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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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26 avril 2015

CULTURE: encore un festival de moins en Normandie !

Après la fin programmée d'Automne en Normandie (trop éclectique ou élitiste...), après la fin du festival du film Nordique et la fermeture de seul grand cinéma d'art et d'essai dans le centre ville de la future métropole normande, voici qu'on apprend qu'un autre festival (haut) normand risque à son tour de fermer... Bien entendu, les clochemerleux Cancaennais ne manqueront pas de souligner que du côté de Rouen, le rayonnement et l'attractivité culturelle ne se porte pas très bien.

Logo À l'Est, du Nouveau

A l'Est il n'y aura plus de ... nouveau !

C'est vrai que la cultureuse caennaise pourrait se gausser de l'insuffisance rouennaise en ce domaine mais au risque de l'injustice (car on ne peut hélas tout savoir) et de la... bêtise ! (Ce qui serait vraiment bête de la part d'un intello ... caennais !)

Par principe, nous ne devons pas nous réjouir de la mort d'un festival en Normandie.

Mais notre devoir consiste surtout à souligner que dans le cadre de la future unité normande il faudra réorganiser, prendre le meilleur des expériences menées en Basse ou en Haute Normandie, mutualiser pour éviter le saupoudrage et les doublons: l'agenda culturel est désormais ni haut, ni bas et encore moins caenno-rouennais, il est normand !

Le potentiel de la Normandie est tellement impressionnant que notre région pourrait devenir la première destination culturelle régionale française juste derrière l'ïle de France. C'est ce que le festival "Normandie Impressionniste" a pu démontrer malgré ses détracteurs...

Il faut désormais travailler en réseaux d'acteurs, en cohérence avec ce qui peut être proposé ailleurs dans la région et proposer une visibilité médiatique claire, simple et pratique de la richesse extraordinaire de la proposition culturelle normande sur toute l'année (car en Normandie, la saison culturelle c'est pendant les quatre saisons...)

C'est urgent, car avec l'austérité financière qui va sévir de plus en plus dans les finances des collectivités territoriales, le désert culturel risque de progresser...

Ci-après le coup de gueule de Gilles Legrand, l'un de nos lecteurs que nous vous proposons de partager avec vous sur ce billet:

"C'est plus de 102 festivals qui ont été annulés partout en France cette année. C'est plus de deux cents fêtes médiévales en moins en 2015. Liste non exhaustive... Au dela des chiffres, encore des situations de plus en plus dures à vivre pour les artistes. La culture coûte soit! Vous verrez surtout combien elle coûte au tourisme, à l'activité locale quand un festival meurt.

Il est à noter que les seuls festivals qui tiennent le coup sont ceux décidés par et pour les élites politiques. Tel le fameux "Normandie impressioniste" voulu par Monsieur Fabius parce que cela correspond à ses goûts personnels. La vampirisation des budgets par l'Opéra de Rouen pour une certaine haute élite d'un côté et la populace culture TF1 d'un autre. Et entre les deux ? Tout pour l'élite la grande culture qu'on sauvegarde. Il faut voir le mépris et la destruction des compagnies de spectacle normandes et nationales, c'est une catatrophe qui se déroule dans l'indifférence générale.

Reste alors pour les élus, la culture maintenue à bout de bras par les bénévoles (pratique ! ça coûte moins cher) et en milieu rural on constate la destruction quasi totale de l'animation culturelle remplacée par des foires à tout et des pseudo-festivals sans artistes, telle la fête des Fleurs, des Courgettes ou des Carottes qui sont de banals marchés à la vente tout simplement. La culture des élites sera sauvée rassurez vous. Celle du peuple sera industrielle et commerciale made in pognon. Bref! une usine à crétins et à con-sommateurs non avertis..."

Commentaire de Florestan:

D'accord avec toi Gilles à un détail important près... C'est que la haute culture académique (ex: la musique classique) est tout autant menacée que la culture populaire de qualité pour la bonne et simple raison que nos "élites" (notamment politiques ou économiques ou administratives) n'y croient plus ou ne veulent plus y croire au nom, justement, d'un populisme mal compris. Regarde, par exemple, comment la Ministre de l'Education Nationale tente de réformer le collège ! (suppression du latin-grec, des classes européennes et introduction de vagues activités d'animation et d'éveil au détriment des horaires dédiés à la transmission des connaissances disciplinaires).

Ou encore sur les antennes de Radio France, (en grève pendant 26 jours, un record !) au coeur du plan d'économies et de restriction budgétaire proposé par Mathieu Gallet, la musique classique (France Musique et les orchestres) était au centre du colimateur. Le temps des Malraux, Vitez, Landowski et Lang d'un certain "élitisme républicain pour tous" sont terminés ! Il faut dorénavant de l'animation culturelle qui ne coûte pas cher, con-sensuelle (en deux mots) et qui puisse contribuer à une logique mercantile de marketing territorial...

