité surprise envoyé au dernier moment par le Gouvernement qui aura assurément volé la vedette du colloque : lui non plus n’était pas sur le carton d’invitation… C’était Bruno Lemaire, présent en tant que ministre de l’aménagement du territoire…

Dans une intervention d’une demi-heure remarquée et remarquable, Bruno Lemaire a plaidé l’évidence normande ouverte sur la mer la plus fréquentée du Monde de Cherbourg à Dieppe,  autour de l’Axe Seine, enjeu national…

Coopérer ou s’effacer ?

Les géographes universitaires normands auteurs d’un récent manifeste auraient-ils été enfin entendus ?

Bruno Lemaire a, en effet,  annoncé que la DATAR  (Direction interministérielle à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale) allait  être saisie pour construire enfin le projet de territoire  qui doit justifier la dépense de la LNPN, un projet aussi complexe qu’original  puisqu’il faut inventer la « grande vitesse de proximité » : 250km/h pour desservir un réseau de villes à 200km de Paris… en justifiant pour la Normandie, la meilleure sortie ferroviaire de Paris.

Une ambition compliquée  sinon contrariée par le fait que le CRHN présidé par Alain Le Vern  refuse de réfléchir à un projet de territoire commun avec le CRBN présidé par Laurent Beauvais qui n'a eu de cesse de montrer sa bonne volonté sur ce sujet essentiel pour l'avenir de NOTRE région.

Depuis longtemps, la DATAR  considère la Normandie comme un ensemble cohérent autour de la vallée, de l'estuaire et de la baie de la Seine allant jusqu'à créer une zone d'études particulière pour la Normandie (Normandie développement) ou d’avoir  recommandé au gouvernement d’aider à la création d' une métropole régionale en réseau (Caen-Rouen- Le Havre)

Puisque les deux Conseils Régionaux normands, pourtant dirigés par des élus du parti socialiste tous plus ou moins proches de Laurent Fabius, sont incapables de coopérer ensemble pour proposer un projet commun pour défendre la Normandie, enjeu national, eh bien ce sera aux géographes de la DATAR, structure gouvernementale qui heureusement n'est pas encore présidée par Monsieur Le Vern, de penser l'avenir de la Normandie.

Moralité :

Alors que Laurent Fabius, dans son propos final,  a rappelé, à juste titre, qu’il faudra présenter ensemble et au sein d’un même débat public national, les différentes options de tracé de la LNPN avec les différentes options et garanties de financement, notamment celles qui doivent venir de l’Etat qui doit s’engager au delà du verbe dans un projet ayant un enjeu national (Grand Paris maritime : option normande ou … flamande ?), un aspect essentiel de l’affaire échappe à la « Fabiusie » normande :

L’obligation de penser un projet régional normand global.

 Rufenacht devenu le chef d'orchestre de la Basse Seine normande, Lemaire mettant les géographes de la DATAR dans le coup et les élus Bas-normands ou eurois maintenant pression: c'est la Fabiusie qui est désormais assiégée aujourd'hui à Rouen même.

Alors qu’il aurait fallu faire l’inverse si l’on voulait vraiment faire de Rouen la vraie métropole régionale et le carrefour ferroviaire de la 6^ème région de France…

Florestan,

P/o le collectif « Bienvenue en Normandie »

Comments

[jonhatan27]

L'Eure prend sa part de responsabilité dans la grande Normandie et le grand Paris maritime.
Nous esperons que la Basse suivra le 27.
En tout cas, depuis peu, un nouvel élan voit le jour en la préfecture de l'Eure.

Evreux est la ville que l'on ne peut plus ignorer, elle est le lieu de passage obligé pour les négociation tri-partisme entre la haute-basse et la Région Parisienne, même si elle le montre avec un énorme retard.
l'Eure affirme sont attachement à la Normandie, alors normand montrer donc votre attachement à l'Eure ;).

[Florestan]

L'intégration de l'évidence normande devient un enjeu national si l'ambition de donner au Grand Paris une dimension maritime demeure: il faut se décider vite car bientôt le Grand Paris maritime sera plus flamand que normand puisqu'Anvers est en train de réussir ce que Le Havre peine à faire malgré une position géographique plus favorable:

CONQUERIR LA TERRE entre PARIS LA MER...

