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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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4 novembre 2014

L'Unité normande, question capitale : NORMANDS ! N'ayez pas peur !

A l'occasion de la présentation des activités de l'Université Populaire de Caen, hier lundi 3 novembre 2013 au théâtre d'Hérouville Saint Clair (Centre Dramatique de Normandie), au titre du collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie", j'ai présenté le thème du séminaire "Normandie" que nous allons proposer pour l'année 2014/ 2015: "l'unité normande, une question capitale".

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Devant plus de 800 personnes, durant 5 à 6 minutes (c'était le temps que j'avais pour présenter nos activités) et en présence des autres animateurs de séminaires de l'UP et avec Michel Onfray assis pas très loin de moi sur la scène du théâtre, j'ai plaidé pour un volontarisme normand pour dépasser l'ignorance, les craintes, les inquiétudes, le mépris, la bêtise, les clichés, les a priori, la méfiance, le manque d'imagination...

J'ai plaidé pour l'innovation conceptuelle en terme d'aménagement du territoire, j'ai rappelé que la géographie urbaine de la Normandie nous invite à l'intelligence, à la mutualisation, à la coopération, à la solidarité, à la réalisation d'un "socialisme" territorial normand que des élus soi-disant "socialistes" notamment en Haute-Normandie ont longtemps refusé de mettre en oeuvre en pratiquant, en toute inconscience, un égoïsme territorial sans vergogne !

Puis j'ai dialogué avec Michel Onfray lui-même sur son analyse de la situation qu'il proposait hier dans les pages de Ouest-France avec un joli dessin de Chaunu (Onfray en archange Michel perché au dessus d'Etretat depuis le Mont Saint Michel): le constat qu'il fait est, hélas, le nôtre...

Ce mépris de soi, cette détestation de soi, cette méfiance réciproque existe en Normandie et cette triste réalité est moins le résultat d'un soi-disant trait culturel normand ratatiné jusqu'au cliché éculé du paysan roublard et méfiant en "gapette" que de la cassure depuis plus de quarante années d'un espace vécu normand qui existait autrefois jusqu'aux années 1970 dans une Normandie plus économiquement heureuse qu'aujourd'hui:

Cette différence entre Haut et Bas Normands qui confine au mépris des uns pour les autres, ce n'est pas la cause de la division, c'est la conséquence...

J'ai donc dit à Michel que je partageais le diagnostic et sa crainte, à savoir que la clique fabiusienne rouenno-rouennaise fasse main basse sur la Normandie basse. Mais je lui ai dit que je ne partageais pas son pessimisme quant à l'avenir de la Normandie: Ce n'est pas Laurent Fabius qui est président de la République c'est le Rouennais et, finalement, le Normand François Hollande.

Vous me direz que mon optimisme normand fondé sur François Hollande n'est guère rassurant... Mais j'ai fait remarqué que c'est bien François Hollande lui-même qui a arbitré en faveur de l'intégrité territoriale normande contre la dillution fabiusienne de la Normandie dans une grande région "Littoral Nord -Ouest". J'ai fait remarqué, en outre, lors du repas qui suivait la présentation de l'UP, que la loi en cours d'examen au Parlement confirmera très certainement l'unité territoriale normande et la possibilité que la ville "chef lieu" de région ne soit pas forcément la ville siège du conseil régional ou que la ville siège du conseil régional ne soit pas forcément la ville siège de la préfecture régionale.

Les arbitrages se feront, à n'en pas douter au plus haut niveau pour définir la clef de répartition des rôles entre Caen et Rouen en fonction des DEUX GRANDS DEFIS NORMANDS:

UNITE NORMANDE et AXE SEINE

Et pour y parvenir, nous proposons la méthode suivante:

1) Réaliser l'unité normande depuis CAEN (conseil régional)

2) Piloter un Axe Seine depuis la Normandie à partir de ROUEN (préfecture interrégionale Nord-Ouest) et du HAVRE (port international)

La présentation de cette solution sera donc au coeur des réflexions de notre séminaire "Normandie" de l'UP Caen: c'est pourquoi, nous avons invité de nouveau les géographes universitaires normands du collectif des Quinze qui défendent depuis 2010 l'idée d'une métropole normande en réseau entre Rouen, Caen et Le Havre en lien avec le grand maillage des autres villes normandes (pour mémoire: une ville de 10000 habitants tous les 20km partout en Normandie).

Un petit Paris de Province rouenno-rouennais à moins de d'une heure à l'Ouest du Grand Paris qui ne propose rien au reste du territoire normand est une sottise sans nom !

Il faudra bien que quelqu'un finisse par le dire aux élus "fabiusiens" toujours enfermés dans leur égoïsme de circonscription en leur suggérant de généraliser à toute la Normandie les politiques de solidarité financière qu'ils ont trouvé bonnes pour les collectivités dont ils ont encore la charge...


