Pas de Normandie = pas de projets = pas d'ambition = pas d'argent= pas de projets= pas d'avenir en Normandie!
Ouest-France (Caen) samedi 07 janvier 2012
Moins cher qu'un train à 250 km/h qu'il faudrait inventer, un TGV limité à cette vitesse pourrait transporter les 14 millions de voyageurs par an entre Paris et la Normandie. En 2025 !
François Hollande était mercredi à Caen pour parler apprentissage (lire Ouest-France d'hier). Interrogé sur les gros dossiers régionaux, l'EPR et la ligne nouvelle Paris - Normandie, le candidat socialiste à la présidentielle n'a pas oublié qu'il est né à Rouen « et qu'il y a deux Normandie » (NDLR quand Nicolas Sarkozy n'en veut qu'une). « Je connais les difficultés du train dans cette région. Les Normands ont droit à des trains qui arrivent vite et à l'heure. » De quoi rassurer tous ceux qui portent cette ligne nouvelle quand le même soir, à quelques encablures du Zénith où François Hollande s'adressait aux militants, une nouvelle réunion s'ajoutait au débat public qui s'achèvera à Caen le 30 janvier. Thème de la soirée : les dessertes, le réseau et le matériel roulant.
Sur-mesure ou prêt-à-porter
Faut-il y voir un essoufflement ou un sujet moins grand public, il n'était qu'une soixantaine de présents. De toutes les considérations techniques de Réseau ferré de France, il faut retenir qu'une ligne à grande vitesse ne suffit pas. Il faut y ajouter des ramifications pour desservir les 54 gares des deux Normandie. Elles seront reliées à des gares dites de rendez-vous (terme emprunté aux Suisses) à Caen, Lisieux et Rouen (nouvelle gare). Il convient alors de synchroniser les trains des petites lignes avec la ligne maîtresse Paris - Caen - Cherbourg dans un créneau de quinze à vingt minutes. L'objectif est de mieux remplir les rames. On comprend l'enjeu économique. Excepté Caen, il faudra construire de nouveaux quais ou allonger ceux qui existent pour accueillir des rames de 330 m.
Le directeur d'Alstom a évoqué les différents trains pour cette ligne entre « le sur-mesure plus cher et le prêt-à-porter ». Le sur-mesure c'est un train à 250 km/h qui n'existe qu'au Japon. D'où l'idée de faire rouler un TGV, construit en série et donc 30 % moins cher. Qui peut le plus, peut le moins : s'il peut atteindre 350 km/h, il sera limité à 250. Car les infrastructures ferroviaires, moins chères que celles d'un TGV, ne permettront pas d'aller plus vite.
Reste le nombre de voyageurs et de trains à l'heure. Les Verts, opposés à ce projet « décidément pas raisonnable », relèvent une croissance assez faible. Sachant que même sans ligne nouvelle, il y aura de toute façon une augmentation « au fil de l'eau », due aux variations démographiques et économiques. Même sans la LNPN, en 2025 les voyageurs Normandie - Paris passeront de 8,3 millions à 11,2 millions par an. Avec le projet ils seraient 14 millions (+25 %).
Quant à la fréquence, elle resterait d'un train chaque heure jusqu'en 2025. Il faudra attendre 2040 pour deux trains la même heure. C'est bien loin.
Xavier ORIOT.
Commentaire de Florestan: le commentaire est dans le titre.
NON, il ne faut pas en Normandie un train à 320 km/h car il faut desservir un réseau régional de villes.
OUI, il faut une modernisation globale ferroviaire de la Normandie car c'est un ENJEU NATIONAL: celui de garder en France le premier ensemble portuaire français et le 5ème européen...
QUI VA OSER ENCORE LE DIRE d'ici la fin du débat public? Qui va oser dire que les Ecologistes sont les fourriers du transport routier? Qui enfin va oser dire qu'il faut penser l'unité normande pour pouvoir enfin comprendre l'utilité du projet de Ligne Nouvelle Paris-Normandie?