Construit entre 1765 et 1785, le château néoclassique, situé tout près des plages du Débarquement, compte pas moins de 26 chambres, en plus des appartements des propriétaires. Il est surtout réputé pour son escalier monumental.
Le château est devenu en 1927 la propriété du conseil général du Calvados qui y a installé une école maternelle et une maternité. Lieu d'accueil pour les mères en difficulté et les orphelins, la demeure, tenue alors par des religieuses, va devenir un point clé de la Résistance sous l'impulsion de sa directrice, Léa Vion, nommée en 1935.
Dès 1940, celle qui sera surnommée "la Comtesse" va s'engager dans la Résistance et transmettre des informations sur les troupes allemandes aux Alliés.
Le château, sous couvert de maternité, va accueillir des prisonniers français évadés et des aviateurs alliés, abriter un poste émetteur radio pour le maquis local et servir de point de transit pour les armes, les fugitifs ou encore la fabrication de fausses cartes d'identité.
Et ce, tout en étant épargné par les bombardements grâce à la croix rouge sur le toit qui signale la maternité.
Le parc très arboré, les caves, tout est mis à profit pour cette activité de l'ombre dont les allées et venues sont noyées dans l'activité de la maternité, avec la complicité du personnel du château.
Miraculeusement, le 6 juin 1944, le château ne sera pas endommagé alors qu'il ne se trouve qu'à 7 km de Sword Beach, où ont débarqué les troupes britanniques, et autant de Caen, qui sera presqu'entièrement rasée pendant la bataille de Normandie.
Pendant toute la durée de la guerre, il n'aura jamais été occupé, ni par les Allemands, ni par les Alliés. Léa Vion deviendra maire de Bénouville de 1947 à 1953.
Restauré en 1985, le château a accueilli en 1987 un sommet franco-britannique entre le président François Mitterrand, et le Premier ministre Margaret Thatcher.
Le lieu est aussi régulièrement ouvert au public à l'occasion d'expositions temporaires et abrite l'Institut européen des jardins et paysages.
C'est ici que déjeuneront les 20 chefs d'Etat et de gouvernement et leurs conjoints ainsi que des anciens combattants, un par pays allié ayant participé au Débarquement. Pour ce repas, cinq chefs étoilés normands seront aux fourneaux.
http://www.lefigaro.fr/gastronomie/2014/06/04/30005-20140604ARTFIG00177-d-day-cinq-toques-etoilees-pour-le-dejeuner-des-chefs-d-etat.php
D-Day : cinq toques étoilées pour le déjeuner des chefs d'État
Barack Obama, la reine d'Angleterre, Vladimir Poutine et les autres convives du repas commémorant le 70e anniversaire du Débarquement, vendredi 6 juin au château de Bénouville, goûteront la cuisine de Michel Bruneau et quatre grands chefs locaux.
C'est à cinq chefs caennais que revient la lourde tâche de préparer le menu du déjeuner de commémoration du 70e anniversaire du Débarquement, vendredi 6 juin au château de Bénouville, dans le Calvados. Barack Obama, la reine d'Angleterre, Vladimir Poutine - dix-huit chefs d'État ou de gouvernement et 80 convives - on été invités par François Hollande.
Les heureux élus sont des pointures de la région: quatre étoilés - Michel Bruneau (ex-chef de La Bourride, à Caen, 2 étoiles Michelin, et premier restaurant double-étoilé de la ville), Anthony Gaillot (À Contre Sens à Caen, 1 étoile Michelin), Stéphane Carbone (L'Incognito à Caen, 1 étoile Michelin), Ivan Vautier (Le IV à Caen, 1 étoile Michelin) - et Joël Rapp, chef des cuisines de l'hôtel de la préfecture de région. La plupart d'entre eux n'en sont pas à leur coup d'essai, puisque Bruneau a déjà confectionné le repas du 50e anniversaire, Vautier celui du 60e, Carbone et Rapp celui du 65e, sous Nicolas Sarkozy.
Le menu, réfléchi de concert depuis des mois, est bien entendu tenu secret, pour ne pas gâcher la surprise des invités. Mais les chefs ont assuré dans un communiqué qu'ils rendront hommage aux spécialités locales et «uniront leur savoir-faire pour offrir le meilleur de la gastronomie normande aux convives». Camembert et andouille de Vire pour tout le monde?
Comme le souligne Côté Caen, les 5 toques feront appel à des artisans normands, comme les deux Caennais Claude Delesque de la Maison Stiffler et Alban Guilmet, qui proposera pour l'occasion une création. Côté dessert, on a sollicité le talentueux chocolatier Michel Cluizel de Damville dans l'Eure. Interrogés par l'hebdomadaire sur le montant de leur rémunération, les chefs cuisiniers ont assuré être payés, «mais rien d'extraordinaire.»
Commentaire de Florestan:
On nous fait savoir que Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères aura droit à un menu particulier fourni par les surgelés Picard
Bon appétit en Normandie ! Monsieur Fabius...