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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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16 octobre 2012

NORMANDIE PETITE VITESSE: COMMUNIQUE DU COLLECTIF "Bienvenue en Normandie"

Un article paru dans l'édition caennaise de Ouest-France hier 15 octobre 2012 confirmait les assertions du Monde en date du 7 octobre dernier: la tentation d'un conte de Maupassant version ferroviaire est grande...

QUI SERONT LES VRAIS COCUS DU FUTUR TERMINUS FERROVIAIRE ROUENNAIS ?

Alain LE VERN, président demi-régional qui fanfaronne depuis une semaine sur l'air de:

"je vous l'avais bien dit, je vous l'avais bien dit"

Laurent FABIUS, silencieux et enfermé dans les ors du Quai d'Orsay comme un prélat du Vatican...

qui disait en mai 2010 à l'occasion du colloque Axe Seine au Havre:

"la Normandie ne doit pas être un espace interstitiel"


NORMANDIE PETITE VITESSE: le titre de Ouest-France (édition caennaise) est plus que pertinent...

lnpn petite vitesse

Que vont faire les Bas-normands, mais aussi les Havrais et les Eurois?

Philippe DURON réussira-t-il à convaincre la fameuse commission de l'intérêt national de la LNPN?


Hier soir, c'était la séance plénière de présentation des activités de l'UNIVERSITE POPULAIRE DE CAEN, dans la salle du Centre Dramatique de Normandie à Hérouville Saint-Clair. Avant de présenter les activités de notre séminaire "Normandie" qui offrira justement le 4 décembre 2012 une tribune aux 12 GEOGRAPHES UNIVERSITAIRES NORMANDS, le collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie" a fait connaître le communiqué suivant:

Communiqué exceptionnel du Collectif citoyen et républicain

« Bienvenue en Normandie »

Plus que jamais, alors que nous vivons la crise économique et sociale la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que la Normandie institutionnelle, éparpillée façon « puzzle » entre deux régions, deux préfectures régionales, deux zones de diffusion de la presse quotidienne régionale, deux académies et leurs zones de vacances scolaires différentes, cinq départements, trois grandes agglomérations, peine à exister, confirme son déclin industriel, économique, métropolitain entamé il y a déjà plus de trente ans, c’est désormais la question de l’avenir même d’un espace normand qui se pose maintenant.

LA NORMANDIE EN TANT QUE TELLE A T-ELLE ENCORE UNE UTILITE, UN INTERET NATIONAL ?

Il y a 40 ans, la colonne vertébrale de l’économie française s’ouvrait sur le Monde à partir du port du Havre et s’ouvrait à nouveau sur le Monde avec le port de Marseille.

Aujourd’hui, la région parisienne, s’intègre à l’Europe à partir de Lille : un isthme européen Lille Paris Lyon Marseille, tout en camions, a pris le pas sur d’autres voies possibles et la façade industrielle et maritime normande est devenue progressivement un « angle mort » à l’Ouest de Paris.

L’année dernière, pendant que le paquebot France, fleuron maritime normand s’il en fut, se faisait désosser sur un chantier naval indien, alors que la nostalgie « vintage » de la Normandie des années 1960 fait florès au cinéma, on apprenait que le port belge d’Anvers était devenu, de fait, le premier port français pour le trafic de marchandises diverses…

On sait depuis le désastre du Titanic que les flons flons pour les premières

classes  peuvent faire oublier l’irrésistible montée de l’eau qui envahit les ponts inférieurs :

environ 9000 jeunes diplômés post-bac normands quittent chaque année, pour ne jamais y revenir, une région qui s’offre surtout à l’arrivée des fonctionnaires ou des retraités.

Les jeunes qui n’ont pas le capital social ou culturel pour partir restent ici en espérant trouver un emploi de service, trop souvent sous qualifié ou sous payé, dans une Normandie appelée à n’être que la maison de retraite, le centre de loisirs ou l’armoire technique classée SEVESO de la région parisienne.

