PAYS de CAUX: un classement UNESCO pour sauver les CLOS- MASURES ?

La Normandie réunifiée sera très certainement la région française qui comptera le plus de sites ou objets inscrits sur la liste mondiale du patrimoine de l'humanité de l'UNESCO: Mont Saint Michel et sa baie; La Hougue patrimoine Vauban; Le Havre d'Auguste Perret; la tapisserie de Bayeux; la dentelle d'Alençon et à terme... Les plages du Débarquement de 1944; les falaises d'Etretat et pour finir, les clos masures du Pays de Caux qui sont gravement menacés par les mutations de l'agro-industrie et par le mitage péri-urbain. Une mobilisation initiée par le conseil général de la Seine Maritime se met en place avec pour projet ambitieux, l'inscription à l'UNESCO de ce patrimoine naturel et humain typiquement normand !

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Yvetot Les clos-masures de Seine-Maritime à l'Unesco ? Les réunions publiques

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Nouvelle étape dans le projet d'inscription des clos-masures dans la liste du patrimoine mondial de l'Unesco : des réunions sont organisées dans le pays de Caux (Seine-Maritime).

Dernière mise à jour : 23/01/2015 à 10:43

Importants dans l'organisation du paysage et de l'habitat cauchois jusqu'au milieu du XXe siècle, les clos-masures comme ici la ferme de la Bataille à Harcanville, sont aujourd'hui menacés. Le Département poursuit donc ses actions pour demander leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Pour espérer voir les clos-masures de Seine-Maritime s’ajouter à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, il faut prouver qu’ils sont de vrais trésors pour le patrimoine départemental et qu’ils ont une « valeur universelle exceptionnelle ». Mais il faut aussi les faire connaître au grand public pour que chacun comprenne l’importance de cette forme unique d’organisation de l’habitat et pour « unir les Seinomarins autour de ce thème fédérateur », précise Nicolas Rouly, président du Conseil général de Seine-Maritime.
Alors le Département de Seine-Maritime, qui se mobilise pour mener le projet à bien, organise des réunions publiques le 29 janvier à l’hôtel du Département à Rouen, le 18 février à Yvetot, le 19 février à Valmont et le 20 février 2015 à Fontaine-le-Dun. Il s’agira de présenter les résultats scientifiques et la démarche départementale dans ce projet de classement.

Les clos-masures sous toutes les coutures

La première étape dans ce dossier était « la connaissance scientifique » de ces clos-masures. Ainsi, le Département a mis en place un comité scientifique pluridisciplinaire. David Gaillard, géographe et géomorphologue à l’université de Caen (Calvados), Virginie Lemonnier-Lesage, historienne du droit coutumier normand à l’université de Rouen, Yannick Marec, historien à l’université de Rouen, Philippe Chéron, ingénieur d’études au service de l’inventaire et du patrimoine de la Haute-Normandie, Philippe Fajon, archéologue à la Direction régionale des affaires culturelles de la région, Virginie Maury-Deleu, paysagiste du conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement, Alain Joubert, ethnologue et vice-président du parc naturel régional des Boucles de la Seine, Catherine Deshays de la direction des archives départementales et Pauline Frileux, éthnoécologue à l’école nationale supérieure du paysage de Versailles ont, chacun selon leur spécialité, apporté des conclusions pour apporter leur analyse d’expert dans le dossier.
Cinq « points d’ancrage fondamentaux » ont ainsi été mis en avant : le pays de Caux possède un géo-système complexe, le clos-masure est le fondement de la singularité du paysage cauchois, c’est une structure agraire et un mode d’habiter qui a été maintenu grâce à un système successoral et un régime de propriété adapté, il est un exemple « éminent de résilience et de capacité d’adaptation qui témoigne de l’évolution de l’économie rurale en France et en Europe », et il fait l’objet de mutations profondes depuis la seconde moitié du XX^e siècle, qui le rendent vulnérables.

« Paysage culturels évolutifs et vivants »

Ainsi, « le clos-masure peut être considéré comme l’attribut essentiel d’un paysage dont la répétition du système agraire en pays de Caux a engendré son caractère unique ». Au sens de l’Unesco, le clos-masure pourrait donc s’inscrire dans la catégorie des « paysage culturels évolutifs et vivants », définie comme une œuvre conjuguée de l’homme et de la nature.
Pour compléter ces travaux, un étude comparative sera menée à l’échelle européenne et mondiale par Yves Luginbühl, agronome paysagiste, co-auteur de la convention européenne du paysage et membre du comité national des biens français.
Mais, en attendant, il faut donc rendre public ces conclusions scientifiques qui seront importantes dans le dossier. Elus et habitants du pays de Caux pourront donc en prendre connaissance lors des réunions publiques organisées en février.
Puis le Département poursuivra le long chemin dans ce projet de classement : il faudra effectuer l’analyse comparative, organiser un recensement des clos-masures, établir un premier dossier pour avis auprès des ministères de la Culture et de l’Écologie, figurer sur la liste indicative nationale sur laquelle l’État s’appuie pour choisir les biens à proposer auprès du comité du patrimoine mondial. C’est en effet l’État qui devra présenter le dossier.

• Pratique : Réunions publiques le 29 janvier de 14h à 17h à l’hôtel du Département à Rouen, le 18 février à 19h dans la salle du Vieux-Moulin à Yvetot, le 19 février à 19h à Valmont et le 20 février à Fontaine-le-Dun.

Sandra Beaufils

Commentaire de Florestan:

Il risque d'être plus facile de convaincre l'UNESCO de sauver d'urgence les clos masures que la fédération départementale de la FNSEA...

Comments

[crosman]

petit oubli...les jeux et sports normands sont aussi dans la pouque dans le cadre des jeux traditionnels français ; - )).