LA NORMANDIE DEJA REUNIFIEE (2): L'église catholique restaure le Primatiat de Normandie (2004)

5 janvier 2013

En cette année 2013 qui s'annonce décisive dans l'actuel processus fusionnel normand, l'Etoile de Normandie a choisi de vous proposer une série de billets consacrés à la Normandie déjà concrètement réunifiée ou en cours de réunification... Histoire de ne plus confondre la Normandie avec deux conseils régionaux récalcitrants.

Après avoir évoqué le cas exemplaire de l'Etablissement Public Foncier de Normandie qui organise depuis 2004 une solidarité financière entre toutes les collectivités normandes pour le portage foncier de projets de revitalisation urbains et industriels (par ex: le sauvetage de la papeterie ex Mac Real d'Alizay dans l'Eure), nous évoquons avec l'Eglise catholique des retrouvailles heureuses avec les origines les plus anciennes du territoire régional qui a permis la naissance d'un destin normand commun.

Les monuments de l'église catholique en Normandie: autant édifices cultuels que grands monuments du patrimoine historique et culturel qui font la réputation internationale de la Normandie...

Cathédrale ND de Coutances (diocèse de la Manche); cathédrales ND de Bayeux et St Pierre de Lisieux (diocèse du Calvados); cathédrale ND de Sées (diocèse de l'Orne); cathédrale ND d'Evreux (diocèse de l'Eure); cathédrale ND du Havre (diocèse du Havre) et cathédrale ND de Rouen, primatiale de Normandie (diocèse de Rouen). A ce réseau de cathédrales on ajoutera l'abbaye du Mont St Michel (Manche) qui acceuille désormais un rassemblement annuel du clergé catholique normand pour la Saint Michel et la coupole de la basilique Sainte Thérèse de Lisieux, la sainte normande la plus célèbre du Monde et qui accueille chaque année la conférence épiscopale des évêques de la "province apostolique" de Normandie recréée le 1er juillet 2004 et placée sous l'autorité de l'archevêque de Rouen, "primat de Normandie". A ce titre, Rouen a retrouvé, au sens strict, son statut de "métropole normande".

L'ancienne province ecclésiastique de Rouen avait été supprimée à la suite des réformes du Concile de Vatican II dans le souci de coller alors à l'organisation administrative de l'Etat: à l'époque de l'Après Guerre et de la Reconstruction puis des Trente Glorieuses, l'espace régional normand redevient une réalité mais, de façon séparée avec une région "Basse-Normandie" caennaise destinée à être rattachée à une inter-région Ouest basée à Rennes et une région "Haute-Normandie" rouennaise destinée soit à la fusion avec la région parisienne, soit au rattachement à une inter-région Nord basée à Lille.

L'église catholique en avait donc pris acte en rattachant les diocèses haut-normands à Lille et les diocèses bas-normands à Rennes dans le cadre de 9 grandes inter-régions françaises, malgré une histoire cultuelle et culturelle commune pluriséculaire: le titre de "primat de Normandie" était même tombé en désuétude à Rouen...

L'église catholique a toujours dans son histoire millénaire fait preuve de pragmatisme en s'adaptant aux caprices de l'histoire administrative, de l'empire romain à la 5ème république française...

Mais avec le réveil d'un espace normand commun depuis la fin des années 1990 (effet "pont de Normandie"), face à l'évidence même du bien public normand, l'église catholique, héritière de la plus longue histoire institutionnelle régionale au point que les institutions de l'église catholique (diocèses et villes épiscopales) sont à la fois les héritières directes de l'organisation administrative de l'Empire romain (Création de la Seconde Lyonnaise au IIIe siècle après Jésus-Christ) et la matrice du futur duché de Normandie mis en place après les invasions scandinaves des IX et Xe siècles, décide donc le 1er juillet 2004 de recréer la "province apostolique" de Normandie actuellement présidée par Mgr Descubes, archevêque de Rouen "primat de Normandie".

Mgr Descubes, archevêque de Rouen, primat de Normandie (depuis 2004)

Concrètement, les diocèses normands vont accroître leur solidarité notamment financière et coordonner leurs activités en profitant pleinement d'une évidence normande qui doit, il faut bien le dire, autant sinon plus aux moines, chanoines, clergé des églises normandes qu'aux envahisseurs scandinaves qui donnèrent il y a 1100 ans leur nom à ce coin de France que nous aimons habiter.