On pourrait même définir le défaitisme normand ainsi : « on ne peut rien faire ici car on est trop près de Paris » ou encore « Les Bretons savent se défendre et se faire entendre mieux que nous… »

Nous pensons, en revanche, que c’est parce qu’il ne se passe pas assez de choses ici que nos talents vont à Paris et nous pensons même que c’est de plus en plus le contraire !

L’Université populaire de Caen le prouve… Quant à un « modèle breton » d’affirmation régionale, les Normands ont le droit et le devoir d’en affirmer un autre : par exemple un régionalisme de projet qui a nul besoin d’être fondé sur une revendication identitaire particulière ou exclusive…

Cette vision négative de notre région, intériorisant près de 40 années de déclin (remercions nos amis d’Heula qui nous offre enfin la possibilité d’en rire) est devenue suicidaire:

depuis les années 1980, les élus et les décideurs normands auront pu bon gré mal gré s’en accommoder, l’anticiper ou l’accompagner dans le cadre de leurs périmètres respectifs mais la mondialisation néo-libérale, l’ouverture et l’intégration européenne et maintenant la crise sévère que nous vivons nous imposent des défis tels que pour garder un tant soit peu d’avenir normand en Normandie, il est devenu urgent de changer d’échelle et de logiciel pour penser un intérêt général normand, pour valoriser et sauvegarder un bien public normand :

Cette nécessité rend caducs les périmètres territoriaux qui, depuis 40 ans, permettent à certains élus de faire une carrière publique et à l’instar de l’intérêt général européen qu’il faut toujours mieux organiser, la défense d’un intérêt général normand divise encore la classe politique régionale.

On trouvera des partisans et des opposants à la « réunification normande » dans chaque parti même s’il se trouve désormais une majorité d’élu(e)s à dire qu’une seule région normande serait l’idéal (surtout lorsqu’ils sont dans l’opposition).

Localisme de circonscription ; querelles et calculs politiciens ; cumul des mandats sont les maux du blocage politique en Normandie.

Ajoutons à cela et il faut le dire clairement, qu’il y a divergence de vue entre les deux conseils régionaux normands sur la perspective d’engager les coopérations structurelles et fusionnelles indispensables.

Pour des raisons qui nous échappent, Alain Le Vern, président socialiste de la région Haute-Normandie s’y oppose. Raison de plus de saluer avec objectivité, le courage de Laurent Beauvais, le président socialiste d’une région Basse-Normandie qui a décidé d’inscrire son action dans une perspective résolument normande…

La question d’articuler intérêt général et carrière politique est débattue depuis l’Antiquité mais nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre les calendes grecques : la Normandie est menacée de disparition tout simplement.

Déjà divisée entre une Haute et une Basse et leurs espaces vécus qui s’ignorent, notre région risque surtout d’être divisée entre une Normandie du littoral et de la Seine avec ces grandes agglomérations reliées plus ou moins correctement à la région parisienne, une Normandie banlieue de Paris pour le meilleur et le pire, et tous les sud normands des petites villes rurales encore enclavées subissant le déclassement social et économique face à la concurrence des grandes métropoles voisines.

Nous vous invitons d’urgence à prendre connaissance de la carte du vote Front National en Normandie aux dernières élections présidentielles : c’est édifiant, on voit clairement où se trouve la déchirure dans la coque. Les bassins d’emplois et de vie de la Normandie centrale et orientale, en contact avec la région parisienne, souffrent beaucoup.

Du point de vue de gauche et normand qui est le nôtre, le vrai scandale ce serait celui-ci :

laisser crever, faute de penser un intérêt général normand, la 4ème grande région industrielle de France ou le premier potentiel d’économie maritime de notre paysplus que jamais menacé par les délocalisations et les licenciements, puisqu’un emploi industriel sur deux en Normandie dépend d’un donneur d’ordres extérieur à notre région, record national !

