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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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20 avril 2014

Débat PUBLIC sur la REUNIFICATION NORMANDE: LES GEOGRAPHES nous offrent leurs analyses et leurs arguments

Derrière le consternant débat sur "la capitale" en cas de réunification de la Normandie, se cache le constat non moins consternant que la Normandie du fait de sa division et de sa proximité avec la région parisienne, n'a pas de véritable métropole sur son sol pour fixer l'avenir de la Normandie en Normandie. C'est à cette vaste ambition que doit s'atteler la toute nouvelle métropole de Rouen mais encore faut-il qu'à Rouen même on ait pris totalement conscience de la Normandie voire de l'idée même de région. Car il ne pourrait avoir de véritable métropole régionale sans la région qui doit naturellement aller de pair.

Ces sur ces questions essentielles, celles qui font réellement débat (la fusion normande est une évidence désormais acquise par tous ceux qui suivent sérieusement le dossier normand et qui sont impliqués dans la vie régionale) la question de la métropole rouennaise et de ses relations avec Caen et Le Havre est la plus importante sinon la plus urgente. Nos amis du collectif des 15 géographes universitaires normands ont donc décidé de publier tous les trois semaines une lettre d'information précise d'analyses sérieuses sur le dossier normand dans la perspective d'élever enfin la qualité d'un débat public régional qui nous fait singulièrement défaut.

Nous remercions donc chaleureusement nos amis géographes qui offrent ainsi à tous les militants de l'unité normande des arguments et des analyses précieuses.

Le premier numéro de ce bulletin (avril 2014) est donc consacré à la question métropolitaine normande: l'Etoile de Normandie vous permet d'en découvrir le texte intégral et vous proposera prochainement le lien vers le document PDF original avec les cartographies associées (indispensable...)

LA NORMANDIE EN DEBATS
n° 1 - Avril 2014

La vraie capitale ou la vraie métropole de la Normandie divisée c'est... PARIS !


Une métropole qui n’existe pas...

Le constat est singulier. Il n’existe pas en Normandie à l’heure actuelle de véritable métropole. Ni Caen, ni Le Havre n’ont la taille critique généralement admise. Rouen et son agglomération en ont la dimension ainsi que le statut administratif depuis peu, mais non l’ensemble des fonctions. Pendant longtemps, le territoire de la France a été caractérisé par l’absence de métropole en dehors de Paris, la capitale. Mais ce n’est plus le cas maintenant. Les efforts déployés par l’aménagement du territoire en faveur de neuf métropoles régionales (dont avait été exclu Rouen), les dynamismes urbains et régionaux, le sens même d’une évolution générale vers l’urbanisation se sont imposés. Presque toutes
les plus grandes régions françaises ont maintenant à leur tête une métropole de quelque poids, Lille pour le Nord-Pas-de-Calais, Bordeaux pour l’Aquitaine, Toulouse pour Midi-Pyrénées, si ce n’est parfois deux, Lyon et Grenoble pour Rhône-Alpes, Marseille et Nice pour PACA etc… Entre Lille, la métropole du Nord, et les métropoles bretonne et ligériennes, la Normandie, la Haute comme la Basse, n’existent pas de ce point de vue en dépit de leurs qualités et de leurs potentialités.

L’axe Seine en voie de métropolisation


La  métropolisation  d’un  territoire  signifie  actuellement  qu’une forte  poussée  d’urbanisation,  mal contrôlée, y a créé ou y crée un nouveau  type  d’espace  où  des  villes, petites et grandes, se trouvent très proches les unes des autres, où un tissu interstitiel se compose d’éléments urbains, zones d’activité, espaces  de  loisirs,  périurbanisation, couloirs  de  transport,  enclaves  rurales… Il s’agit, selon le vocabulaire des  géographes  classiques,  d’une conurbation.  En  ce  sens,  la  Normandie est bien dotée d’une vaste zone  en  voie  de  métropolisation. Une simple carte, déjà parue dans
La  Normandie  en  débat (éditions OREP,  2013)  montre  comment coexistent dans les deux régions de Haute et de Basse-Normandie deux systèmes urbains. Le premier, vieil héritage  de  la  Normandie  rurale, mais  plus  vivant  qu’on  ne  le  croit souvent,  se  compose  d’un  réseau de villes petites et moyennes assez dense pour qu’aucune ne se trouve
éloigné d’une autre de moins d’une trentaine de kilomètres. Il couvre la  plus  grande  partie  du  territoire de  la Normandie.  La  seconde  est une longue conurbation, ou si l’on préfère le vocabulaire en cours, un espace en voie de métropolisation.