Les autorités portuaires d'Anvers, cet ancien port municipal, ont réussi à contrôler l'ensemble de la chaîne logistique de leur hinterland (un classique cas d'intégration verticale) au point qu'elles achètent désormais des entrepôts sur le port de... Rouen.
A Anvers, les autorités portuaires proposent à leurs clients chargeurs, une manutention intégrée des conteneurs avec un déchargement à ... Paris, Lille, Francfort, demain peut-être Lyon ou Marseille!! en contrôlant par exemple la mise en oeuvre des convois ferroviaires massifiés.


On a donc à peine dix ans pour sauver le port du Havre et l'axe Seine pour éviter que le port fluvial de Paris ne soit complètement devenu la base arrière logistique des chargeurs belges: avec l'ouverture du canal Seine Nord de gabarit européen de l'Oise à l'Escaut prévue pour 2017, la concurrence va devenir encore plus sévère...

Le désenclavement ferroviaire du Port du Havre est donc une priorité tant par le Nord (Motteville-Serqueux-Gisors) que par le Sud bas-normand vers l'Espagne (Mézidon-Canon): cela implique l'achèvement du contournement complet tant ferroviaire qu'autoroutier de la région parisienne, véritable rond-point de l'Europe (A Frémont) ... Comme par hasard, il manque le maillon ouest Amiens-Orléans: on se demande bien pourquoi (et c'est Alain Le Vern, en tant que président de la Conférence des 8 Régions du bassin parisien qui est chargé de suivre ce dossier: ça fait un peu frémir...)

Une des cartes qu'il faudra jouer sera d'intégrer autour des GPM du Havre et de Rouen un réseau des avant-ports normands de PNA (Ports Normands Associés) à Dieppe pour attraper tous les trafics de niche qui ne pourraient pas être pris par les concurrents du Northeen Range. Le Havre garde le potentiel d'un avant-port européen pouvant accueillir les plus gros navires du monde: à ce titre il vient d'être déclaré meilleur port d'Europe par les chargeurs... chinois!
Autre carte à jouer: l'externalisation de certains trafics du Havre et de Rouen vers Caen et Cherbourg (ex: projet de cabotage de conteneurs entre Le Havre et Caen et étude approfondie pour faire de Cherbourg l'avant-port de Rouen en complément de Honfleur)

Enfin: les ports anglais sont saturés! peu de réserves foncières, ils construisent des polders gagnés sur l'eau pour stocker les conteneurs et il n'y a pas de port en eau profonde sur la côte anglaise. Des contacts sont donc en cours entre Cherbourg, Caen et Portsmouth, Southampton pour l'externalisation de certains trafics anglais qui seraient traités en... Normandie!

AUTRE ENJEU NATIONAL:

Aménager une région autour d'un réseau de villes à 200 km de Paris avec une Ligne Grande Vitesse de "proximité" autour de 250 km/h: ça n'a jamais été fait en France! La Normandie est donc un laboratoire territorial autour de l'idée de complémentarité, de diffusion, d'irrigation, de réseau de villes... Pour résumer tout cela, je parle dorénavant de NORMANDIE, LA REGION DOUCE...

Pour mettre en oeuvre tous les projets et relever enjeux et défis, il faut une vision commune et des hommes ayant une trempe d'hommes d'état... Faute de coopération approfondie entre Haute et Basse Normandie, le recours à la DATAR devient indispensable!

Si Fabius voulait enfin préférer l'immense chantier normand à un énième ménage à faire dans le capharnaüm de la maison sise rue de Solférino, nous n'y perdrions vraiment pas au change, bien au contraire! Car la tâche est aussi intellectuellement exaltante: tout est à inventer ou presque!

[jonhatan27]

Nous espérons que la normandie en sortira gagnante dans cette affaire et qu'elle deviendra pour ces habitants une force vive de la nation.
Nous espérons que toute la normandie sera écoutée et que les villes d'Alençon et d'Evreux retrouverons de leur grandeur, que les deux départements sud de la région Normande ne seront pas oubliés

[Hastings]

Fabius rendant compte du colloque "Axe Seine" du 23 mai sur FR3 "Haute" Normandie a dit clairement "Je suis Normand"?? Si celà était le cas,çà se saurait!N'est-il pas plutôt un caméléon Parisien? Mais peut-être pose t-il ses jalons dans l'hypothèse d'une Grande Région Normande à conquérir? En politique,il faut toujours aller dans le sens du vent .