UNITE NORMANDE: S'il y avait eu un référendum...
Les Normands auraient dit OUI ! Comme d'habitude, il faut distinguer entre la classe politique qui a tenté de stériliser pendant plus de 40 années la question normande au point de fragiliser l'avenir de notre région et les citoyens-habitants rêvant de la réunification normande mais finalement, pas plus que cela, car il fallait être lucide et réaliste face aux mesquines inerties de la caste politicienne.
Dans la semaine du 6 JUIN 2014, le Rouennais Hollande, président de la République Française, en charge de l'intérêt général de la Normandie depuis que l'anneau ducal avait été brisé en 1469 sur ordre du Roi de France Louis XI, est entré dans l'Histoire normande en imposant l'unité régionale contre son principal baron local: la question du référendum préalable à l'unité ne se pose donc plus pour la Normandie.
Reste à transformer en référendum d'adhésion à la Normandie et à un projet normand, les prochaines élections régionales de décembre 2015: ce n'est pas gagné !
On trouvera ci-après, un article plutôt pertinent proposé par Normandie actu sur cette question référendaire normande: contrairement à ce que l'on dit trop souvent, les Normands auraient sincèrement répondu à la question posée et non pas à celui qui aurait pu la leur poser...
À l'aube de l'an 2000, BVA lançait un sondage sur la réunification de la Normandie. 65% des Normands se déclaraient favorables au rapprochement de la Haute et de la Basse.
Mise à jour : 26/04/2015 à 16:18 par Solène Bertrand
Interrogés en 1999 sur l'identité normande, Haut et Bas-Normands déclaraient partager, à 29%, une histoire commune : celle du Débarquement de 1944. © milamon0 - Fotolia.com
En 1999, soit plus de 15 ans, l’institut de sondage BVA lançait une enquête sur l’opinion et le projet d’unification de la Normandie. Cette étude prophétique soulignait les espoirs que les Normands, Haut et Bas confondus, plaçaient en la réunification. En cas de référendum sur la fusion des deux Régions, une très large majorité des Normands (65%) déclarait, en 1999, qu’elle voterait pour l’unification de la Basse-Normandie et de la Haute-Normandie, contre seulement 15% qui voteraient contre.
Les Normands manifestaient, massivement, le désir de se rassembler pour créer une Région plus forte, plus dynamique. Ce qui n’était pas le cas des élus normands, qui, en 2008, alors que Nicolas Sarkozy, président de la République, s’interrogeait sur la réunification de la Normandie, demeuraient sceptiques sur la fusion et son intérêt.
Les Normands interrogés en 1999 manifestaient massivement leur désir de voir fusionner deux Régions : une force, selon eux, pour affronter l’avenir européen, notamment économiquement. Un choix logique et évident pour les sondés qui estimaient que la réunification serait positive pour les infrastructures des transports et pour le développement économique.
Il ne pourrait être plus clair que le choix exprimé n’est en rien « folklorique », mais répond à des préoccupations concrètes, analysait Jérôme Sainte-Marie, directeur des études politiques.
Dans ce sondage, les Normands manifestaient leur attachement à la région. Neuf habitants sur dix se disant attachés à la Normandie, contre 81% à leur département. Déjà une identité commune émergeait :
En Basse-Normandie (66%) comme dans une moindre mesure en Haute-Normandie (52%) c’est l’appartenance à la région au sens large qui est privilégiée. Un autre élément concourt à l’image d’une très grande unité identitaire : pour les habitants de la Basse-Normandie (50%) comme de la Haute-Normandie (51%), parmi les quatre Régions administratives voisines de la leur, c’est avec « l’autre » Normandie que l’on souhaite voir se renforcer les liens, indiquait l’étude de 1999.
Dans la Normandie du XXIe siècle, 85% des Normands estimaient que la réunification dynamiserait la Région. Les opposants à celle-ci, quant à eux, redoutaient le coût financier d’une telle mesure, s’interrogeant sur le changement institutionnel induit par cette réforme et sur les choix administratifs qui en découleraient. En somme, quelle capitale pour la Normandie réunifiée : Caen ou Rouen ? Telle était déjà la question. C’est toujours le cas.
Si, majoritairement, à la lecture de ce sondage, les Normands se retrouvaient sur le terrain historique (le Débarquement de 1944, notion qui arrive en tête de ce que représente la Normandie pour ses habitants) et culturel (notamment, le patrimoine culinaire : camembert, cidre, calvados, fromages, lait et pommes), la fausse note intervenait entre Haut et Bas-Normands quand était abordé le choix d’une capitale : les Hauts-Normands étaient 38% à choisir Rouen comme capitale d’une Normandie unifiée, alors que les Bas-Normands choisissaient, dans la même proportion, Caen.
Cette différence n’a cependant rien d’irréductible, le premier choix exprimé (36%) étant celui d’un partage des compétences entre les deux cités, indiquait l’étude.
Le triangle Rouen-Caen-Le Havre séduisait 7% des sondés. Le Havre ne faisait déjà pas l’unanimité (6%). Prophétique, le sondage de BVA ?
En 2008, les élus haut et bas-normands ne partageaient pas l’enthousiasme de la population. À l’époque, l’annonce de Nicolas Sarkozy ne faisait pas l’unanimité et les deux présidents de Région se montraient très prudents, voire sceptiques sur ce projet de fusion. « Notre projet mettait en avant Caen, capitale régionale, et toutes les fonctions que cette ville remplit aujourd’hui », indiquait, à l’époque, Laurent Beauvais, président de la Région Basse-Normandie, qui rappelait que le projet ne devait pas affaiblir Caen.
De son côté, Alain Le Vern, alors président de la Région Haute-Normandie, rejetait cette fusion :
"En quoi le fait d’être réuni avec la Basse-Normandie administrativement va nous rendre plus fort ? Il faut le démontrer. Il n’est pas du tout évident qu’on sera plus costaud pour gérer les lycées, qu’on sera plus efficace pour accompagner nos filières économiques qui sont très différentes en Haute et Basse-Normandie. Comment réorganiser l’État ? Une fusion rapprocherait-elle les pouvoirs et les services publics des citoyens? Évidemment la réponse, on la connaît : elle est non."
Commentaire de Florestan:
Faire les poubelles de l'Histoire peut se révéler très utile, à titre... pédagogique !