Celui-ci s’étend sur l’ensemble de la vallée de la Seine et de ses abords, de Vernon jusqu’au Havre, ainsi que sur la côte normande de Honfleur  à  Caen.  Ici  se  succèdent  des  grappes urbaines  composées  de  grandes  villes  historiques  (Caen,  Rouen,  Le  Havre),  de  villes moyennes  (Evreux),  d’anciens  centres  industriels (Le trait, elbeuf, Louviers), de stations touristiques  (Deauville-Trouville)…  Tous  ces éléments très divers ne sont jamais éloignés les uns des autres de plus de dix kilomètres, formant un vaste couloir urbain de quelques 200  kilomètres  de  longueur.  Il  prolonge jusqu’à la mer la banlieue parisienne, comme l’a bien perçu l’architecte Antoine Grumbach. Jadis fermement séparé entre les deux rives par  le  passage  de  l’estuaire  de  la  Seine,  il ignore  maintenant  cette  frontière  naturelle de même que les limites départementales et régionales, les clivages entre Haute et BasseNormandie. Et c’est ici que vit environ la moitié de la population de ces deux régions, soit approximativement 1,5 million d’habitants.


L’absence d’une métropole


Pour  autant,  une  telle  concentration  géographique,  démographique  et  économique constitue-t-elle  une  métropole ?  Les  principaux  élus  des  trois  grandes  villes  aimeraient s’en prévaloir, en tout cas chacun pour ce qui le concerne. à nos yeux le grand couloir urbain Rouen-Le Havre-Caen ne constitue pas actuellement  une  véritable  métropole,  au  sens  où on l’entend pour Munich, pour Anvers ou pour Lyon… Car la quantité, le nombre d’habitants notamment, ne suffit pas. Il faudrait y trouver d’autres qualités. La  première  de  ces  qualités,  entre  toutes, consiste en l’existence, sur un même ensemble territorial,  d’entreprises,  d’administrations, d’universités,  d’activités  culturelles  de  très haut niveau, et des emplois afférents, suscitant de très nombreuses synergies, de la créativité, et à la fois de l’attraction et du rayonnement…
C’est à ce prix qu’une métropole participe au grand concert de la mondialisation ainsi qu’au développement de sa propre région.

Petite histoire des politiques métropolitaines en Normandie (1960 - 2012)


En 1964, dans le cadre d’une politique d’aménagement du territoire orientée vers la lutte contre l’hypertrophie parisienne, la DATAR crée des « métropoles d’équilibre »censées permettre une croissance équilibrée de  l’espace  national. Considérées  comme  trop  proches  de  Paris,  dotées  d’insuffisantes  fonctions  de  commandement, les villes de Rouen, de Caen et du Havre ne font pas partie des huit « métropoles » retenues à l’époque. Michel Rochefort et Jean Hautreux, auteurs du rapport à l’origine de la définition des « métropoles d’équilibre », considèrent que les trois grandes villes normandes occupent les fonctions subalternes de « centres régionaux » pour Rouen et Caen et de « ville à fonction régionale incomplète » pour Le Havre. Malgré  cette  relative  faiblesse, la  proximité  de  ces  trois  villes  est  très  tôt  perçue  comme  un  atout  à valoriser au sein des milieux impliqués dans l’aménagement régional.

Dans un rapport intitulé Le triangle Rouen-Caen-Le Havre publié en 1971 par la Mission d’Études Basse-Seine et la Mission d’Aménagement de la Basse-Normandie, les observateurs de l’époque soulignent que le « Grand Estuaire » aurait, lui aussi, vocation à jouer le rôle d’une « métropole d’équilibre », afin de faire en sorte que Paris ne soit pas le seul pôle
de croissance au sein du Bassin parisien. Si  aucune  des  grandes  villes  normandes  ne  semble,  à  elle  seule,  en  mesure  d’assumer  les  fonctions d’une véritable métropole régionale, leur mise en synergie apparaît comme une source de dynamisme potentiel. Il faut cependant attendre vingt ans avant que les première propositions concrètes voient le jour.

