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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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2 février 2016

JACQUES RIVETTE: Hommage à un grand cinéaste normand...

Dans la discrétion et l'élégance qui lui étaient coutumières, Jacques RIVETTE, le dernier grand survivant de la Nouvelle Vague du cinéma français des années 1960 - 1970 et, assurément, le plus grand cinéaste normand, natif de Rouen et qui garda toute sa vie un lien de tendresse avec sa Normandie natale, est mort le 29 janvier 2016.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Rivette

L'Etoile de Normandie tient à rendre hommage à celui qui a peut-être donné son plus beau rôle à l'une de nos actrices françaises préférées, Sandrine Bonnaire incarnant une splendide et radieuse Jeanne d'Arc emplie d'authenticité médiévale et ... spirituelle loin des gros effets spéciaux et des tumultes des grosses reconstitutions historiques avec une caméra aussi méditative qu'un livre d'heures, le tout baigné dans la somptueuse toile sonore de l'époque proposée par Jordi Savall restituant à nos oreilles modernes, le grand tube européen des années 1400, la chanson "l'Homme armé" certainement dédiée à la Pucelle brûlée vive sur le marché de Rouen par un matin pluvieux de 1431...

Jacques RIVETTE  "Jeanne la Pucelle: 1ère partie / Les batailles; 2ème partie / Les prisons" (1994)

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http://www.lefigaro.fr/cinema/2016/01/29/03002-20160129ARTFIG00194-mort-de-jacques-rivette-l-homme-qui-aimait-la-passion.php

Mort de Jacques Rivette, l'homme qui aimait la passion

DISPARITION - Le cinéaste s'est éteint ce vendredi à l'âge de 87 ans. Il laisse une oeuvre originale, ouverte, audacieuse.

Il était frêle, fragile, d'une infinie douceur. Il s'effaçait. La maladie l'avait contraint au retirement. On ne l'oubliait pas. On vivait avec ses films, avec le souvenir de rares mises en scène, avec ses livres. Jacques Rivette s'est éteint vendredi matin. Il aurait eu 88 ans le 1er mars prochain. Une maladie, longue et cruelle, l'avait coupé du monde des apparences.

Il était frêle, mais d'une force morale et d'une intelligence, d'une culture sans faille. Jacques Rivette était un homme du livre, un passionné de littérature à la mémoire phénoménale. Il lisait, il écrivait et nombre de ses films sont inspirés d'oeuvres littéraires à commencer parSuzanne Simonin, la religieuse de Diderot (titre exact de son film de 1966, avec Anna Karina, interdit par André Malraux, alors ministre de la Culture. Une censure qui le fit connaître du grand public. Il s'en serait passé.

Sous le soleil de Saturne

Très tôt, Jacques Rivette, avait aimé le cinéma et à Rouen déjà il avait tourné un premier film, Aux quatre coins. À Paris, celui dont son camarade Claude Chabrol disait qu'il ressemblait au chat du Cheshire d'Alice au pays de merveilles, participa à vie de deux revues. La Gazette du cinéma naît, dès 1950, autour d'un ciné-club du quartier latin. Jean-Luc Godard et Maurice Schérer qui prend le nom d'Eric Rohmer, sont de la partie. Puis viennent Les Cahiers du cinéma. Il y collabore dès 53 avant d'en prendre la direction de 63 à 65. Jusqu'à l'orée des années 70, il y publiera des articles.

Il appartenait à cette génération dite de «La Nouvelle Vague». S'il pouvait être acerbe dans ses jugements, il révérait ceux dont il avait été assistant, Jacques Becker, Jean Renoir, apprenant sur les plateaux son métier.

Cet homme au caractère souvent sombre, taciturne, s'organisant, même dans les années les plus heureuses de sa vie, pour qu'on ait le plus grand mal à le joindre, cet homme qui se cachait sous le soleil de Saturne, agissait, s'engageait. Repéré par Pierre Braunberger, son film de vingt minutes, Le Coup du berger, qu'il a commencé sans un sou, lui apporte la reconnaissance du milieu. On est à peine en 56.

Les films courts de Jacques Rivette sont des raretés: il aimait filmer long, il aimait prendre son temps, il savait que l'on s'installe dans un film comme dans un roman épais dont on redoute de voir venir la dernière page. Sorti en 1969, L'Amour fou dépasse les quatre heures. On y retrouve les héros des Idoles au théâtre, Bulle Ogier et Jean-Pierre Kalfon. André Téchiné est assistant. Un film emblématique de l'immédiat après mai 68. Une comédienne, un metteur en scène. Une rupture.

La fascinante Belle Noiseuse

Bulle Ogier est la comédienne idéale du monde de Jacques Rivette. Elle possède la grâce, la délicatesse, la beauté, la profondeur de celles que l'on retrouve dans toute sa filmographie et qu'il réunissait dans ses tentatives théâtrales. Bulle Ogier a tourné sept longs métrages sous sa direction, dont l'inclassable Out 1: noli me tangere, douze heures quarante dont il fera une version plus courte. En ce temps là, il s'appuie sur un synopsis laconique et des improvisations. Mais il va évoluer et en venir au «canevas» (encore le théâtre). C'est le cas pour Céline et Julie vont en bateau (1974) ou encore La Bande des quatre (88).

Il tourne beaucoup: Duelle, Noroît, Le Pont du Nord, L'Amour par terre. Pascal Bonitzer et Christine Laurent signent les scénarios. En 1991, il réunit Michel Piccoli et Emmanuelle Béart dans la fascinante Belle Noiseuse d'après Balzac et se met à l'un des ses très grands films: les deux parties de Jeanne la Pucelle avec Sandrine Bonnaire (1994). Les comédiens, les comédiennes adoraient cet homme du «je ne sais pas».Au fil de sa vie, il était passé par des moments de découragement. Les amis veillaient. Il se reprenait. En 2007, avec Ne touchez pas à la hache s'inspire de La Duchesse de Langeais de son cher Balzac, il retrouve son thème unique: la passion dangereuse. Et il n'était que cela: passion.

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