1940 - 1944: LE TOURISME DE LA MEMOIRE DOIT CONCERNER TOUTE LA NORMANDIE !!!
Contemplation, méditation, admiration... Les peintres, les poètes, les écrivains, les "antiquaires" avaient, dès la fin du XVIIIe siècle, lancé la destination normande et établi, à destination des premiers touristes aristocrates anglais puis grands bourgeois parisiens, l'idée d'une identité régionale normande qui fit de notre région, avant 1914, la première destination touristique culturelle et récréative en France (avec la Côte d'Azur).
Avec la tragédie universelle de 1944, la Normandie, jusque là Eden marin ou bucolique ou Musée prestigieux de l'épopée médiévale anglo-normande, devient un sanctuaire après un sacrifice, un holocauste permettant le retour de la Liberté chez elle et la fin d'une domination démoniaque ouverte en 1940... Les 29000 victimes civiles normandes ont contribué, sans le savoir comme les animaux innocents autrefois porté sur les autels, à la libération de l'Allemagne du Nazisme: pour entrer, la Liberté s'est brutalement frottée les pieds sur la terre normande buvant le sang mêlé de tous ces jeunes soldats (qu'importe désormais la couleur du drapeau ou des uniformes dans la paix des cimetières) à son tour mélangé à celui des victimes civiles normandes écrasées dans leurs villes bombardées à l'occasion de l'urbicide de l'Eté infernal 1944...
Les témoins survivants sont de moins en moins en nombreux: les touristes de la Mémoire vont peu à peu les remplacer dans l'espoir que la Normandie soit toujours une destination pour contempler, méditer et admirer en laissant le business à une distance décente...
Tourisme de la Mémoire, au risque de l'oxymore?
Commentaires de Florestan:
Nous avons retouché la photo officielle en rayant le "Basse" devant Normandie pour d'évidentes raisons géographiques et patimoniales: il n'y a qu'un seul Comité Régional de Tourisme normand, on s'étonnera donc que seul le conseil régional de Basse-Normandie est allé chercher la contractualisation du gouvernement: "manque de cohérence et de visibilité" dit l'article... C'est tout juste !
Mais aussi pour d'évidentes raisons de décence: le tourisme de la Mémoire de la Seconde Guerre Mondiale doit concerner TOUTE la Normandie par delà le seul Débarquement du 6 juin 1944 sur les plages du Bessin et de l'Est du Cotentin... N'oublions pas le drame des rangers Canadiens sur les falaises de Dieppe en 1942, l'absurde bombardement aérien du Havre en septembre 1944 ou les bombardements de Rouen en 1940 et 1944...
Une fois de plus, on peut se demander à quoi ça sert d'avoir un conseil régional à ... Rouen !