Pendant ce temps, depuis le milieu des années 1970, Caen mais aussi et surtout Rouen et Le Havre ont eu l’occasion
de subir les effets du ralentissement de la croissance, la crise des industries fordistes et l’explosion du chômage, consacrant leur déclassement relatif dans la hiérarchie des villes françaises.

Pour remédier à la situation de sous-encadrement métropolitain qui caractérise la Normandie, une association baptisée « Normandie Métropole » est créée en 1993, réunissant les villes de Caen, Le Havre et Rouen. Des contacts réguliers ont lieu entre les principaux responsables des trois villes pour tenter de mettre en œuvre des coopérations d’un nouveau genre. Un « pôle universitaire normand » est même constitué.

En 2005, à la suite d’un appel à coopération métropolitaine lancé par la DATAR, le triangle « Normandie Métropole » fait partie des projets retenus pour élaborer des « contrats métropolitains ». Une présidence tournante entre Caen, Rouen et Le Havre est instaurée. Les relations entre les maires des trois grandes villes se révèlent néanmoins compliquées, en particulier en raison du refus du maire de Caen de l’époque, de s’engager dans des coopérations concrètes. Cette frilosité caennaise finit par décourager les volontés politiques havraises et rouennaises. En 2009, l’association « Normandie métropole » est mise en veille prolongée par les élus normands eux-mêmes.

Ce refus politique de construire une métropole en réseau est confirmé à l’occasion de la création des pôles métropolitains instaurés en 2010 : très rapidement, les communautés d’agglomération de Rouen (CREA) et du Havre (CODAH) s’engagent en effet dans la constitution de pôles métropolitains séparés, préférant s’associer avec de petites intercommunalités voisines plutôt que d’envisager un pôle à l’échelle de la Normandie. Alors que leur rayonnement, leur attractivité et leur capacité à polariser l’espace régional ne cessent de se dégrader, les villes de Rouen, du Havre et de Caen semblent ainsi privilégier des stratégies individualistes.

Depuis 2009, la perspective d’une intégration de l’« Axe Seine » au Grand Paris, imaginée par l’architecte A. Grumbach avant que l’idée ne soit reprise par l’ancien président de la République, N. Sarkozy, convainc aussi  les  leaders  politiques  normands,  encouragés  par  les  grands  décideurs  économiques  (CCI,  autorités portuaires, etc.), de la nécessité de s’organiser collectivement pour promouvoir le développement économique régional. L’espoir d’importants investissements de la part de l’État semble avoir persuadé les élus normands de renoncer, au moins pour un temps, à la défiance réciproque qui caractérise leurs relations habituelles. Les initiatives conjointes menées depuis 2010 (soutiens à la Ligne Nouvelle Paris-Normandie, colloques, rapports d’étude) montrent que l’aménagement du triangle Caen-Rouen-Le Havre est désormais conçu comme le volet fluviomaritime du développement de la métropole parisienne et non comme la base d’un projet régional à part entière. La coopération des responsables politiques des trois villes normandes tient plutôt à l’espoir que chacun d’eux a de tirer bénéfice de sa propre relation à la région capitale qu’à une volonté partagée de bâtir une métropole normande.

L'absence d'une métropole (suite)

Or,  en normandie,  de  part  et  d’autre  de  la vallée de la Seine, ces activités existent bien mais, à quelques exceptions près, de manière dispersée, sans réseau d’ensemble, sans véritables synergies, sans unité, et très rarement au plus haut niveau. D’où, en dépit d’actions parfois  remarquables,  une  atonie  générale, une  grande  vulnérabilité  aux  crises,  une  dépendance  plus  forte  que  les  autres  métropoles à l’attraction parisienne. L’arc normand, de Rouen à Caen par Le Havre, manque cruellement d’unité. Il semble cultiver au contraire les rivalités entre les trois villes. Certaines  sont «naturelles».  Il  est  vrai  que l’obstacle de la Seine a longtemps prévalu et que  des  traces  en  sont  restées,  surtout  dans les  esprits.  D’autres  sont  ataviques.  Rouen, grand emporium médiéval, n’a jamais réussi à trouver  le  juste  positionnement  par  rapport à la création et au développement du Havre.

