Les cinq présidents départementaux normands refusent de verser le RSA
Les contraintes s'accumulent pour les présidents de départements qui découvrent qu'ils n'ont, à la fois, plus assez d'argent pour investir dans les politiques publiques qui sont situées au delà de leurs compétences obligatoires (ex: tourisme, culture) mais aussi, et c'est plus grave, pour continuer à assurer leurs compétences obligatoires, à savoir, la poltique sociale de proximité.
L'affaire est grave car le pacte républicain est rompu par les plus riches qui préfèrent ne pas payer leurs impôts en France en cachant leur fortune dans des paradis fiscaux, mais aussi par le bas, à destination des plus pauvres et des plus fragiles d'entre nous lorsque certaines allocations ne peuvent plus être versées car l'Etat qui est le chef d'orchestre de la solidarité nationale (nous ne sommes pas dans un pays décentralisé mais dans un pays déconcentré) n'assume plus ses responsabiltés financières, à l'instar d'un grand donneur d'ordres qui oserait ne plus payer les factures qu'il doit à ses sous-traitants!
Les cinq présidents des Départements de Normandie refusent de payer le "RSA jeunes". Ils souhaitent que ce soit l'État qui s'en charge. (Photo © D.Daguier)
Les cinq présidents des Départements de Normandie réagissent à la proposition de Christophe Sirugue, député PS de Saône-et-Loire sur la prestation RSA (Revenu de solidarité active) jeunes. Dans un rapport intitulé « Repenser les minima sociaux », remis lundi 18 avril 2016 au Premier ministre Manuel Valls, le député propose l’extension du RSA aux 18-25 ans, pour « empêcher de voir un jeune commencer sa vie dans la précarité ». Une réforme que les cinq présidents des Départements Normandie, Alain Lambert (Orne), Sébastien Lecornu (Eure), Jean-Léonce Dupont (Calvados), Pascal Martin (Seine-Maritime) et Philippe Bas (Manche), refusent de financer, déclarent-ils dans un communiqué commun, daté du vendredi 29 avril 2016.
Après l’augmentation du point d’indice, la généralisation du RSA pour les 18-25 ans proposée par le rapport Sirugue met encore davantage en péril la situation budgétaire des Départements. L’État doit payer ce qu’il prescrit, écrivent les cinq présidents normands.
Les départements de France alertent sur le coût d’un “RSA jeunes” https://t.co/03HeeFl1s7 @ADepartementsF @Dbussereau #RSA
— Acteurs publics (@acteurspublics) 19 avril 2016
À 1 an de l’élection présidentielle, prêt à tout #Hollande (re)sort l’état providence…#RsaJeune
— GJourneaux ن (@GJourneaux) 21 avril 2016
C’est pas cher c’est l’état qui paie !
#telsonne #RSAjeune :la solidarité familiale a ses limites bcq d’étudiants travaillent !Réagissons l’étudiant n’est pas1 coût!@franceinter
— Isabel.BC (@Isa68Isabelle) 20 avril 2016
#RSAjeune “Les jeunes n’ont pas besoin de l’aumône de l’État mais d’un emploi” @cestrosi au #LeTalk
— T Quinault Maupoil (@TristanQM) 20 avril 2016
Annonce bien tardive mais projet essentiel pour l’autonomisation & l’accès aux droits des jeunes #JRG #PRG #RSAjeune https://t.co/3uGe8PkraY
— GeraldineGuilpain (@Geraldine_Gu) 19 avril 2016
Interview très intéressante ….. #RSAjeune #RSA
— Regis Gay (@gayregis) 19 avril 2016
Comment les minima sociaux facilitent la vie des jeunes
https://t.co/28Sp1UCFAp
Cette allocation, versée par la Caisse des allocations familiales mais financée par les Départements augmenterait chaque année. Dans l’Eure, Sébastien Lecornu fait état d’une augmentation de sept millions pour atteindre 77 millions entre 2014 et 2015. « Le Département va devoir verser la moitié des 80 millions d’euros nécessaires au paiement des allocataires du RSA. Je me pose la question : on s’arrête quand ? », avait indiqué Sébastien Lecornu, dans un communiqué, le 5 octobre 2015. Les présidents des Départements de Normandie ne veulent plus payer le « surplus » du RSA.
Les Départements ont supporté, entre 2005 et 2015, 17 milliards d’euros de reste à charge. Nous considérons que cette contribution financière ne peut plus augmenter, à défaut de quoi la pérennité des services publics départementaux serait inévitablement menacée, déclarent-ils.
Déjà, en février 2016, lorsque le Département du Haut-Rhin, dirigé par la droite, avait annoncé vouloir conditionner le versement de la prestation RSA (Revenu de solidarité active) à sept heures par semaine de bénévolat, les présidents de l’Orne, Alain Lambert et de l’Eure, Sébatien Lecornu, s’étaient prononcés « pour ».
> Lire aussi : RSA contre « bénévolat ». En Normandie, les présidents de l’Orne et de l’Eure, sont « pour »