VANDALISME EDILITAIRE à TROUVILLE: La DRAC NORMANDIE constate le scandale...
C'est un peu comme dans un mauvais western... La cavalerie vient toujours après la bataille! Le vandalisme édilitaire à Trouville sur la friche de l'ancien casino est caractérisé. Une visite d'inspection diligentée par le ministère de la Culture et les services de la DRAC Normandie a eu lieu le 27 juin 2016: le constat est sans appel. Et le satrape local en poste depuis plus de trente ans, Monsieur Christian Cardon va devoir assumer, enfin, ses responsabilités!
(voir aussi la video: édifiant et consternant!)
Lundi 27 juin 2016, à la suite de la demande de Jack Lang, deux représentants de la Drac ont effectué une visite du théâtre de Trouville-sur-Mer et de la salle de baccara du casino
29/06/2016 à 20:54 par Sophie Quesnel
Christian Cardon, maire de Trouville-sur-Mer (Calvados) a servi de guide à Philippe Rochas, conservateur des monuments historiques et à Jérôme Beauney, architecte des bâtiments de France.
Lundi 27 juin 2016, à la suite à l’intervention de Jack Lang, deux représentants de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) ont effectué une visite des lieux saccagés du casino de Trouville-sur-Mer (Calvados).
Entre consternation et colère. C’est le sentiment que semblaient éprouver, lundi 27 juin, les participants à la visite du théâtre en présence des représentants de la Direction régionale des affaires culturelles. En effet, pour Philippe Rochas, conservateur régional des monuments historiques et Jérôme Beauney, architecte des bâtiments de France, pour les élus et représentants d’associations qui n’avaient jamais pénétré dans le théâtre du casino, la surprise a été de taille. Plafonds éventrés, orchestre saccagé, moquette arrachée, il ne reste plus rien du décor qui, jusque dans les années 70, faisait la réputation d’un des temples de la culture de province. Et que dire de la salle de baccara du casino, transformée en usine par un enchevêtrement de tuyaux et autres gaines d’aération ?
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Sans l’intervention d’Élisabeth Schemla, conseillère municipale d’opposition et présidente du comité de sauvegarde du théâtre et du patrimoine trouvillais, combien de temps cette dissimilation aurait-t-elle encore duré ? Si elle n’avait pas alerté Jack Lang, le secret le mieux gardé de Trouville aurait-il été enterré purement et simplement par la construction de 15 suites des Cures Marines ?
Atterré par la description de l’état du théâtre, l’ex-ministre de la culture a saisi le préfet du Calvados qui a choisi de diligenter une visite de la Drac, pour un état des lieux, peut-être dans le but d’un éventuel classement.
Après avoir découvert l’ampleur de la catastrophe, les visiteurs ne pouvaient avoir qu’une question en tête : « M. le maire, comment avez-vous pu laisser faire cela ? ». Mais s’ils avaient interrogé Christian Cardon, ils se seraient certainement heurtés au mutisme d’un maire, qui après plus de 75 minutes d’une visite où il a été constamment sur la sellette, n’avait pas d’autre solution que d’amorcer une retraite en évoquant notamment le placement du casino en monument remarquable au sein de l’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (Avap).
La première demande de protection date de 1990, rappelait le conservateur régional des monuments historiques. Objectivement, dans les parties basses du casino, indépendamment de la décoration actuelle, les structures sont encore en place, les colonnes et les plafonds aussi. Ce n’est pas l’état actuel qui doit être un frein à une éventuelle démarche de protection. Quand on voit la qualité de ce qu’il y a à l’étage, on peut se poser la question. Ce n’est pas juste une question de maîtriser les façades.
Outre l’état de désolation dans lequel se trouve le théâtre, le massacre de la salle de baccara a semblé indisposer le conservateur régional des monuments historiques : « les gaines qui ont été passées à droite à gauche, ont torpillé une partie de l’ensemble des décors et je ne sais pas si ce projet a été autorisé ».
Ce qui m’inquiète en dehors du théâtre lui-même, avouait Philippe Rochas, c’est l’enjeu de préservation de l’ensemble du monument. On voit bien que toutes les interventions récentes dans les étages n’ont pas été effectuées en respect du patrimoine. Il serait donc intéressant de voir quel est le projet d’occupation des étages et comment on peut réussir à obtenir une requalification de l’ensemble .
Au centre du bâtiment, la grande galerie, élément fédérateur et l’axe principal d’organisation de l’ensemble, a par ailleurs été complètement niée. « Ça veut dire que les architectes qui ont travaillé là n’ont pas du tout intégré le patrimoine comme un élément fort » remarque Philippe Rochas. Les nombreuses transformations effectuées par le Groupe Barrière dans le casino, ne sont pas pour autant toutes à remettre en cause : « Qu’il y ait des modifications permanentes c’est une évidence sur un ensemble comme cela, et c’est ce qui en fait la caractéristique. Mais il faut essayer d’intégrer les éléments les plus intéressants pour apporter une nouvelle pierre à l’édifice et non pas de l’appauvrir en permanence ».
Autant de constatations qui pourraient pousser la Drac à prendre rapidement des mesures pour retrouver une maîtrise à l’échelle de l’ensemble de l’édifice ? Réponse dans quelques semaines.
Une photo du massacre en cours prise par la journaliste du Pays d'Auge (qu'elle soit ici félicitée pour son travail: affronter un satrape local n'est jamais évident...). Les gaines du nouvel hôtel des "cures marines" passent dans les salles de prestige de style classique versaillais de l'ancienne casino (1912)