12 mars 2012
Les LIMITES du RAPPORT RUFENACHT et L'ERREUR de FABIUS
Le collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie" proposera prochainement une synthèse du rapport Rufenacht, le haut commissaire au développement de la vallée de la Seine. Dans l'immédiat, voici les quatre réflexions que nous inspire cette étude, qui malgré toutes les critiques qu'on pourra lui faire a le mérite d'exister car elle fait de la mise en valeur des territoires entre PARIS et la MER un ENJEU NATIONAL...
1) Il faut tout faire pour éviter l'appelation de "Grand Paris métropole maritime" souhaitée par Rufenacht et imposer la dénomination "Paris-Seine-Normandie" déjà proposée par le comité technique qui avait préparé en mai 2011 le débat public sur la ligne ferroviaire à grande vitesse: n'évoquer que "l'entité du Grand Paris jusqu'à la mer" c'est une illusion qui nous condamne et donc qui condamnera l'ambition elle-même, nous y reviendrons très clairement ci-après...
2) Antoine Rufenacht se plaint des effets négatifs de la décentralisation: il y a trop d'acteurs, la Normandie est en miettes. Les trois collèges associés au Commissariat Général au Développement de la Vallée de Seine sont trop peuplés: il faut abandonner cette fausse bonne idée et plutôt envisager la création d'un SYNDICAT MIXTE des Collectivités Territoriales, des chambres consulaires et CESER de Normandie avec la nomination d'un président commun avec une assemblée générale qui va dialoguer directement avec l'Etat, le CGDVS et avec la Région Ile de France: il serait presqu'amusant de prendre au mot la protestation des élus socialistes des grandes collectivités concernées qui veulent être traitées d'égal à égal dans le cadre d'une contractualisation avec l'Etat central. Mais encore faudrait-il qu'elles soient capables de faire émerger un projet normand dans le cadre d'un syndicat mixte qui pourrait piloter les "ateliers du projet régional normand dans l'Axe Seine".
Pour lors, seul l'Etat central via Rufenacht semble être capable de penser l'intérêt général à l'échelle pertinente: une Normandie vue de l'Etat ne peut être qu'une Normandie utile limitée au seul tube digestif de l'axe Seine.
La Fabiusie qui a transformé une demi-région haut-normande intrinsèquement boiteuse en bunker super-départemental rêvant d'une relation d'égale à égale avec la première région urbaine d'Europe et qui ignore l'autre moité normande condamnée à n'être qu'une carpette d'un grand Ouest ligéo-breton, a prouvé son incapacité à penser l'évidence normande au delà des considérations politiciennes:
c'est la plus grande erreur de Laurent Fabius.
Prendre le risque de refuser l'évidence normande et faire définitivement de l'ancienne seconde ville de France une banlieue de Paris: Franchement ! Sans la Normandie, que peut espérer la Fabiusie en pays de Hollande? un strapontin à Paris ou un autre dans un axe Seine piloté depuis les Tours de la Défense...
3) La fusion des chambres consulaires normandes en 2015 devrait imposer son "effet de réalité" sur la classe politique normande: pour peser et exister il faut s'unir!
Créer un syndicat mixte normand dans l'Axe Seine avec contractualisation avec l'Etat sera la seule solution possible, notamment pour construire une architecture financière crédible (abonder les 18 milliards indispensables pour la LNPN, l'A104, le contournement est de Rouen, le réseau fret ferroviaire et la connection entre le port du Havre et la Seine): il faudra aussi expliquer pourquoi il faut dépenser 18 milliards entre Paris et la mer... Avec le crétinisme localiste et politicien de la classe politique que nous avons en Normandie, ce sera difficile. C'est pourquoi on observe une prise d'indépendance des forces vives régionales normandes vis à vis d'élus incapables de s'entendre pour agir en commun.
4) Le rapport Rufenacht fait un oubli majeur: l'enjeu sinon l'urgence est moins d'intégrer l'Axe Seine que de mettre la "Normandie en Seine". L'intégration de l'axe Seine Paris-Le Havre est nécessaire mais elle demeure insuffisante s'il s'agit de lutter réellement contre la concurrence des ports de l'Europe du Nord. En effet LE HAVRE NE DOIT PAS ETRE QUE LE PORT DE PARIS. Pour construire le 4ème système portuaire européen et le positionner en véritable AVANT-PORT EUROPEEN, il faut intégrer l'évidence normande dans l'Axe Seine: "mettre la Normandie en Seine"
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