ROUEN: la politique culturelle en peau de lapin ou de... léopard?

Ma culture, c'est Rouen !

Tel est le slogan..  A la suite des Secondes Rencontres de la Culture, organisées le 15 mars dernier au Hangar 106, la Ville de Rouen lance une campagne de communication destinée à promouvoir le dynamisme culturel de son territoire. 

A priori, on ne pourrait qu'approuver cette approche dynamique de promotion du territoire métropolitain rouennais puisque les grandes métropoles régionales françaises se font une concurrence vive sur le terrain des "aménités" (services offerts à la population qui contribuent au rayonnement et à l'attractivité d'une place métropolitaine), la culture devenant le fer de lance d'une stratégie d'intelligence territoriale... Etc, etc...

L'affiche officielle de l'opération ne fera que confirmer une impression désagréable: s'agit-il réellement des pratiques culturelles authentiques que l'on pourrait trouver à Rouen ou d'une belle opération d'emballage et de communication?

Et la Normandie là dedans?

On notera simplement que la jolie "auteure" porte un manteau en moumoute imprimée façon "peau de léopard": l'allusion à la Normandie s'arrêtera là!

Qu'en est-il vraiment de la culture à la métropole de Rouen? Du budget réellement consacré? De certains projets ambitieux autrefois portés bien hauts, telle la médiathèque Grammont ou la reconstruction d'un opéra rive gauche? Ou encore du futur site de l'école des Beaux arts...

Certes! du côté patrimonial, la métropole de Rouen a repris les choses en main de façon positive et volontariste: reprise de la gestion des musées; création future d'un quartier des musées autour du square Verdrel; création de l'Historial Jeanne d'Arc dans le palais archiépiscopal; création du Panorama; restauration de l'Aître Saint Maclou; création de l'auditorium de Normandie dans l'ancienne chapelle du lycée Corneille (avec la Région) et achèvement (nous en avons parlé sur l'Etoile de Normandie) des grands travaux de restauration de la cathédrale de Rouen (avec l'Etat et la Région).

Mais la culture?

Voir sous le lien suivant un article de Paris Normandie rappelant le programme de ces secondes rencontres pour la culture du 16 mars dernier:

http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/5308940/la-deuxieme-edition-des-rencontres-de-la-culture-se-tient-aujourd-hui-a-rouen

La métropole de Rouen en refusant de prendre en charge pleinement la compétence "culture" montre sur ce sujet symbolique sa fragilité structurelle. Ailleurs, les métropoles régionales sont animées fermement par la commune centre: le maire de la commune centre est le président de la communauté d'agglomération ou de la métropole. Ce n'est pas le cas à Rouen... où l'agglomération, dans sa diversité communale, pèse plus que la commune centre: parmi les 13 métropoles de la loi MAPAM, celle de Rouen est celle qui dispose du plus grand nombre de communes.

Cela pourrait être le gage d'une vision plus coopérative, partagée et démocratique d'un intérêt général métropolitain, à condition que les élus intéressés soient conscients de faire une métropole en refusant le réflexe localiste qui fait aussi la réputation de la métropole "aux cent clochers"!

Enfin, sur la question de savoir si les métropoles "attractives", "rayonnantes" sont réellement les "locomotives du territoire", voir un point de vue critique sous le lien suivant:

"Taille des villes et performance économique : une légende urbaine"

http://sms.hypotheses.org/6741