Il n’y a donc pas en Normandie que des fonctionnaires ou des retraités, il y a surtout des classes populaires, salariées d’une industrie encore capable, par exemple, de fabriquer ici 75% des flacons de parfums de luxe vendus dans le monde entier…

Au printemps 2009, pour débloquer le dossier normand, Antoine RUFENACHT, alors député-maire UMP du Havre, décidait, non sans provocation, de porter au plus haut sommet de l’Etat une idée qu’il défendait depuis 1985 :

La Normandie est un ENJEU NATIONAL car elle permet à la région parisienne d’avoir un accès sur la MANCHE la mer la plus fréquentée du MONDE…

L’aventure du Grand Paris maritime était ainsi lancée et quoique l’on puisse en penser, elle a obligé les forces vives régionales à se rassembler autour d’un grand pari normand :

faire en sorte qu’à Paris on s’intéresse enfin à la Seine en aval du pont de Puteaux mais aussi faire en sorte que la Normandie d’intérêt national ne soit pas réduite à un tube digestif parisien tendu jusqu’au Havre.

Grâce à la mobilisation de nombreux acteurs, notamment Bas-normands, un grand débat public ,clos en janvier dernier, a permis de faire émerger un grand projet de remise à niveau ferroviaire de la Normandie :

la Ligne Nouvelle Paris Normandie, qui n’était pas un TGV de plus mais qui se proposait d’expérimenter pour la 1ère fois en France la « grande vitesse de proximité » tant pour la desserte du premier réseau urbain régional du Bassin parisien que pour le désenclavement ferroviaire des grands ports maritimes de la Basse Seine normande.

Ce projet, d’un coût estimé à 9 milliards d’euros, qui aurait pu servir d’armature territoriale à la Normandie du XXIe siècle, est aujourd’hui menacé d’abandon, rigueur budgétaire oblige : la commission chargée d’évaluer l’utilité des grands projets d’infrastructures de transports laissés en plan par la précédente majorité rendra son rapport définitif au début 2013.

Mais si l’on en croit un article du Monde en date du 7 octobre dernier, la tentation serait grande de remplacer la globalité d’un projet d’enjeu national par l’urgence immédiate de moderniser l’existant menacé par la saturation entre la gare Saint Lazare et Rouen avec une ligne nouvelle à construire dans l’Ouest francilien.

Sauf que cette réduction drastique du format, souhaité notamment par le président de région Haut-normand, risque de reproduire sine die la raison pour laquelle depuis plus de trente ans l’Etat, la SNCF ou encore la région Ile de France, ne trouvent pas d’intérêt à la modernisation de grandes lignes normandes considérées surtout comme des lignes de grande banlieue… Faute d’un lobby normand, faute de la présentation d’un projet régional normand convaincant.

Conscients de cette difficulté majeure et constatant l’incapacité de la classe politique, un collectif de 12 géographes enseignants-chercheurs venant des trois universités normandes signaient une tribune en juin dernier dans Libération ayant pour titre : « Coopérer ou s’effacer ».

D’une manière générale, depuis 4 ans, la société civile et les forces vives régionales normandes se mobilisent dans l’idée de construire un agenda indépendant des palinodies politiques qui renvoient toujours la solution de la question normande après la prochaine élection :

ainsi les chambres régionales de commerce et d’industrie, lasses d’attendre ont-elles programmé leur fusion pour créer d’ici 2015 la 6ème chambre régionale de France en part de PIB.

Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre: la crise nous oblige à agir et à amorcer la reconquête de nous-mêmes.

D’où la nécessité de créer ce qui n’existe pas encore assez dans une Normandie atomisée dans l’ombre portée de la région parisienne : un vrai débat public régional pour que partout en Normandie, les habitants-citoyens qui vivent, travaillent ou qui aiment cette région s’expriment, s’informent et proposent leurs solutions pour l’avenir en Normandie, pour l’avenir de la Normandie, une région d’intérêt national qui pourrait être, si la volonté politique existait, un formidable laboratoire de solutions pour l’avenir même de notre pays. 

Le collectif citoyen et républicain « Bienvenue en Normandie »

Caen, le 15 octobre 2012

 

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