Comment les villes moyennes voient-elles l'arrivée de la grande Normandie? Quelques éléments de réponse à Vire et Fécamp. Reportage
Vire, 11 800 habitants. Fécamp, 19 986 habitants. La capitale du Bocage dans le Calvados, l'ancien grand port de pêche des Terre-Neuvas en Seine-Maritime. Deux villes moyennes, plutôt éloignées des centres de décision.
À ces deux bouts de la Normandie de demain, la question de la réunification n'est plus un objet de débat. Des élus très favorables à cette nouvelle région, des acteurs de terrain plutôt confiants dans la puissance de la marque « Normandie ». La grande région est vécue comme une chance.
Marc Andreu Sabater, maire PRG de Vire s'y prépare en accélérant le mouvement sur le terrain des nouvelles associations de communes : « Nous avons les atouts pour exister dans cette grande Normandie. Et pour encore mieux exister dans cette nouvelle grande région, nous nous prenons en main en travaillant avec nos voisins. D'une intercommunalité à 18000 habitants aujourd'hui, nous voulons rapidement atteindre les 50 000. Le tout sur un territoire cohérent, à la fois agricole et industriel. » Pour ce militant de toujours de la réunification, « l'objectif pour nos collectivités sera de peser assez lourd pour être en position de contractualiser avec la Région. Surtout que le conseil régional gère les fonds européens ».
Vire avec 10 000 emplois pour 11 800 habitants a une carte à jouer dans l'équilibre des territoires. Son maire y croit : « Dans les cinq ans, nous pouvons compter sur environ 100millions d'euros d'investissements privés. » De quoi exister dans une grande Normandie.
Même discours volontariste à plus de 180 km de là, à Fécamp, superbe balcon sur la Manche.« Je suis pour des grandes régions et des intercommunalités puissantes », avance Estelle Grellier, députée PS de Fécamp et ancienne présidente de l'agglomération. « C'est le chemin suivi à Fécamp mais aussi à Bolbec, poursuit la colistière de Nicolas Mayer-Rossignol. En s'organisant, les agglomérations auront voix au chapitre. La Région nous a toujours soutenus au travers des contrats d'agglomération. Il n'y a pas de raison que la grandeNormandie ne continue pas cette politique. »
Pour la députée, le débat Rouen-Caen n'est pas une priorité. Elle plaide plutôt pour les « territoires » et défend Le Havre « qui doit avoir sa vraie place dans la Normandie. Si Le Havre pèse, cela sera, par induction, positif pour Fécamp ».
Marie-Agnès Poussier-Winsback (Les Républicains) a pris la mairie à la gauche en 2014. « En politique, il faut être d'un naturel optimiste. Cette nouvelle région est une formidable chance, note la candidate aux régionales, 5e sur la liste UDI-LR en Seine-Maritime. Mais aujourd'hui, le vrai enjeu de la réforme est dans l'organisation de nos territoires. Et en Seine-Maritime, le préfet n'a pas été assez audacieux pour Fécamp ou Dieppe. On a l'impression que tout est fait pour la métropole rouennaise. »
Pour sa ville qui a subi l'irrémédiable déclin de la grande pêche, la maire parie sur le tourisme grâce à la proximité de Paris. « Quand je pense que les Parisiens vont faire de la voile tous les week-ends en Bretagne, nous devons absolument faire connaître notre plan d'eau.» La marque « Normandie » devrait l'y aider.
Commentaire de Florestan:
Non monsieur Lalay, il n'y a pas que le clochemerle Caen vs Rouen en Normandie et la "Grande" Normandie n'est grande que pour les mesquins!