Caen première ville universitaire normande: peut mieux faire!
Selon une récente étude, Caen a été classée 16ème sur 43 villes universitaires françaises. Comme d'habitude, Caen malgré 600 années de tradition universitaire se classe en milieu de tableau et Rennes lui passe devant dans de nombreux domaines de l'attractivité étudiante à commencer par la très stratégique préparation aux concours des grandes écoles nationales.
Grenoble arrive en tête de ce classement national et les universités parisiennes sont loin devant ainsi que les autre universités de ces métropoles régionales de l'Ouest et du Sud Ouest (avec Lyon) dont on cesse de nous vanter les louanges à longueur d'encarts publicitaires dans la presse magazine.
En 1971 c'était à Caen que les assises nationales de la recherche fondamentale présidées par Hubert Curien furent organisées. Aujourd'hui elles auraient lieu à Grenoble ou à Rennes.
http://normandie.canalblog.com/archives/2016/04/25/33714839.html
Dans les années 1960, l'académie de Caen comprenait 6 départements (les cinq départements normands plus la Sarthe) c'était l'une des plus importantes de France. Elle fut l'académie la plus démembrée de France il y a quarante ans pour créer celle de Rouen (universités de Rouen et du Havre) et pour permettre le rattachement de la nouvelle université du Mans à l'académie de Nantes (Pays de la Loire).
Malgré l'établissement du plateau Nord Côte de Nacre consacré à une recherche fondamentale en sciences physiques de niveau mondial avec le Grand accélérateur national des ions lourds (GANIL) (François Hollande doit venir à Caen le 3 novembre 2016 justement pour découvrir Spirale 2 qui développe le potentiel du GANIL: http://www.normandie-actu.fr/francois-hollande-en-deplacement-en-normandie-une-manifestation-pour-l-accueillir_240135/) et une recherche en sciences humaines assez rayonnante dans les années 1980 (en histoire, philosophie et littérature) avec une maison de la recherche en sciences humaines très réputée, un pôle unique en son genre dédié à la civilisation des pays scandinaves, à l'étude de la civilisation normande, malgré la présence à Caen de la seconde bibliothèque universitaire de province (après celle de Strasbourg), malgré un campus "à l'anglaise" très apprécié à l'architecture remarquable (le palais universitaire d'Henry Bernard est classé MH depuis 2014), Caen "l'Athènes normande" ne rayonne plus comme elle pouvait le faire dans les années 1965- 1970 quand elle était la "capitale de la jeunesse de l'Ouest" (pour reprendre le style Ouest-France).
Avec le retour à l'unité normande et le renforcement des liens entre les universités normandes qui n'ont pas besoin de fusionner entre elles, lire à ce sujet l'avis de Dominique Gambier: http://dominiquegambier.fr/2016/10/fusion-universites-mode-tres-technocratique/
Il va falloir tout simplement reconstruire l'attractivité universitaire normande et effacer les quarante dernières années qui furent désastreuses pour une Normandie destinée à n'être qu'une banlieue universitaire de Paris (Rouen et Le Havre) ou à n'être qu'une carpette de la Bretagne (par ex: "Sciences po Rennes antenne de Caen") en préparant la formation initiale d'une jeunesse normande trouvant à déployer ses talents à Paris, Rennes ou Nantes.
Le palmarès 2016-2017 du magazine l’Étudiant classe Caen au 16e rang national des villes étudiantes.
Le 10e palmarès général des villes étudiantes du magazine l’Étudiant classe Caen 16e sur 43 villes en France.
Le trio de tête est occupé par Grenoble (1er) suivi de Rennes et Toulouse. Rouen est 19e, Le Havre, 40e.
Caen perd une place par rapport à 2015.
Parmi les 6 catégories qui servent à dresser ce classement, la ville de Caen est bonne élève pour la vie étudiante et le cadre de vie (14e), également pour les formations proposées (15e).
Mais Caen décroche sur le thème de l’emploi (24e), mais surtout en terme d’attractivité (33e).
En affinant les critères retenus, la plus mauvaise note (2/10) est celle du score « Prépas et grandes écoles par étudiant ».
Autre bonnet d’âne, le score « transport » : 3/10 qui prend en compte le nombre de voyageurs, les tarifs et les réductions pour les étudiants.
La météo est également prise en compte avec, ce n’est pas une surprise, un 3/10 pour l’ensoleillement !
La densité des formations est bonne à Caen.
Mais Caen dispose aussi d’atouts très intéressants.
Le taux de chômage (7/10) et la « part des étudiants » (8/10) avec une densité sur l’agglo de 15 % d’étudiants sont retenus. La densité des formations (8/10) et les « initiatives locales » sont également plébiscitées.
C’est encore mieux et même excellent pour le score « logement » qui prend en compte le loyer médian et l’offre proposée pour un studio.
Sur ce point, Caen est 2e en France. Tout sauf un accessit quelconque. Une étude nationale démontre que le logement représente 55 % des dépenses mensuelles des étudiants (es).