Rouen et Caen ont découvert un enjeu vital à leur rivalité dans le choix éventuel d’une capitale de la Normandie, sans oublier que l’une ou l’autre furent capitales du Duché. Mais le couloir urbain se partage aussi entre trois  départements  (la  Seine-maritime  traditionnellement  dominante,  l’eure  en  bon  second, le Calvados un peu en marge). Et bien entendu,  les  deux  régions  de  Haute  et  de basse-normandie  s’observent  pour  le  moins avant  de  timidement  coopérer.  Ces  rivalités complexes  affectent  les  élus,  on  le  dit  sans doute  trop,  mais  aussi  les  populations,  du moins l’image qui en est souvent donnée. Les  géographes  de  plusieurs  générations ont  probablement  contribué  à  une  fixation
d’images mentales qui pèsent fortement sur les  réalités  :  la  partie  haut-normande  considérée  comme  plus industrieuse,  plus  dynamique,  plus  à  gauche  et  la  basse  plus  rurale, plus tranquille, plus conservatrice.

De lourdes conséquences


Il  n’existe  actuellement  aucune  gouvernance  commune  du  grand  couloir  urbain. Les  tentatives  les  plus  élaborées  viennent de l’Etat, toujours dans le souci d’une prolongation  du  dynamisme  de  la  grande  métropole  parisienne  vers  la  mer.  Sur  place, les  efforts  d’organisation  territoriale,  très laborieux,  s’effectuent  autour  de  chacune des trois grandes villes, très soigneusement séparées,  alors  que  jamais  les  limites  de leurs  vastes  aires  urbaines  n’ont  été  aussi proches et leurs intérêts aussi communs et complémentaires. Cette carence, très légèrement corrigée au cours des dernières décennies, est le reflet de ce qui manque le plus pour pouvoir parler  d’une  métropole  en  Normandie :  un  dynamisme,  un  rayonnement,  des  fonctions supérieures,  des  interrelations  multiples qui diffusent sur l’ensemble de la région et qui  s’affirment  aux  échelles  nationales  et internationales… En interne, les rivalités s’y opposent :  chacun  pour  soi.  En  externe,  et sans contrepoids, la dépendance de Paris en tous  domaines  se  révèle  lourde  de  conséquences.

Enfin, la crise a été cruelle : la fin des  paquebots,  des  constructions  navales, l’échec  de  plusieurs  grandes  décentralisations industrielles, la fin du textile, les difficultés de l’industrie automobile, de la fabrication du papier et du raffinage du pétrole. La liste n’est pas exhaustive. Le constat est sévère : la métropole normande est une métropole qui n’existe pas ou qui n’existe plus.  La  vie  des  habitants  s’en  trouve  assez  largement affectée. Certes, les élus de chaque ville,  de  chaque  agglomération  font  le maximum  pour  rénover  les  centres,  reconquérir  les  espaces  portuaires  délaissés, améliorer  les  conditions  de  vie  dans  les quartiers périphériques dits difficiles. Mais même  en  ces  domaines,  aucune  opération d’envergure,  créatrice  d’emplois,  n’apparaît,  faute  d’être  à  bonne  échelle.  Surtout,
autour  des  trois  grandes  villes  se  dessine une  vaste  couronne  de  rurbanisation  qui peut  donner  quelque  satisfaction  aux  habitants-propriétaires  mais  qui,  mal  maîtrisée,  est  aussi  lourde  de  contraintes  pour ceux qui y vivent. En outre, cette extension s’opère dans des paysage ruraux, menacés, qui comptent parmi les plus beaux de Normandie, tous d’une rare qualité : le pays de Caux, la vallée de la Seine et ses méandres, le Roumois, le pays d’Auge… On aimerait un regard commun sur un tel patrimoine. Trois ateliers d’urbanisme ou équivalents font de leur mieux, à la marge. Enfin, l’absence d’un grand projet commun handicape  très  lourdement  des  développements  tenus unanimement  comme  stratégiques mais qui progressent avec la plus sage lenteur. Trois  exemples,  souvent  débattus,  le  montrent.


1- Les universités, les grandes écoles, la  recherche  en  Normandie  ne  peuvent faire poids dans le concert international  ou  même  plus  simplement national  que  si  elles  unissent  leurs compétences…  Il  a  fallu  de  très  longues années pour parvenir à quelque résultat.