Dans une époque où la seule différence entre les riches et les pauvres, c'est l'argent, nous assistons donc au grand retour des "Philistins" (pour parler comme un certain Friedrich Nietzsche)


 

http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/3029473/region/a-l-est-c-est-pas-le-perou#.VT1VRpOjbK9

Bilan inquiétant pour le festival À l’Est du nouveau à Rouen
Publié le 23/04/2015 á 22H59

Danger. À l’heure des dernières projections, ce soir à L’Omnia, bilan inquiétant du festival À l’Est du nouveau.

Bilan inquiétant pour le festival À l’Est du nouveau à Rouen

Encore un festival en sursis. Un de plus. Dire ainsi serait banaliser une endémie, près de 200 au national, et sonner l’appel aux morts en Normandie : cinéma asiatique de Deauville, canadien de Dieppe, coréen de la Fac de Rouen. Un quatrième serait à inscrire sur la liste des victimes mais la famille veut croire encore au miracle.

«Oui», répond Marketa Hodouskova à la question de savoir si le pronostic vital est engagé. Unique salariée, la directrice exécutive du festival À l’Est du nouveau compte sur la passion des 25 bénévoles pour finaliser cette 10e édition qui s’achève aujourd’hui, avec la projection de trois films à l’Ariel et à l’Omnia, et concert à L’Ubi.

En cause, le financement. Pour un budget de 50 000 €, «il en faudrait le double», lance la programmatrice. Alors, avec 15 000 € réunis par Ville, Département et Région, les collectivités locales jouent-elles le jeu ? «Surtout après la mort du festival du cinéma nordique et le Melville qui tire le rideau. Les deux étant intimement liés», analyse Guy Foulquié, entrepreneur et attaché de presse à titre gracieux en surlignant les délocalisations de l’événement à Elbeuf et Yvetot.

Le salut à l’ouest

Étonnamment, la raison de la survie du festival des films d’Europe centrale et orientale est à chercher du côté de Lima et de Buenos Aires. La déclinaison péruvienne, Al Este de Lima, draine 12 000 spectateurs. «Le soutien de l’organisation de promotion touristique, et la culture du partenariat d’entreprise [une grosse boîte de télécoms] n’est pas courante ici. Alors que beaucoup de sociétés d’ici exportent en Slovénie ou ailleurs.»

En Argentine, pays voisin, la seconde édition de Al Este del Plata se prépare pour août dans la capitale et à Cordoba. Mais alors pourquoi cette fièvre sud-américaine pour les Balkans ? David Duponchel, fondateur du festival, a fréquenté l’académie du film de Prague, République Tchèque, et enseigne à l’ombre du Machu Pichu ! Madre de dios.

Autre samaritain d’À l’Est du Nouveau, l’Union européenne. «Elle veut faire œuvre utile pour les peuples face à l’histoire. Du Kossovo par exemple. C’est une subvention fragile car accordée sans aucune assurance d’être renouvelée. À caractère exceptionnel», poursuit l’homme également spécialisé dans les cultures syriennes et babyloniennes. «Rouen n’existe pas sur la carte. Ce n’est pas si évident de faire venir des réalisateurs à Rouen.»

Et de faire dormir un nominé aux Oscars chez l’habitant. Mœurs de province avait sous titré Flaubert pour Madame Bovary.

PHILIPPE TUAL

p.tual@presse-normande.com

Site: www.alest.org

 

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U
Je suis d'accord avec vous G. Legrand pour partie. Mais je pense qu'on a quand-même en Normandie la chance d'avoir plein d'évènements en milieu rural (là -dessus on a pas oublié de regarder comment ça fonctionnait en Bretagne) : Jazz sous les Pommiers, Art Sonic à Briouze pour ne citer qu'eux... ou des projets qui mixent amateurs et pro comme Orphée aux Enfers (Fabrique Opéra) et les divers projets du COUR... Je pense que tout cela est populaire dans le sens noble du terme et c'est ce qu'il faut valoriser dans la réunification normande. Et tous les festivals qui ferment où qu'ils soient cela est triste.<br /> <br /> Ce qui m'inquiète est effectivement la disparition du latin et du grec. Pas une semaine sans que nous (artisans et artistes intervenants en milieu scolaire) ne recevions des latinistes collégiens du 27 et du 76 à Vieux-la-Romaine. Là-haut ils sont très inquiets sur la pérennisation des voyages et sorties culturelles liés aux langues. Outre le fait que ça donne du boulot au musées et aux artistes, cela fait se croiser et se connaître... les normands. En matière de culture tous les enjeux se recoupent.<br /> <br /> Bonne soirée,<br /> <br /> Christophe Pizy
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