ROUEN TOUJOURS PAS METROPOLE: La Matmut, elle n'assure plus... la Fabiusie!
Ces deux-là nous l'assurait ad nauseam: eh bien c'est TER-MI-NE !
Effet du retour à l'unité normande? Du ras le bol de n'être connu que par une pub aussi ringarde? La société mutualiste qui permet à l'agglomération rouennaise de compter encore un peu dans le paysage de l'économie nationale des services supérieurs, a enfin compris qu'il fallait d'urgence arrêter le massacre et repenser entièrement sa communication: nous leur suggérons d'ailleurs de constater assez vite que les valeurs mutualistes peuvent rencontrer de solides valeurs humanistes normandes!
http://www.20minutes.fr/television/1962751-20161116-chevallier-laspales-plus-visage-matmut
TELEVISION L'assureur Matmut change de stratégie pour sa communication et se sépare du duo comique..
L'ère Chevallier et Laspalès dans les pubs de la Matmut est révolue. - Capture d'écran
Après dix ans de « La Matmut, elle assure » lancé d’une voix traînante, il va falloir dire adieu au duo comique Chevallier et Laspalès. En effet, dans le cadre d’une nouvelle stratégie globale, le groupe Matmut a décidé de revoir sa politique de communication, désormais « plus centrée sur les valeurs de la mutuelle », indiquent les dirigeants.
Une communication « un peu usée »
Une campagne « à plusieurs millions d’euros » doit démarrer le 24 novembre. « Notre communication était un peu usée » (sic!) a estimé Nicolas Gomart, le directeur général de l’assureur.
Ce changement de campagne devrait créer un certain manque à gagner pour Chevallier et Laspalès qui empochaient 900.000 euros par an, soit 4 % du budget de communication annuel de l’assureur depuis 2003. Avant que ça ne vous manque (si vous supportez encore cette pub), voici un dernier spot pour votre plaisir.
BON DEBARRAS et VIVENT LES VALEURS MUTUALISTES NORMANDES!
La Matmut pourrait revenir à certains fondamentaux et ce n'est pas la peine d'aller les chercher très loin:
Par contre, la restructuration de la politique de communication de la Matmut se traduit aussi directement à Rouen et là pour le coup, la Matmut n'assure plus rien, plus rien du tout!
Et au delà de la décision prise par la célèbre mutuelle de stopper son grand projet de palais des congrès à Rouen, il y a le constat que l'on ne sort pas d'un seul coup de baguette magique de plusieurs décennies de déclin régional normand et de quasi disparition de Rouen, en tant que métropole régionale rayonnante. La question du désenclavement ferroviaire et routier de Rouen est désormais clairement posé. Tout comme celle de reconstruire d'urgence une attractivité normande à partir de la métropole de Rouen.
MERCI LEVERN !
Le bilan fabiusien rouennais est donc paradoxal: d'un côté, il y eut un volontarisme fort sinon forcené pour construire une métropole institutionnelle afin d'en finir avec le trou rouennais et sa disparition dans l'ombre portée de la Ville Lumière. Laurent Fabius, arrachant le statut de Métropole pour Rouen lors de la loi MAPTAM de 2014, clôturait la séquence désastreuse ouverte en 1965 lorsque l'Etat central parisien avait décidé de faire disparaître l'ancienne seconde ville de France dans un magma industriel et urbain étendu de la région parisienne jusqu'au Havre. On se souviendra toujours du mot sybillin de Fabius au colloque Axe Seine du Havre en mai 2010: "ne pas être un territoire interstitiel". De l'autre côté, il y eut un volontarisme tout aussi forcené, pour ne pas dire davantage, pour refuser l'évidence normande et son mode d'emploi original (la coopération inter-urbaine avec Caen et Le Havre) afin que Rouen, en tant que métropole puisse rayonner dans son périmètre régional naturel.