 

 

La rentrée du séminaire "Normandie" de l'Université Populaire de Caen aura donc lieu le:

MERCREDI 12 NOVEMBRE 2014 à 18h00

salle de réunion de l'auditorium du Musée des Beaux Arts de Caen

(enceinte du château ducal)

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Il sera question de l'actualité institutionnelle du dossier normand depuis un an (réforme territoriale, perspective de la fusion régionale, effets des grands événements internationaux de l'été 2014)

Il sera question de la présentation des problématiques de la fusion normande à commencer par l'organisation d'une future métropole-capitale en réseau qui fera l'objet du séminaire proprement dit pour les quatre dates suivantes ( 2 décembre 2014; 6 janvier 2015; 17 février 2015 et 12 mai 2015)

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http://www.ouest-france.fr/michel-onfray-la-normandie-ne-saime-pas-2950307

Michel Onfray. "La Normandie ne s'aime pas"

Le philosophe Michel Onfray (*) nous livre son point de vue à propos du débat sur la réforme territoriale et la nouvelle Normandie qui bat son plein au Parlement.

Le fort et le faible

La Normandie ne s'aime pas, au contraire d'autres régions françaises plus marquées d'un point de vue identitaire. Sur nos terres, il y a le manque d'estime de soi, il y a le manque de marqueurs identitaires. Dès lors, il faut créer l'estime par l'identité et vice-versa.

Par le fait du Prince, les deux Normandies n'en feront bientôt plus qu'une. Tant mieux. Jamais les populations n'auraient consenti à ce mariage de raison, à défaut de mariage d'amour.

La dot de la petite Basse-Normandie faisant sourire le trésorier de la grande Haute-Normandie, il n'y avait aucune bonne raison pour que le fort s'allie au faible.

Une vieille terre de philosophie et de sagesse

Mais la force ne se trouve pas forcément dans ce que l'époque présente comme telle : des ports et une industrie, un commerce et des usines, des banquiers et des marchands, des raffineries et des grues.

De même, la faiblesse n'est pas non plus là où on la croit. La Basse-Normandie qu'on imagine maigrelette est depuis mille ans une vieille terre de philosophie et de sagesse, de littérature et de culture, d'architecture et d'art, de gastronomie et de nature, le tout dans des paysages préservés par l'industrie, atout majeur.

La ruralité épargnée par l'industrie peut-être déplorée si l'on pense en terme d'emplois, savourée si l'on réfléchit en terme d'écologie, voire d'écosophie.

Par ailleurs, la Basse-Normandie contemporaine est riche de talents qui ne s'exhibent pas, la place manque ici pour en donner la liste. L'un des traits du caractère de notre région est l'indépendance, l'autonomie, l'isolement, le goût de la liberté, le tout sans ostentation.

Reddition bas-normande

Ici, on ne se met pas en avant. On fait, on travaille, on va, le tout sans tambours ni trompettes. Ce qui manque à la Basse-Normandie, c'est de croire un peu en elle, puis de fédérer et de mutualiser ses puissances, de créer des coopératives où la force se trouve démultipliée.

Nous n'avons pas de grands fauves politiques en Basse-Normandie, pour la morale, c'est bien, pour les affaires, c'est moins bien... La plupart des élus de notre région semblent prendre acte béatement de cette réunification descendue du ciel parisien. Ceux qui la voulaient et en ont fait un argument politique pendant des années se trouvent gros-jean-comme-devant.

Gageons que, comme d'habitude, des postes richement dotés récompenseront cette reddition bas-normande des édiles en question. On en reparlera. Ceux qui tireront leur épingle personnelle du jeu semblent déjà se moquer de laisser la région basse aux caprices des requins de la région haute.

Raffineries ou raffinements...

Ce que je propose : puisque la politique n'est pas faite par ceux qui en vivent, qu'au moins elle soit faite par ceux qui veulent vivre. La Basse-Normandie pourrait au moins revendiquer dans la nouvelle grande Normandie réunifiée la dynamique culturelle avec une capitale ad hoc : Caen.

L'idée ne viendra pas d'en haut, les petits barons sont déjà tout à leur débandade. Qu'elle vienne donc d'en bas et que les talents culturels, artistiques, intellectuels, universitaires, se rassemblent pour proposer qu'à l'heure des partages du trousseau des mariés, il revienne aux Bas-Normands de ne pas disparaître.

Ainsi, dans un même couple, l'un s'occuperait des raffineries, l'autre des raffinements...

Michel ONFRAY.

(*) Fondateur de l'Université populaire de Caen qui ouvre ce lundi.

 

 

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Commentaires
B
« Ainsi, dans un même couple…raffineries, raffinements… » pirouette de vocabulaire pour clore un propos sur une note d’humour je suppose…
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