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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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29 avril 2012

Les associations au chevet du PATRIMOINE NORMAND

Vous l'avez remarqué peut-être, mais entre les histoires de viande Halal et la crise européenne de la dette publique, la campagne électorale des présidentielles a quasiment oublié de nous entretenir de l'avenir de la Culture en France et a complètement oublié d'informer les citoyens sur ce que tel ou tel candidat envisageait de faire pour l'entretien et la valorisation du patrimoine historique, culturel ou architectural qui fait de la France la première destination culturelle et touristique du Monde... 
 
Cette question est particulièrement sensible en Normandie qui possède déjà 5 sites ou objets sur la liste du "patrimoine mondial de l'Humanité" de l'UNESCO, liste qui pourrait concerner les Plages du Débarquement et les falaises d'Etretat: malgré les destructions massives de 1944, la Normandie, du fait de sa très riche histoire, reste l'une des principales régions de France pour le nombre de sites, monuments ou objets classés et protégés au titre des Monuments Historiques. Par exemple, le département du Calvados reste encore aujourd'hui le second département français après les 20 arrondissements de Paris pour le nombre de bâtiments inscrits ou protégés... 
 
Disons, d'un mot un peu caricatural qu'ils s'en foutent... Les priorités sont ailleurs et les arbitrages financiers sont en cours: les Directions régionales de la Culture sabrent dans les budgets, les chantiers d'Etat tournent au ralenti et la mode est au Partenariat Public Privé et à une valorisation du patrimoine de type entreprenarial sinon commercial (cf. Le Mont St Michel, la "Tour Eiffel du Moyen-âge")... Du côté des collectivités territoriales, notamment les communes, on frise la désinvolture catastrophique avec une vague sans précédent depuis les années 1950-1970 de VANDALISME EDILITAIRE au nom de l'urgence de bâtir des logements neufs dans les villes centre d'agglomération pour éviter la fuite des habitants et le décrochage financier lié à la perte de dotations budgétaires d'Etat dont le niveau dépend du nombre d'habitants: le problème se pose notamment à Caen de façon particulière puisque Caen a déjà été détruite à 80% en 1944...
 
Destruction du promenoir de l'ancien hôpital du Bon Sauveur de Caen en juillet 2010 pour le compte du groupe immobilier Eiffage: sur ce site, "îlot sanitaire" pendant l'été 1944, plusieurs milliers de Caennais purent être sauvés des bombardements...
 
Ailleurs se pose le cas épineux de grands édifices assez anciens dont les communes ne savent plus que faire: de vastes églises vides néo-gothiques, néo-romanes, néo-normandes, byzantines, néo-classiques construites à la toute fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle et qui de ce fait ne sont pas encore protégées au titre des Monuments Historiques... Certaines communes, notamment en Anjou ont même fait détruire leurs églises en suscitant de vives passions dont certaines eurent un écho national. Dans d'autre cas, il s'agit de modifier l'usage de ces anciennes églises qu'il faut "désacraliser": centre culturel, musée, lieu d'exposition dans le meilleur des cas, logements, hôtel-restaurant... gymnase voire boîte de nuit dans des cas moins heureux qui feront penser aux abus de la Révolution française et du Premier empire avec des abbatiales transformées en écuries ou en usines à salpêtre...
 
 
 
En Normandie, se pose tout particulièrement le cas de l'église Saint-Paul de Granville: la municipalité a fait venir pour rien hélas un cabinet spécialisé dans la réhabilitation et la transformation de bâtiments historiques... Il faudra attendre après 2014 pour voir naître une véritable volonté et un vrai projet qui soit à la hauteur de cet édifice imposant ainsi que de la riche histoire maritime de la "Monaco du Nord" qui fut aussi l'un des tous premiers ports normands et français à armer pour la Grande pêche à Terre-Neuve.
 
Mais il y a hélas un patrimoine peut-être encore plus méprisé par des élus locaux qui affichent, à la fois leur mépris arrogant et leur manque de culture générale au nom de l'efficacité décisionnelle, de la compétitivité économique, du progrès, de la sécurité ou, que sais-je d'autre, de la lutte contre le chômage! Le patrimoine technique et industriel est particulièrement menacé...
 
Ainsi le cas consternant du splendide et dernier grand pont tournant de nos ports français: le pont de Dieppe condamné par un certain Alain LEVERN ubi-président (ici président du syndicat mixte qui gère le port)



Quant à l'un des fleurons du patrimoine normand, la baie et le Mont Saint-Michel inscrits (jusqu'en juin prochain...) sur la liste du Patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO, c'est grâce à la mobilisation des associations de défense du patrimoine qu'il sera débarassé de la pollution visuelle des éoliennes et de l'esprit de lucre d'élus locaux prêts à tout pour financer un rond-point ou une salle des fêtes...


photomontage montrant l'impact visuel des projets d'éoliennes qui sont désormais annulés suite à la création d'un "sanctuaire visuel"
autour du Mont St Michel par l'Etat suite à la demande de l'UNESCO qui, renseignée par les associations, a menacé et menace toujours de retirer son label "Patrimoine mondial" ...
 
