Sur le site 76 Actu qui est, il faut le dire, favorable à nos idées, un journaliste s'est prêté à l'exercice indispensable d'être l'avocat du diable...
Au cas où nos adversaires pourraient formuler des arguments contre l'évidente nécessité de la réunification de la Normandie, voici cinq propositions que nous vous invitons à réfuter en postant sur le site 76 actu les commentaires nécessaires...
Prenez cet exercice comme un entraînement pour que nous soyons prêts, le printemps prochain, lorsque le sujet de la réforme régionale sera, de nouveau, au coeur de l'actualité: le débat d'idées est un sport de combat !
Réunification de la Normandie : le top 5 des raisons d'un échec annoncé
Réunifier les deux Normandie ? Il y a ceux qui aimeraient, ceux qui n'y croient pas, ceux qui n'en veulent pas. Et voici le top 5 des raisons pour lesquelles c'est fichu d'avance.
Dernière mise à jour : 18/01/2014 à 17:04
La réunification est plus facile à dessiner sur le papier qu'à imposer dans la réalité (Photo d'illustration)
Les partisans de la réunification des Normandie se réjouissent, sans trop y croire, que le Président de la République a fixé le cap du passage de 22 à 15 régions en France. Pas d’optimisme démesuré cependant. Edouard Philippe, le maire du Havre n’a pas hésité à déclarer : « si Hollande arrive à faire passer la réunification de la Normandie, je traverserai le bassin de commerce à la nage ». C’est que les verrous qu’il faudrait faire sauter pour arriver à la réunification sont nombreux, et pour certains solides.
1 – Le choix de la capitale
Rouen, Caen, Le Havre ? En posant comme principe préalable que la capitale ne peut être que Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol joue son meilleur atout anti-réunification, sans avoir besoin de contredire le Président de la République. Ce bras de fer là pourrait tout faire capoter : la capitale régionale bénéficie d’un nombre d’emplois conséquent (plus de 2 500 fonctionnaires travaillent pour la Région) et de retombées économiques, pour lesquelles chaque ville à intérêt à se battre.
2- La peur de l’autre
Des paysans en Basse-Normandie. Le peuple ouvrier en Haute-Normandie. Pas seulement un cliché, mais derrière, une réalité socio-économique qui fait du Nord une région plus industrielle et du sud le pays des bocages, où existe la peur pour les Bas-normands, de voir les cheminées pousser comme des champignons dans ses prairies… La peur de l’autre, la caricature, sont de puissants moyens d’ôter toute envie de réunification. Et de faire oublier ce qui rassemble les uns et les autres.
Or, aujourd’hui, une fusion de deux collectivités territoriales est soumise à la loi de décentralisation de 2010, qui prévoit que la population soit consultée : le oui doit recueillir plus de 50 % des suffrages exprimés et représenter au moins 25 % des électeurs inscrits dans chacun des territoires. Les sondages qui disent les Normands favorables à la réunification pourraient ne pas résister à cette réalité.
3- La géopolitique
Pendant longtemps, la Haute-Normandie aura été de gauche, et la Basse-Normandie de droite. Les deux régions sont maintenant socialistes. Quand elles étaient toutes les deux de droite, elles n’ont pas fusionné. Ce que Jean Lecanuet et Michel D’Ornano n’ont pas fait, Laurent Fabius ne semble pas plus le souhaiter, et c’est lui qui aurait les cartes en main pour obliger les deux présidents de région actuels à s’entendre. Mais Laurent Fabius semble rester sur la logique qui lui faisait déjà voir, en 2000 dans la réunification : « le moyen de noyer la Haute-Normandie, plutôt à gauche, dans un ensemble normand qu’elle [la droite] croit pouvoir dominer ».
4- La peur de ne plus pouvoir s’arrêter…
Réunifier la Normandie ? Pourquoi s’arrêter là ? Jacques Lévy, géographe, est professeur à l’Ecole polytechnique de Lausanne, directeur du Laboratoire Chôros et auteur du livre « Réinventer la France » (Ed. Fayard, 2013). Il propose une carte de France en 10 régions. Une carte dans laquelle la Normandie est purement et simplement absorbée dans un grand bassin parisien. L’idée est de redécouper la France « à la carte », en fonction des besoins de chacun, en alternant entre régions, départements et métropoles.
5- L’absence de nécessité économique
Moins de régions, cela voudrait dire moins d’élus, moins de fonctionnaires, et moins de coûts… Mais la région n’est pas l’échelon le plus coûteux. Les régions ne représenteraient que 4% de la masse salariale des collectivités locales. Les économies, à ce niveau, ne peuvent être que minimes. Et il faudrait les comparer avec les surcoûts de fonctionnement liés à la taille des région. Les structures actuelles permettent déjà le travail en commun. Une raison de ne pas se précipiter dans la réunification qui pourrait disparaître : le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a indiqué mercredi 15 janvier 2014 qu’il allait proposer un « bonus », en cas de fusion de collectivités locales, tandis que celles qui refusent de se rapprocher recevraient de moindres dotations.
Non!
Celle du... Luxembourg!
http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/un-mariage-de-raison-entre-les-deux-luxembourg-29962250