28 mai 2012
Réflexions inquiètes...
"ominus sky" (comme disent les Anglais...)
Après la victoire de la gauche aux élections présidentielles le 6 mai dernier, après 5 années de volontarisme sarkozyste brouillon et... coûteux, la Normandie risque d'entrer dans la République "normale" ... normalement: c'est à dire, dans l'oubli! Avec des marges de manoeuvre financières encore plus étroites pour l'Etat central dans une Europe en crise, les dossiers normands risquent d'attendre.
On se demande d'ailleurs par quel miracle, la Normandie existe encore après un séjour de plus de 40 ANNNEES DANS UNE SALLE D'ATTENTE.
La présidence Hollande ne connaîtra pas d'état de grâce: nous sommes inquiets pour la Normandie... Normal!
1) la LNPN: il faut craindre qu'il ne s'agisse plus que d'une simple modernisation du réseau actuel sans aucune section en LGV si ce n'est la LGV dans le Mantois avec le tronçon Paris-Mantes-Rouen jugé prioritaire par tous et surtout par nos amis Haut-normands. Mais faute d'un projet global concernant TOUTE la Normandie et présentant notre région comme un enjeu national de la reconquête industrielle et maritime on peut craindre fort que nous n'ayons même pas les moyens de justifier les 5 à 6 milliards nécessaires pour la LGV du Mantois car nous risquons de tomber dans le travers qui bloque la question ferroviaire normande depuis plus de 30 ans:
La mise en concurrence stratégique et financière en terme de priorité entre les lignes de la banlieue francilienne et les lignes de la ... banlieue normande faute d'expliquer et de défendre en quoi les lignes normandes sont des grandes lignes.
Concrètement, l'Etat, la SNCF / RFF et l'Ile de France pourraient nous dire de choisir Eole prolongé jusqu'à Mantes plutôt qu'une LGV...
Abandonner la LNPN telle que le débat public l'a définie serait un immense gâchis car RFF s'est engagé à poursuivre les études techniques et à suivre le projet jusqu'au bout.
2) l'Axe Seine: le haut commissariat voulu par les Havrais et Rufenacht tombe à l'eau (dans un méandre rouennais) le projet avait contre lui d'être la resucée maladroite et anachronique d'un Plan Delouvrier ignorant la Normandie avec un pilotage par trop "jacobin". L'idéal serait des collectivités territoriales coopérant avec l'Etat avec un contrat d'objectif et dans une logique de "syndicat mixte": critiquer les maladresses de l'Etat acteur était une chose (légitime avant le 6 mai) mais coopérer réellement entre Normands en était une autre: la victoire de François Hollande nous oblige à faire mieux que le volontarisme de Rufenacht et Sarkozy.
Les collectivités territoriales normandes SONT CONDAMNEES à s'entendre: les Havrais sont isolés et doivent se rapprocher de Caen et de la Basse-Normandie tandis qu'à Rouen l'illusion dangereuse d'un dialogue d'égal à égal avec Paris doit cesser très vite!
3) Les acteurs normands sont très inquiets: les milieux portuaires maritimes et logistiques avec un ministre délégué inconnu placé sous l'autorité du ministère de l'écologie, la CGT qui plaide pour une grande région industrielle normande face à l'explosion des plans sociaux et délocalisations, la disponibilité de Bernard Cazeneuve parti aux affaires européennes alors que beaucoup espérait l'avoir plus près, à l'industrie, transports et affaires maritimes par exemple.
Souhaitons qu'à Bruxelles il puisse faire avancer des dossiers essentiels pour nous: les autoroutes de la mer, les ENM, le schéma européen des infrastructures de transport avec l'affaire du "maillon ouest parisien", le déblocage des fonds FEDER
Enfin, faudra-t-il finalement attendre tout du dynamisme de Marylise Lebranchu qui eut le courage de défendre l'amendement Lefur sur la question de la "réunification" de la... Bretagne: désormais il ne faut plus craindre de penser que les Bretons se mobiliseront réellement pour faire avancer la cause d'une vraie régionalisation et ainsi, débloquer la question normande.
La Bretagne sera-t-elle "réunifiée" avant la Normandie?
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