CANAL SEINE NORD EUROPE: Où sont les Normands?
Certains connaissent bien la petite rubrique de Ouest-France: "où sont nos navires?"
Sur la question du canal Seine Nord Europe qui risque de marginaliser le canal naturel sinon historique reliant la mégalopole parisienne à la mer, on se demande où sont passés les Normands car l'article qui suit a au moins le mérite de montrer comment devrait travailler un lobby actif pour obliger le diplodocus francilien, obnubilé par l'obsession de sa propre trombose dans les transports de part et d'autre du périph', à s'intéresser à des questions plus lointaines:
http://www.faq-logistique.com/TL&A-Focus-Feuillet-Environnement-Canal-Seine-Nord-Europe.htm
(Si les équipements de la Seine normande devaient rester en l'état actuel le scénario rose présenté ci-dessus risque de devenir un cauchemar...)
On découvre, en effet, que la région Ile de France s'implique financièrement aussi peu dans le canal Seine Nord Europe pourtant fermement soutenu par son lobby nordiste que dans l'Axe Seine laissé en déshérence par un lobby normand trop longtemps disparu et appelé à renaître:
Car même s'il faut à tout prix éviter que le canal SNE des Nordistes ne se fasse CONTRE l'Axe Seine des Normands, il faudrait aussi et surtout éviter que les Parisiens se défaussent sur les Nordistes et les... Normands pour le financement de leur raccordement logistique au Monde entier.
Le mépris et la nonchalance parisienne sont tels qu'il ne paraît pas idiot qu'un Hervé MORIN ait intérêt à rencontrer, d'abord, Xavier BERTRAND avant de discuter avec Valérie PECRESSE ou avec tout représentant de l'Etat central.
http://www.environnement-magazine.fr/article/47498-ou-en-est-le-canal-seine-nord-europe/
le 26/05/2016
Coup sur coup deux colloques, un en région, l'autre à Paris, viennent de réunir des centaines d'élus et professionnels du fluvial pour faire le point sur l'avancement du projet de canal Seine-Nord Europe, lancé il y a plus de vingt ans. Les choses prennent forme. Les premiers coups de pioche sont prévus en 2017 ou 2018. Et sa mise en service entre 2023 et 2025. Le secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies s'est exprimé sur le sujet.
Alors que le transport fluvial de marchandises boit la tasse, pas seulement du fait de la conjoncture mais faute d'une stratégie nationale et de la faiblesse du réseau et des équipements, le canal Seine-Nord Europe est attendu comme le messie pour redonner un cap au fret par voie d'eau. Le but est, rappelons-le, de mieux connecter le bassin parisien aux 20.000 km du réseau fluvial européen à grand gabarit, de relier l’Escaut à la Seine et les ports entre eux, de Paris à Rotterdam en passant par Lille, Dunkerque, etc. L’Europe ayant confirmé sa participation au financement il sera bel et bien creusé.
Un nouvel établissement public
La création de la société de projet qui va être chargée de réaliser l'infrastructure fluviale est actée et devrait être effective en septembre. Suivront le lancement d'appels d'offres puis le chantier. « Il sera suffisamment exceptionnel pour bénéficier, comme le fut le tunnel sous la Manche, de la démarche Grand chantier », explique un fin connaisseur du projet, le député du Nord Rémi Pauvros, rapporteur d'une mission parlementaire qui a conduit dans le passé à recalibrer ce projet qui pèse près de 5 milliards d'euros. Côté réglementaire la prochaine échéance attendue est, début 2017, l'obtention de la déclaration d'utilité publique (DUP) intégrant justement ces modifications de tracé. Au canal seront rattachés quatre plateformes multimodales dont « le modèle économique reste à inventer, relate Gérald Darmanin, vice-président délégué aux transports de la région Hauts-de-France. Nous nous y attelons avec les collectivités, les intercos principalement. Avec dans l'idée une gouvernance ouverte, la moins figée possible, peut-être sous forme d'une Semop (société d'économie mixte à opération unique) ou d'une SPL ». La nouvelle région a confirmé les engagements pris par les conseils régionaux du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie. Les départements aussi.
Une ombre au tableau
Il manque à l'appel la subvention de 210 millions d'euros de la région Île-de-France. « Deux hauts fonctionnaires continuent de plancher sur ce tour de table financier où il est regrettable que cette région ne mette pas au pot alors que l'ensemble des collectivités répondent présent », écorne le secrétaire d’État Alain Vidalies. « Nous allons prendre rendez-vous avec cette région. Car il est difficile à comprendre qu'elle ne veuille pas s'engager alors que les marchandises qui transiteront par le futur canal alimenteront son bassin de vie », ajoute le sénateur de la Somme Jérôme Bignon. « Il n'y a pas d'un côté la Seine et de l'autre le canal. Tout est lié ! Le trafic sur l'axe Seine est en berne, les freins à son développement sont nombreux, nous travaillons d'ailleurs dessus », rebondit l'ex-ministre aujourd'hui députée de Seine-Maritime Valérie Fourneyron. Pour comprendre pourquoi la France, qui dispose du plus grand réseau navigable d’Europe, transporte huit fois moins de marchandises par voie d'eau que l'Allemagne, six fois moins que les Pays-Bas et s'est fait doubler par la Belgique et la Roumanie, Environnement Magazine a fait le point au mois de mai sur le sujet.
Morgan Boëdec
Commentaire de Florestan:
Pour relancer l'Axe Seine normand il faudrait que les Normands en prennent clairement le contrôle: le pilotage depuis Matignon n'est pas satisfaisant car le schéma stratégique de développement de la vallée de la Seine cuisiné par le préfet Philizot présente un gros risque de subordination de la Normandie à la région parisienne.
Mais pour que les Normands reprennent en main la Seine normande il faudrait aussi qu'ils soient réellement d'accord entre eux quant à la façon d'organiser les grandes infrastructures de l'Axe Seine, à commencer la question du désenclavement du port du Havre en terme de fret ferroviaire massifié ainsi que nous le rappelle fort opportunément Michel Duval ci-après:
Merci à François Gay de m'avoir transmis l'article d'Environnement magazine ci-dessus.