Le RAYONNEMENT INTELLECTUEL de la NORMANDIE ... vu par un épicier !

L'Etoile de Normandie a eu récemment dans les mains la copie du numéro 361 en date du 12 mai 2014 de la Chronique de Normandie, une feuille d'informations régionales plutôt haut-normande que normande il faut bien le dire, dirigé par le journaliste Bertrand Tierce. Nous nous faisons parfois l'écho de cette Chronique sur l'Etoile de Normandie car elle est souvent précieuse pour nous aider à nous informer précisément sur l'état de notre région dans la perspective de son unité future...

Cependant, nous sommes contraints à la consternation quant à la façon est traité le sujet présenté par cette dernière livraison de la Chronique de Normandie:

La question du "reflet régional" de "l'image régionale" est une question essentielle notamment pour la Normandie qui souffre du paradoxe d'être à la fois mondialement connue et reconnue et d'être totalement effacée, en miettes, dans le cône d'ombre projeté par Paris la "ville lumière"...

Au lieu de poser la problématique de fond liée à la division régionale, à l'absence d'une vraie métropolisation normande, la Chronique de Normandie pose des questions absurdes tout en refusant d'interroger le constat: le rayonnement intellectuel "haut-normand" n'a aucun sens ! Et encore moins un rayonnement "bas-normand"... Pas sûr non plus que Michel Onfray ou Annie Ernaux (car cette Chronique finalement rouenno-rouennaise oublie Yvetot et le Pays de Caux) apprécient d'être réduits à n'être qu'un "marqueur du territoire..."

Quant à Michel Bussi il est "repéré" de plus en plus comme auteur de romans policiers: mais le travail passionnant d'un vrai géographe ne se raconte pas forcément à l'antenne de France Inter. De toute façon, être géographe, voire "archéo-géographe" pour reprendre la formule de certains faquins qui pensent nous gouverner et nous donner des leçons de géographie,  ça n'aurait pas grand intérêt ! Au moins dans le "désert haut-normand" on peut écrire des polars...

Sur le fond, le rayonnement intellectuel ne se planifie pas et ne se décrète pas dans les bureaux d'une agence de communication, d'une administration de planification et d'aménagement et encore moins depuis un conseil régional.

Le rayonnement intellectuel régional ce n'est pas du marketing territorial !

Le plus sûr moyen de mettre en réseau les acteurs intellectuels d'un territoire est encore la reconnaissance de l'identité culturelle de ce territoire. Dans son identité régionale même, la Normandie a gardé une forte tradition du travail intellectuel:

Erudits et antiquaires, colloques et sociétés savantes, bibliothèques et collections, archives, monuments historiques, littérature, peinture, séminaires de réflexion à Canisy et maintenant l'Université populaire de Caen animée par Michel Onfray qui abrite depuis 2008 notre séminaire de réflexion sur toute la Normandie.

De tout cela, faute de le savoir, la Chronique de Normandie n'en parle pas...

La présentation suivante, au lieu de nous aider à réfléchir consternera donc notre intelligence: dommage que la question essentielle du rayonnement intellectuel de la Normandie ne soit vue que par le petit bout de la lorgnette d'un épicier orpailleur à la recherche de "pépites"...