Marché national de l'immobilier: ROUEN DISPARUE DES RADARS...
En 2007, sous la direction du géographe rouennais Yves GUERMOND a été publié un livre sobrement et mélancoliquement titré:
"ROUEN LA METROPOLE OUBLIEE?"
L'article de Paris-Normandie à lire ci-après relance utilement et avec lucidité la vieille question rouennaise à l'occasion symbolique d'un sondage national sur les métropoles régionales où les investisseurs préfèrent investir... Sans surprise, une métropole de l'Ouest arrive en tête, Bordeaux pour ne pas la nommer. La surprise est, hélas, ailleurs: parmi les "métropoles" étudiées dans le panel de ce sondage, la métropole normande a été... oubliée!
On n'efface pas en quelques mois de com près de 50 années de déclin pour ne pas dire davantage en terme de rayonnement métropolitain régional: la division normande décidée dans les années 1960 pèse encore de son lourd passif et il ne faut jamais oublier que Rouen, anciennne seconde ville de France au début du règne de Louis XIV, a connu la plus grande dégringolade de toute la hiérarchie urbaine française au point qu'après avoir failli être anéantie sous les bombes de 1940 et de 1944, Rouen a failli aussi totalement disparaître à partir de 1965 dans le cadre du délirant SDAU Basse Seine Plan Delouvrier qui consistait à transformer Rouen en banlieue industrialo-portuaire de Paris engloutie dans un chapelet de villes nouvelles étendu de Mantes la Jolie au Havre!
Pierre Chaussade, préfet de région de Haute-Normandie en 1969 a sauvé l'avenir même de la Normandie...
Ce projet grandiose qui était une "priorité nationale" ne fut que partiellement réalisée, le préfet Pierre Chaussade arrachant la préservation naturelle et patrimoniale des Boucles de la Seine en 1969 et la crise financière et économique des années 1970 ayant eu raison finalement de cet hydre, sauvant par la même occasion, l'avenir même de la Normandie!
C'est la raison pour laquelle Rouen ne fut pas choisie par l'Etat central pour être métropole régionale d'équilibre du Nord Ouest entre Lille et Nantes ou Rennes: le trou normand devant être comblé par l'expansion de la région parisienne vers la mer et Le Havre sur l'AXE Seine, cauchemar qui a été relancé par Antoine Grumbach en 2009 et qui fait encore fantasmer quelques idiots utiles rouennais (du côté de Normandy Invest par exemple...) qui n'ont toujours pas compris que Rouen devait être la métropole régionale de Normandie dans le cadre d'un réseau urbain avec Caen et Le Havre.
Si l'espace régional normand qui vient d'être reconstitué avec la mise en oeuvre d'un projet régional enfin à la bonne échelle est salué par tous les grands acteurs régionaux normands conscients et lucides que c'est là notre dernière carte à jouer pour être autre chose que des banlieusards de la banlieue de Paris, on constate que cette conscience se cherche encore à Rouen.
Rouen doit oser la carte normande totalement avec les autres villes normandes: c'est la seule carte qui nous reste! Car tout attendre de Paris c'est le meilleur moyen d'en finir avec Rouen!
Immobilier. Depuis le 20 juillet, les gazettes spécialisées le claironnent. Bordeaux est la ville où les Français souhaitent le plus investir dans un appartement locatif. Rouen n’apparaît même pas. Mauvaise image ou commerce ?
Ahh, les sondages. Il ne faut pas toujours les croire et il faut toujours s’inquiéter de la façon dont ils ont été réalisés pour en comprendre la portée. C’est le cas de la dernière livraison d’Opinion Way pour le réseau d’agences immobilières Guy Hoquet. Un sondage qui a été repris par de nombreuses gazettes spécialisées et a fait le bonheur de quelques émissions économiques. À la question, posée à 1 015 personnes, «dans quelle ville souhaiteriez vous réaliser un investissement locatif?», Bordeaux prend la tête du peloton devant Paris, Nantes et Lyon. Pourquoi pas.
Mais là où c’est le plus étonnant, c’est que si des villes comme Angers et Brest apparaissent, au même titre que Clermont-Ferrand, Avignon ou Tours, Rouen, pourtant ville capitale d’une Métropole de plus de 500 000 habitants, a disparu du radar. La ville aurait-elle une image si désastreuse de pot de chambre de la Normandie que les sondés s’en détourneraient ?
Rouen absente du réseau
Pas du tout. «Ce résultat, c’est parce que le choix de la ville de Rouen n’a pas été proposé aux sondés, qui devaient sélectionner un lieu parmi un panel», détaille un brin embarrassée, Justine Brossard de l’agence Hop Scotch, chargée de « vendre » cette étude auprès de la presse. Mais pourquoi donc l’une des nouvelles métropoles a-t-elle été oubliée ? «On a donné une liste de villes où les agences Guy Hoquet sont présentes, ce qui n’est pas le cas à Rouen même si une agence doit ouvrir fin 2016 ou début 2017», admet Deborah de l’Espinay, responsable chez Guy Hoquet. «C’était pour que nous puissions apporter, avec notre expertise, un éclairage sur chaque marché local. C’est vrai que si nous refaisions un tel sondage, nous laisserions désormais des réponses spontanées. C’est plus intéressant».
La question qui se pose vraiment, c’est de savoir s’il est intéressant d’acheter pour louer à Rouen, si la pierre rapporte de l’or.
À Rouen même, près de 70 % des 61 011 logements sont occupés par des locataires, dont 20,4 % en HLM. Ça laisse une grande place au marché privé (source Insee).
Selon les études d’Immoprix, le taux de rentabilité des investisseurs à Rouen est de 6,03 %, contre 5,19 % à Bordeaux et 3,24 % à Paris. Quand le prix d’achat augmente trop, les loyers ne peuvent pas suivre. Mais l’enseignement est bel et bien qu’il vaut mieux acheter à Rouen que dans ces grandes villes si on veut se faire un peu de monnaie. Et dans les villes plus modestes comme Angers et Brest ? Avec un marché plus restreint, le rendement locatif est plus élevé avec des taux établis respectivement à 6,29 % et 8,61 %. Le record, parmi les 100 plus grandes villes de France, appartient à Roubaix (10,61 %), ville absente du sondage. Et pourtant Guy Hoquet y a une agence. Allez comprendre...
B. M.-C.