A ROUEN L'HEURE DE VERITE VIENT DONC DE SONNER:
Initié en 2010, le palais des congrès imaginé par la Matmut a fait l’objet d’un permis de construire en décembre 2013. Il y a tout juste un mois, un permis de construire modificatif a été délivré par la Ville. Le projet prévoyait la création sur le site de l’ancienne école d’institutrices, route de Neufchâtel, d’un hôtel spa, d’un centre de conférences, d’un restaurant gastronomique - qui devait être dirigé par le chef doublement étoilé Gilles Tournadre -, et d’un parking de 478 places (notre édition du 25 février 2016). «La décision n’est pas très ancienne, assure le PDG du groupe d’assurances, mais il fallait la prendre.»
Le projet remodelé, avec une philosophie différente
Déçu, Daniel Havis confie que «ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on renonce à un rêve, mais je ne suis pas un gamin, il faut être réaliste». Ce projet, il y croyait. Mais tout n’est pas totalement remis en cause. «C’est l’espace de congrès que nous abandonnons. En revanche, le projet immobilier sur cette parcelle foncière va être remodelé avec une autre philosophie.» L’hôtellerie, le spa et la restauration pourraient être conservés. Pourraient y être adjoints «des logements, vraisemblablement», reconnaît le responsable du groupe mutualiste.
La décision de la Matmut s’est très vite répandue dans l’agglomération. Président de la Métropole, Frédéric Sanchez était bien sûr, au fait du verdict de la Matmut. «Le groupe mutualiste a pris progressivement la mesure de l’impossibilité de rentabiliser un investissement de ce niveau-là. La Matmut s’est lancée de sa propre initiative dans ce projet qui représentait un investissement très lourd», rappelle le président de la Métropole Rouen Normandie, «en France, aucun palais des congrès n’est rentable». Il tient tout de même à se ranger à l’avis de Daniel Havis «quand il aborde deux problèmes majeurs de notre territoire: les infrastructures routières et ferroviaires. Il s’agit d’une question centrale. Je suis inquiet du cavalier seul du département de l’Eure sur la question du ferroviaire. Je m’inquiète également beaucoup des positions de ce même département sur le financement du contournement Est de Rouen.» Ces infrastructures «contribuent étroitement à l’attractivité de notre territoire et je trouve très bien qu’un grand chef d’entreprise le souligne.» Quant à l’avenir, Frédéric Sanchez réitère sa «confiance en la Matmut, grande entreprise qui mise sur Rouen, encore et toujours. Nous ne pouvons que féliciter cette entreprise pour son intervention sur le patrimoine de l’ancienne école d’institutrices qui est aujourd’hui sauvé».
L’ancien maire de Rouen, aujourd’hui députée (et accessoirement membre du conseil d’administration de la Matmut depuis l’an dernier), Valérie Fourneyron, a indiqué hier après-midi «regretter la décision du groupe mutualiste, mais aussi la comprendre: cette entreprise et ses sociétaires ne sont pas là pour combler un déficit qui n’aurait pas manqué de survenir. Le projet de palais des congrès était important pour notre territoire, reconnaît-elle, aujourd’hui, il ne faut pas nier l’importance du travail réalisé pour la valorisation du site». Quant à l’allusion au manque d’attractivité du territoire, Valérie Fourneyron estime qu’on «n’a jamais autant avancé que ces dernières années, que ce soit sur le ferroviaire, comme avec la gare rive gauche ou le contournement Est, qui sont entrés dans des phases opérationnelles. Mais c’est toujours trop long...».
Difficile d’être plus précis sur le devenir du site de l’ancienne école d’institutrices, dont la Matmut demeure propriétaire (elle l’avait acheté pour 4 M€ au Département en 2010). «Aujourd’hui, le foncier est nettoyé, démérulé, les bâtiments qui devaient être démolis l’ont été, constate Daniel Havis. Nous allons redémarrer rapidement une phase d’études en fonction des règles d’urbanisme en vigueur. Il faudra quelques mois de travail pour finaliser un nouveau projet. Et que ceux qui tiennent à l’ancienne école soient rassurés: le bâti sera conservé».
