Après avoir indiqué que le port de Marseille-Fos est "la porte du Sud de l'Europe", qu'il vit depuis cinq ans au rythme d'une croissance annuelle de 4,5 % en subissant moins de mouvements de grèves que le port d'Anvers, le Premier ministre est entré dans le vif du sujet en annonçant des mesures s'inscrivant dans le cadre de la loi Arnaud Leroy sur l'économie bleue.
Exonération fiscale pour les ports
Rappelant que "50 % des marchandises françaises transitent encore par les ports étrangers", il a réaffirmé la volonté du gouvernement de "renforcer la compétitivité des ports français". Il s'est engagé à "maintenir une exonération fiscale" en faveur des ports nationaux.
"Nous encourageons les initiatives pour améliorer les EMR"
Abordant la desserte ferroviaire des ports, il a indiqué que "le dossier de la ligne Serqueux-Gisors serait déclaré d'utilité publique en 2017".
Autre mesure sur laquelle le gouvernement de Manuel Valls s'engage, le déblocage de 40 millions d'euros dans le cadre de l'appel à projets concernant les "ports à énergie positive". L'objectif est de "renforcer le contrôle des gaz à effets de serre (GES)", a-t-il précisé.
Sur le thème du renouvellement de la flotte, il a souligné que "l'appel à projets concernant le navire du futur sera renouvelé en 2017".
Quelques heures après avoir rencontré dans la Cité phocéenne quelques armateurs nationaux ainsi que les représentants du Cluster maritime français (CMF), il a expliqué que, sur le millier de navires opérés par des compagnies tricolores, 300 battent aujourd'hui pavillon national. Sujet sur lequel il estime que le pays, "placé au 30e rang mondial, revient de très loin". En d'autres termes, il a déjà réalisé beaucoup de progrès. Il dit continuer à croire aujourd'hui au "made in France" grâce à "ses atouts". Il a évoqué la "bonne réputation de notre pavillon et les talents reconnus de nos gens de mer".
Quant au dossier du sauvetage en mer, il a affirmé qu'il sera déclaré "grande cause nationale en 2017".
À propos des énergies marines renouvelables, Manuel Valls a déclaré : "Nous encourageons les initiatives pour améliorer les EMR. Car la France, sur ce sujet, devait rattraper son retard".
"Si nous sommes une grande nation, c'est parce que nous avons une ambition maritime. Je porte aujourd'hui cette ambition que nous allons réaffirmer la semaine prochaine lors des Assises de l'économie de la mer qui se tiennent à La Rochelle", a déclaré le Premier ministre. Et de se faire le porte-parole des armateurs entendus quelques heures avant, en lançant : il faut savoir tenir bon la barre !"
Sur le dossier de la réforme de la loi de 1992, le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, a déclaré, pour sa part : "Des négociations sont compliquées, elles sont encore en cours. Nous souhaitons qu'elles aboutissent. J'espère qu'elles seront conclusives dans les prochaines semaines".
Quant aux frais de dragage pour les ports français, ils devraient s'alléger dans les prochaines années. Alain Vidalies a expliqué que "d'un coût de 96,5 millions d'euros par an, 59 % de cette somme est prise en charge par les établissements portuaires". Ces frais devraient être assumés dès 2017 à 100 % par l'État. Une mesure qui contribuera à alléger les frais d'exploitation auxquels doivent faire face les ports.