Au cas où Monsieur Carlos Da Silva, député PS de l'Essonne, proche de Manuels Valls, rapporteur du projet de loi sur une nouvelle carte régionale, ne le saurait pas, le chiffre "13" porte malheur... notamment dans le BTP: ce petit fils de travailleur émigré portugais qui, comme tant d'autres, ont besogné ici à la prospérité de notre pays, va devoir arbitrer l'avenir de la géographie française: beau chantier donc ! Mais faut-il déconstruire tout ce que le Sénat a réalisé au point d'être obligé de penser à l'inutilité du Parlement sous la 5ème République française: ignorer à ce point les réalités géo-historiques et les identités régionales (en Alsace et en Bretagne notamment) c'est comme bâtir sur du sable...
Faudra-t-il donc que des grains de sable breton ou alsacien fasse définitivement dérailler la réforme territoriale ?
Carlos Da Silva, petit fils d'ouvrier portugais, en charge du chantier des nouvelles régions françaises
Les députés rétablissent une carte à 13 régions
La carte qui sera soumise la semaine prochaine à la discussion de l'ensemble des députés dans l'hémicycle fusionne donc de nouveau l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardennes, et le Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées. La commission des Lois a refusé un amendement de députés du Nord-Pas-de-Calais tendant à repousser à plus tard la fusion de leur région avec la Picardie.
En revanche, la commission, contre l'avis du rapporteur Carlos Da Silva (PS), a maintenu une disposition votée par les sénateurs modifiant le nom de la région Centre, qui deviendrait "Centre-Val de Loire".
Les députés ont rétabli dans la version qu'ils avaient votée en première lecture le mécanisme prévu pour permettre à un département de changer de région. L'accord de chacun des deux conseils régionaux concernés devra être donné à une majorité des trois cinquièmes, alors que les sénateurs avaient introduit un double mécanisme: le vote à une telle majorité n'était requis que du conseil régional accueillant un nouveau département, et le conseil régional perdant un département ne pouvait s'y opposer que si une majorité des trois cinquièmes était contre.
Toutefois, Carlos Da Silva s'est déclaré "ouvert au débat" sur ce sujet lors de l'examen du texte dans l'hémicycle. La commission a par ailleurs supprimé une disposition votée par les sénateurs qui autorisait les collectivités départementale et régionale de Guadeloupe à fusionner.
Enfin, la commission a confirmé, comme le gouvernement l'avait fait voter par le Sénat, que les élections départementales se tiendront comme initialement prévu en mars 2015, alors que les régionales sont repoussées à décembre 2015.
Le seul espoir serait de laisser les régions qui veulent fusionner le faire et de laisser un temps de réflexion indispensable ailleurs.
En clair, la colère alsacienne jumelée à celle des Bretons pourrait remettre en cause la réunification normande car, comme l'a rappelé le député breton Urvoas, président de la commission des Lois, il faut maintenir des "soupapes" de sécurité face aux "tensions territoriales" générées par la réforme en assouplissant, par exemple, le droit d'option départemental pour une autre région... pour calmer la colère bretonne, par exemple !