Il y a 70 ans, le MARTYRE de CAEN : commémorations ou festivités ?
Le 9 juillet prochain sera fêtée, avec un grand bal populaire sur la Place Saint Sauveur miraculeusement épargnée par les bombes de 1944, la "libération" de Caen...
Triple cas de conscience:
1) La "Libération" de Caen ce n'est pas le 9 juillet (rive gauche de l'Orne) mais le 19 juillet (prise de la rive droite de l'Orne)
2) Doit-on parler de "Libération" lorsqu'on libère un champ de ruines désolées avec des cadavres dans les rues et des râles sous les décombres?
3) Faut-il se réjouir avec un bal ce mercredi 9 juillet 2014 ?
Réponses:
1) Oui il faut se réjouir d'avoir été libérés: mais cette "Libération" oblige au respect et à la piété pour tous les Caennais qui ont été sacrifiés, et pour ceux qui eurent la chance de survivre, qui ont eu le courage d'organiser la solidarité et la survie pendant des semaines d'enfer.
2) Pour aujourd'hui: respecter la mémoire de 1944; ne pas en faire un business de marketing territorial; transmettre les témoignages; préserver l'architecture et l'urbanisme de la ville de Caen contre la rapacité des promoteurs immobiliers qui estiment qu'on n'a pas assez détruit la ville en 1944.
3) J'irai danser sur la place Saint Sauveur de Caen à l'occasion du bal célébrant l'unité retrouvée de notre Normandie: si les autorités municipales étaient négligeantes, on en s'en chargera !
Depuis le débarquement, la capitale normande vit un véritable calvaire. Le 7 juillet, un terriblement bombardement frappe Caen et marque le début de la Libération. Les habitants de la rive gauche voient les allemands partir le 9 juillet. Ceux de la rive droite devront attendre le 19 juillet.
- Par Pauline Latrouitte
- Publié le 07/07/2014 | 17:35, mis à jour le 07/07/2014 | 18:07
- L'histoire
Le plan initial prévoyait la prise de Caen dès le 6 juin au soir. Il faudra finalement six semaines et plusieurs opérations Perch (7-15 juin), Epsom (25 juin-1er juillet), Windsor (4-5 juillet), Opération Charnwood (7-9 juillet) pour que les Alliés enlèvent à l'ennemi ce qui reste de la ville.
Les caennais passent un mois sous terre
Le 7 juillet : Cette fois, il ne s'agit plus de contourner Caen mais d'y pénétrer, quitte à frapper un bon coup. N'ayant pas rassemblé assez d'artillerie lourde, les Alliés choisissent d'employer l'aviation afin de préparer les opérations au sol.
De 21 h 50 à 22 h 30 : 460 bombardiers de la Royal Air Force (Grande Bretagne)larguent plus de 2 300 tonnes de bombes explosives. L'offensive aurait dû atteindre les faubourgs nord de la ville, mais les bombes tombent en plein coeur de la capitale normande, où se trouvent encore 1500 caennais. L'université et l'hôtel de ville sont détruits. Leur offensive dans la nuit du 8 au 9 juillet a fonctionné. Les canadiens entrent dans Caen par la place des Petites Boucheries jusqu'au lycée Malherbe.(ndlr: l'îlot sanitaire signalé aux Alliés par la Défense passive et la Résistance) La rive gauche est libérée. Les habitants de la rive droite devront attendre 10 jours pour reconnaître ce sentiment de Liberté.
Bilan de l'historien Jean Quellien :
"2000 caennais ont perdu la vie pendant la bataille de Normandie. La ville est aux trois quarts dévastée."
- Festivités et commémorations
9H00 : Les randonnées de la libération de Caen
Inauguration de l'exposition sur le rôle de la Résistance durant la Bataille de Normandie.
Du 09-04 juillet au 4 AOÛT. Gratuit . à l'Hôtel de ville (abbaye aux Hommes)
18 h 30 : Cérémonie officielle - Place Monseigneur-des-Hameaux
En hommage aux volontaires et requis de la Défense Passive, en présence de chœurs français et étrangers.
21 h 00 : Concert anniversaire de la Libération de Caen
Avec le Chœur et Orchestre Universitaire Régional de Caen Basse-Normandie. Place Saint-Sauveur.
22 h 30 : Bal de la Libération
(durée : 1h30) avec les Teddy'z. Les grands standards du rock américain d'après-guerre et des compositions musicales, ludiques et conviviales. Place Saint-Sauveur
Le samedi 19 Juillet (rive droite)
À 17 h 30 : cérémonie officielle, face à la stèle des Canadiens, rue d'Auge.
À partir de 20 h 00: Bal des années 1950, avec la compagnie du Tire-laine.
ET TOUJOURS :
• Exposition « Caen, été 1944. La vie Continue » à l'Hôtel de ville - salle du scriptorium
Jusqu'31 juIllet. Gratuit
• visites guidées « été 1944 : Les Caennais à L'épreuve des bombardements."
A l'hôtel de ville , jusqu'au 31 juillet - réservation Obligatoire 02 31 30 42 81
De 5,50 À 7 €
Regardez ce sujet diffusé le 9 juillet 1994