Patricia Buffet
p.buffet@presse-normande.com
Voir aussi toutes les réactions en cascade suite à cette décision, courageuse, de Daniel HAVIS:
"On a un problème de déficit d’attractivité à Rouen, notamment à cause des infrastructures aéroportuaires, routières et ferroviaires, précise le chef d’entreprise. Je suis très attaché à Rouen, mais je trouve ça dommage, quand on voit des projets qui traînent depuis quarante ans, que la ville n’exploite pas tout son potentiel."
Daniel Havis
La réaction de Frédéric Sanchez, le président de Rouen Métropole Normandie:
Voir le compte-rendu proposé par NormandieXXL:
http://www.normandiexxl.com/article.php?id=1812
Voir la réaction de l'opposition municipale centriste à la ville de Rouen où l'on se demande où est passé le portage politique fabiusien autrefois si puissant... A moins que Daniel Havis ne soit pas assez... fabiusien! Pourtant, il avait pris toutes ses précautions:
On partagera les analyses qui suivent sauf sur un point: l'évidence normande ne siège toujours pas à la table du conseil municipal de la ville de Rouen. Le fond du problème gît là.
Robert PICARD
Conseiller municipal UDI à la Ville de Rouen
Candidat aux élections législatives sur la 1ère circonscription de Seine-Maritime
La MATMUT renonce au Palais des congrès :
la politique de la Ville et de la Métropole est en cause.
Nous apprenons ce soir que la MATMUT a renoncé au projet de construction d’un Palais des congrès à Rouen, un projet à 80 millions d’euros, incluant la construction d’un Hôtel-SPA 4 étoiles et d’un amphithéâtre de 800 places.
La construction de ce Palais des congrès avait été annoncée à grand renfort de communication en 2012.
L’abandon de ce projet est une très mauvaise nouvelle pour Rouen et sa Métropole. Il sanctionne le défaut d’attractivité de nos Collectivités, qui n’ont pas su construire les conditions permettant l’accueil d’un tel équipement. Nous dénonçons depuis des années la politique de M. Fréderic Sanchez, de M. Yvon Robert et de Mme Valérie Fourneyron en la matière, constatant comme chaque habitant que les efforts ne sont pas faits pour embellir la Ville et construire son image à l’extérieur de notre Région.
La majorité socialiste n’a pas non plus été capable de peser correctement sur le dossier de l’amélioration des liaisons ferroviaires, alors qu’elle avait la main jusqu’en 2015 à la Région. L’incertitude sur le destin de l’aéroport a aussi joué. Rappelons que M. Sanchez, sous la pression de ses alliés verts, a longtemps laissé entendre qu’il avait vocation à être fermé avant de lui accorder un sursis.
Il faut enfin noter que la présence de Mme Fourneyron au conseil d’administration de la MATMUT n’a finalement été d’aucun secours pour apporter à Rouen et à sa Métropole des arbitrages favorables sur ce dossier. Cette nomination fin 2015 aurait pu laisser entendre une situation de conflit d’intérêt, puisque Mme Fourneyron, en tant que secrétaire d’Etat de M. Hollande puis Députée, avait accompagné et voté de nombreuses mesures qui impliquaient la MATMUT, avant d’accepter ce mandat rémunéré se cumulant avec son indemnité de Députée, pour un supplément de rémunération d’environ 4000 € par an. Mme Fourneyron s’était défendue en invoquant le lien qu’elle contribuait à renforcer entre la Ville et la MATMUT. On en voit aujourd’hui clairement le résultat, quand la MATMUT regrette les insuffisances de la politique menée par elle et ses alliés.
La question de l’accueil du tourisme professionnel doit être rapidement reposée. Une Métropole de la taille de celle de Rouen, avec une situation si enviable sur l’Axe Seine, à quelques dizaines de kilomètres d’une ville-monde comme Paris, ne peut rester sans stratégie en la matière. D’urgence, il faut remettre Rouen sur de bons rails : il en va de notre capacité à offrir aux habitants un environnement économique favorable, qui est une condition essentielle de la lutte contre le chômage.