Alain JUPPE au HAVRE: L'AXE SEINE et Le CANAL SEINE NORD
Alain Juppé était vendredi 11 novembre 2016 au soir en meeting au stade de la porte Océane au Havre, la ville dont le maire, Edouard Philippe est pressenti pour être le futur Premier ministre d'un Alain Juppé président de la République en mai 2017. (Mais ne prenons pas la proie pour l'ombre et ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué...)
Dans un entretien donné à Paris Normandie, Alain Juppé revient sur nos affaires normandes les plus lancinantes:
La relance de l'Axe Seine, la LNPN et la compatibilité entre l'ambition de l'Axe Seine et le futur Canal Seine Nord.
Le Bordelais se refuse à trancher clairement arguant qu'il sera possible de développer l'un et l'autre... Sauf qu'il faudrait financer un minimum l'amélioration du premier alors qu'on s'apprête à jeter 5 milliards dans le creusement de l'autre...
Extraits de cet entretien:
Depuis 2012, l’axe Seine, débouché maritime du Grand Paris est en sommeil. Allez-vous le relancer?
« Oui. C’est un bon projet et je salue le travail admirable d’Antoine Rufenacht lorsqu’il était commissaire au développement de l’axe Seine. Il faut relancer ce projet et renforcer la compétitivité des ports du Havre et de Rouen en allant plus loin dans leur intégration et en favorisant les investissements. Il y a toute une stratégie portuaire globale à concevoir et à mettre en œuvre. Et Le Havre, comme Rouen, doivent être confortés dans leur rôle de porte d’entrée compétitive du bassin parisien ».
Maintiendrez-vous la réalisation du canal Seine-Nord susceptible de détourner une partie du trafic maritime de l’axe Seine?
« Quand j’ai rencontré les élus des Hauts-de-France, j’ai apporté mon soutien à ce projet de canal Seine-Nord-Europe parce qu’il sera bénéfique pour cette région et plus largement la moitié nord de la France. Je ne vais pas dire le contraire ici, au Havre. Comme je l’ai indiqué aux élus et responsables économiques du Nord, il nous faut une stratégie portuaire globale dans laquelle Le Havre et Rouen seront des points incontournables sur les routes maritimes internationales. Ils sont plus proches de Paris et de l’Ile-de-France qu’Anvers et Rotterdam et ont leur rôle à jouer. Je serai heureux d’en parler à nouveau avec Édouard Philippe. Je soutiendrai ses efforts et ceux des acteurs économiques pour développer les ports du Havre, de Rouen et de Paris (N.D.L.R. : Haropa) et pour qu’ils n’aient pas à souffrir du canal Seine-Nord-Europe ».
Propos recueillis par Christophe Preteux
Est-il vrai qu’Édouard Philippe continue à vous appeler «patron»?
« C’est une boutade entre nous. J’ai connu Édouard Philippe en 2002, lorsque j’ai créé l’UMP dont j’ai été le président fondateur. Il était à l’époque directeur général de ce nouveau parti et a fait un travail formidable avec son sens de l’organisation et son sens politique. À cette époque-là, j’étais le patron et il m’appelait ainsi. Aujourd’hui, il continue, il le fait encore. Je trouve ça affectueux et amical ».
Les Havrais s’interrogent. Allez-vous les priver de leur maire à compter de 2017?
« Les Bordelais se posent la même question. Je ne sais pas ce qui se passera demain. Je ne sais pas encore qui gagnera la primaire et je ne vais pas me mettre à faire des promesses. Certains le font, distribuent les postes. Ce n’est pas mon genre. Ce que je sais, c’est qu’Édouard Philippe est une personne de grande qualité, qui jouera un rôle éminent dans la vie politique française des prochaines décennies. Au Havre évidemment, et en fonction de ses choix, au niveau national ».