2-  Le  constat  d’un  « angle  mort »  ferroviaire de l’Hexagone en Normandie, tant  pour  la  grande  vitesse  que  pour
le  fret,  a  été  fait  et  refait.  Après  débats,  des  études  sont  en  cours  mais les  réalisations  lointaines  et incertaines, faute de crédits.


3- Les deux grands ports maritimes de Rouen et du Havre ont mis des décennies, peut-être bien plusieurs siècles,
pour ajuster à minima leurs politiques. Un  effort  récent  en  ce  sens  est  complété par l’adhésion du port de Paris.

Quelques signes indiquent l’esquisse d’une autre  politique  pour  la  Normandie.  Beaucoup  de  responsables  d’entreprises  aimeraient  voir  plus  large  que  deux  régions normandes  séparées.  Souvent,  ils  ne  s’en privent  pas.  Des  organismes  consulaires, des syndicats ont choisi une Normandie : la chambre d’agriculture, la chambre de commerce et d’industrie, le Comité Régional du tourisme,  la  CGT…  Beaucoup  d’habitants des marges urbaines aimeraient vivre mieux que  dans  l’entre-deux  des  grandes  agglomérations…  Ce  ne  sont  que  des  signes.  Il
faut  maintenant  susciter  un  grand  projet dépassant les clivages existants afin de travailler  à  bonne  échelle,  celle  d’une  région assez vaste, la normandie, et d’une métropole d’avenir…


La métropole normande n’existe pas. Il faut l’inventer.


Actualité

Vers un big bang territorial?


Après l’adoption de la loi du 27 janvier 2014 qui institue en Normandie la « métropole  »  de  Rouen,  le  nouveau  premier  ministre,  Manuel  Valls  a  créé  la  surprise  lors de son discours de politique générale du 8 avril en annonçant en quelques phrases, intégralement  reproduites  ci-dessous,  son  intention  de  s’attaquer  au  «  millefeuille
territorial »:


«  Je  propose  quatre  changements  majeurs  susceptibles  de  dépasser  les  clivages  partisans. Le premier concerne nos régions et s’inspire du rapport des sénateurs Yves Krattinger  et  Jean-Pierre  Raffarin.  Nos  régions  doivent  disposer  d’une  taille  critique.  Elles disposeront ainsi de tous les leviers et de toutes les compétences pour accompagner la
croissance des entreprises et encourager les initiatives locales. Je propose de réduire de moitié le nombre de régions de l’Hexagone.Quant à la méthode, il s’agit de faire confiance à l’intelligence des élus. Les régions pourront donc fusionner par délibérations concordantes. En l’absence de propositions, le Gouvernement proposera par la loi, après
les  élections  départementales  et  régionales  de  mars  2015,  une  nouvelle  carte  des  régions qui sera établie pour le 1er janvier 2017.Le  deuxième  objectif,  c’est  l’intercommunalité. Une  nouvelle  carte  intercommunale fondée sur les bassins de vie entrera en vigueur au 1erjanvier 2018.Mon troisième objectif, c’est la clarification des compétences. Je propose la suppression de la clause de compétence générale. Ainsi, les compétences des régions et des
départements seront spécifiques et exclusives.Enfin, mon dernier objectif consiste à engager le débat sur l’avenir des  conseils départementaux. Je sais qu’un tel débat prendra du temps, mais je vous propose leur suppression à l’horizon 2021. »


Dans  les  prochains  numéros,  le  groupe  des  15  géographes  normands  ne  manquera pas  d’apporter  sa  contribution  au  débat,  notamment  en  abordant  la  question  des liens entre métropole(s) et espaces régionaux

Les membres du collectif des géographes universitaires normands:

Arnaud Brennetot, université de Rouen
Madeleine Brocard, université du Havre
Pascal Buléon, université de Caen
Michel Bussi, université de Rouen
Pierre-Henri Emangard, université du Havre
Anne-Marie Fixot, université de Caen
Armand Frémont, université de Caen
François Gay, université de Rouen
Gerard Granier, université de Rouen
Yves Guermond, université de Rouen
Robert Hérin, université de Caen
Bruno Lecoquierre, université du Havre
Lilian Loubet, université du Havre
Sophie de Ruffray, université de Rouen
Patricia Sajous, université du Havre

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