 
Projet du futur "sanctuaire visuel" autour du Mont: du côté normand, les choses sont réglées mais du côté breton, la DREAL (préfecture d'Ile et Vilaine) refuse de l'étendre jusqu'aux collines d'Antrain

Les associations de citoyens sont désormais les seules qui rappellent aux autorités publiques (préfets et élus locaux) leurs devoirs et responsabilités vis à vis de l'intérêt général voire vis à vis de la loi: les procédures en cours au Tribunal administratif sont de plus en plus nombreuses... Voilà encore un thermomètre de notre Démocratie malade qui chauffe et qu'il serait vain et irresponsable de vouloir briser!



Un envoi de notre ami Jean HERVIEU:

Tous au chevet de la chapelle du centre hospitalier de Bayeux

Récemment, l’association a réussi à récupérer et réinstaller à sa place le tableau de l’Assomption, exécuté en 1892 par Céline Martin, soeur de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus.

Tous au chevet de la chapelle du centre hospitalier de Bayeux

Dans un secteur en mutation, la chapelle des Augustines ne doit pas être oubliée.

L’hypercentre bayeusain est peut-être l’endroit du Bessin qui s’est le plus transformé ces derniers mois. En deux ans, un plateau technique est sorti de terre à l’hôpital, un hôtel 4 étoiles a complété la gamme hôtelière locale, l’aménagement de la ballade des bords de l’Aure s’est poursuivi, des rues, des parkings ont été repris ou créés, des commerces s’apprêtent à ouvrir, la ville a acheté un îlot sur l’Aure et un musée de 2.500 m2 ouvrira début 2013…

Monument historique depuis 1994

Le jardin des Augustines a été réhabilité et bénéficie désormais d’un cheminement piétonnier, et la statue de Catherine de Saint-Augustin, fondatrice de l’Église du Canada, au pied de l’ancien tribunal de Commerce, est désormais mise en valeur. Au centre de ce renouvellement urbain légitime et réjouissant, juste en face du musée de la Tapisserie, la chapelle des Augustines continue pourtant d’être ignorée. Consacrée par Mgr de Nesmond en 1701, Monument historique depuis 1994, témoin d’une histoire du soin des malades qui remonte à 1208, lieu de culte indispensable au centre hospitalier, l’endroit ne manque pas d’arguments.

Victime de la crise financière, des priorités budgétaires accordées par l’hôpital bayeusain à sa restructuration et des nombreux chantiers engagés par la ville, elle peine pourtant à mobiliser. À l’abandon depuis 2003 et la chute d’un morceau de plafond, cette propriété de l’hôpital a toutefois été sauvée de l’oubli par une association.

Restaurer le portail : un premier geste fort

Quatre ans après l’avoir créée, son président François le Berre aimerait toutefois assister à des premières réalisations concrètes. Des succès des journées du patrimoine (500 visiteurs en 2 jours) ou de la crèche de Noël au grand nettoyage, en passant par l’ouverture de la sacristie pour permettre au public d’admirer l’édifice et l’arrivée de Marianne Riquier, infirmière à la retraite, qui vient d’achever l’inventaire des objets liés à la chapelle, d’excellentes nouvelles ont été enregistrées. Mais les 70 adhérents souhaitent que le dossier accélère.

"Les visiteurs sont unanimes : cette chapelle doit être restaurée, assure François Le Berre. La plupart de ces visiteurs prennent le portail en photo. Le réhabiliter serait un premier acte fort pour les touristes mais aussi pour les adhérents et les donateurs, qui pourraient finir par s’essouffler. Nous avons été reçus par Jean-Léonce Dupont et avons eu le sentiment d’être écoutés. Mais la ville renvoie vers l’hôpital ; l’hôpital se retranche dernière sa restructuration. On avance, mais c’est lent. Nous ramons mais nous sommes sur les rails et obligés d’aller au bout." Jusqu’à présent, l’association a rassemblé 50.000 euros. Une étude de l’Architecte des Bâtiments de France évalue les besoins à 1.200.000 euros.


 
 
 
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Commentaires
C
je pense que beaucoup de candidats et élus sont plus intéressés par la gestion de leur patrimoine...quant à la mémoire c'est l'ennemi N°1 pour l'homme public juste après l'histoire peut être!
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