NOTRE DAME DE GRAVENCHON: "couper le robinet, c'est notre 49.3 à nous!"
Telle était l'image saisissante utilisée par l'un des salariés grévistes CGT de la raffinerie Exxon Mobil de Notre-Dame de Gravenchon -Port Jérôme, la seconde plus grande des huit raffineries encore présentes sur le territoire français et qui, avec la raffinerie voisine de Gonfreville L'Orcher (Total), fournit 40% des produits pétroliers distribués en France. Les deux raffineries de la Basse Seine normande sont donc arrêtées et de, toute façon, elles n'auraient pas pu fonctionner plus longtemps car les dockers du port du Havre sont aussi en grève en bloquant les terminaux pétroliers à commencer par le dépôt de kérozène qui alimente directement l'aéroport Roissy Charles de Gaulle par un pipeline ...
Après la "libération" de la raffinerie de Fos sur Mer, selon la phraséologie officielle, les salariés grévistes se sont dit qu'il était plus simple de couper les robinets plutôt que de risquer la sécurité des installations par des affrontements avec les forces de l'ordre à l'entrée du site.
Bien évidemment, l'économie régionale normande, à commencer par celle de l'Estuaire et du Havre souffre.
http://www.europe1.fr/societe/terminal-petrolier-du-havre-on-ferme-les-vannes-2753008
Blocage du pont de Normandie, mercredi 25 mai 2016:
Possible mise à l'arrêt des centrales nucléaires normandes:
Alors que les choses soient claires:
La responsabilité politique et pratique en incombe à l'actuel gouvernement qui commet, une nouvelle fois, l'erreur de s'enferrer dans la défense d'intérêts qui ne correspondent pas à l'intérêt général du pays car les grands arbitrages idéologiques en matière de politique économique et sociale ne sont pas rendus sous les ors parisiens de la République française mais dans les mornes salles de réunion climatisées et aseptisées bruxelloises:
On ne dira jamais assez que l'armature fondamentale de cette funeste "loi El Khomry" dite "loi Travail" tendant à réformer le code du travail (comme si la réforme du thermomètre pouvait faire tomber la fièvre) a été forgée par la Commission européenne elle-même dans le cadre des fameuses "lettres de cadrage" qu'elle envoie régulièrement aux gouvernements des pays membres de la zone euro pour leur indiquer les réformes qui seraient souhaitable de faire pour assurer l'harmonisation du marché du travail européen.
C'était même un avant-projet déjà presque totalement ficelé par Bruxelles que le cabinet de la nouvelle ministre Myriam El Khomri avait eu la surprise de découvrir à l'automne 2015 au point de provoquer une épidémie de démission de hauts fonctionnaires écoeurés au ministère du Travail...
Le problème est que ces décisions essentielles sont prises délibérément loin des instances légitimement démocratiques. Et quand il faut tout de même passer devant un parlement représentant légitimement la Nation, pour faire passer cette énième couleuvre bruxelloise à la sauce libérale, le déni de démocratie éclate au grand jour avec l'interruption du débat parlementaire par l'article 49 alinéa 3 de la constitution de la 5ème République qui est tout sauf un outil de gouvernement si l'on considère que le parlement est encore un lieu de discussion démocratique et non pas une simple chambre d'enregistrement.
Ci-après l'analyse de la situation par un certain... Hervé MORIN:
(source: Ouest France Caen, 24/05/16)