MARINE à marée basse devant notre MONT ST MICHEL...
Dans ce qui suit, plusieurs choses nous agaçent en tant que Normand et citoyen de la République Française.
1) Celle qui veut supprimer les régions s'empare pour sa vaine propagande du joyau de notre civilisation normande.
2) La dame blonde en bleu-marine plante son pupitre sur la cale au pied du Mont St Michel en venant de... Bretagne: cela aurait dû gêner authentiquement les Normands autant que les Bretons!
3) Elle a érigé le Mont Saint Michel en symbole d'une unité nationale française en lutte contre une hypothétique invasion arabo-musulmane. Sauf que Madame Le Pen se trompe d'invasion: c'était, il y a 600 ans, l'histoire d'un Bertrand Du Guesclin, un breton drôlement plus doué qu'elle, qui s'enfermant dans le Mont, résista vaillamment contre les Anglais qui étaient, à l'époque tout autant que les Français, des catholiques apostoliques romains détestant les sorcières: c'est la raison pour laquelle Jeanne d'Arc finit à 19 ans jetée en cendres dans la Seine à Rouen.
4) Elle oublie que Saint Michel symbolise la lutte du Bien contre le Mal en terrassant les dragons, à commencer par celui de la malveillance, de l'ignorance, de la haine et de la bêtise.
5) Elle oublie que le Mont Saint Michel, certes devenu le "Mont Libre" après le départ des derniers moines bénédictins en 1791, c'est à dire une prison, surnommée la "Bastille des mers" pour y enfermer les ennemis de la Convention Jacobine pendant la Révolution (prêtres réfractaires, révoltés chouans) avant que n'y soient enfermés quelques Républicains à l'esprit fort contre les dictatures de l'Empire et de la Restauration (Barbès, Blanqui...) deviendra, après la fermeture de la "maison de force" en 1863, le symbole non pas du retour de la "fille aînée de l'Eglise" à la religion mais celui d'une réconciliation nationale entre la France et l'ensemble de son patrimoine historique supervisée par les grands travaux d'une IIIème République radicale socialiste laïque qui préféra installer en 1897 à 180 mètres d'altitude au dessus des grèves, non pas une croix, mais la statue dorée de l'archange.
Le Mont Saint Michel, chef d'oeuvre du génie normand inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO depuis 1979 est universel parce qu'il fut l'un des tous premiers symboles d'unité nationale dans l'histoire de France. Mais aussi et surtout parce que la France est universelle de par ses principes de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. L'archange là-haut n'est pas là pour défendre le paradis terrestre des Français qui auraient peur dont on ne sait quelle impureté étrangère. Il est là-haut pour défendre la pureté de nos principes universels et éternels contre les dragons qui peuvent enfumer l'esprit de certains de nos compatriotes.
Victor Hugo, visitant en 1833 notre Mont Saint Michel alors défiguré par la prison qu'il abritait, avait dénoncé la présence "d'un crapaud dans un reliquaire". Ce 27 février 2017, battant la campagne de France, c'était la reine des grenouilles qui coassait devant...
Lire le compte-rendu proposé par l'envoyé spécial du Monde avec les principaux éléments de langage du discours de Marine Le Pen prononcé au pied du Mont Saint Michel qui n'est que le vil dévoiement du trésor de nos valeurs universelles françaises dans les griffes d'un dragon identitaire et xénophobe.
La candidate du FN à l’élection présidentielle a lancé « un appel à l’unité des Français », dans ce lieu où « bat le cœur de la France ».
A chaque jour suffit sa peine. Dimanche 26 février, lors d'un meeting à Nantes, Marine Le Pen mettait en garde magistrats et fonctionnaires contre la tentation du "gouvernement des juges" ou contre celle de participer à des "cabales d'Etat" - référence aux affaires judiciaires qui menacent sa campagne avec insistance.
La candidate du Front National à l’élection présidentielle tonnait aussi contre les médias, qui, selon elle, « font campagne de manière hystérique » pour Emmanuel Macron. Lundi 27 février, au Mont-Saint-Michel, dans la Manche, la présidente du FN a délivré un message qui se voulait extrait des « bassesses politiciennes », et qui a pris de forts accents identitaires.
La députée européenne, postée derrière un pupitre sur le parking situé devant l’entrée de l’abbaye, a tenté d’adopter le registre de la solennité : « Parce qu’ici bat le cœur de la France, c’est ici que j’ai choisi de lancer un appel à l’unité des Français », a-t-elle déclaré devant ce monument, qu’elle qualifie de « haut lieu où l’âme respire amplement » et de « merveille de l’Occident ».
Multipliant les allusions au christianisme, mais sans jamais citer nommément cette religion, la candidate frontiste a une nouvelle fois dénoncé deux « totalitarismes », « islamiste » et « mondialiste financier », qui représentent, selon elle, une « barbarie aux deux visages ».
« Nous allons apprendre à nos enfants à aimer la France », a-t-elle martelé, louant ce « patrimoine ciselé par deux mille ans d’histoire ». « Il nous faut redevenir une nation de sentiments. Si nous ne sommes une nation que par la raison, il n’y aura que des Français administratifs », a-t-elle encore ajouté.
« Symbole d’une France qui puise dans ses racines chrétiennes force et grandeur »
La référence aux « racines chrétiennes » de la France, qui figurait dans le programme frontiste en 2012, a été expurgée cette année, remplacée par une plus vague volonté de défendre le « patrimoine historique et culturel ».
Dans un tweet, le secrétaire général du FN, Nicolas Bay (ndlr: élu d'opposition au Conseil régional de Normandie bientôt supprimé si Marine Le Pen devait être élue), qui accompagnait Mme Le Pen, s’est, lui, montré plus transparent : « Le Mont-Saint-Michel, symbole éternel d’une France qui puise dans ses racines chrétiennes force et grandeur. »
La présidente du FN, qui était accompagnée d’une vingtaine de militants et d’élus frontistes – certains brandissaient des drapeaux « Marine présidente » –, n’a pas résisté à la tentation de commenter les soubresauts de la campagne. « Certains cherchent à faire en sorte que la campagne ne se passe pas sereinement, a-t-elle estimé. Vont-ils y arriver ? Je ne crois pas. Les Français ne sont pas dupes des petites manœuvres qui émaillent la campagne. »
Dans un communiqué, publié dimanche soir, le candidat Les Républicains, François Fillon, avait, quant à lui, estimé que le gouvernement socialiste laissait s'installer un "climat de quasi-guerre civile": une référence, notamment, au fait que des cars transportant des militants frontistes ont été attaqués, dimanche, par des manifestants aux abords de Nantes.
Juste avant de commencer l’ascension des remparts du mont Saint-Michel, qu’elle avait déjà arpentés pendant la campagne de 2012, la candidate du FN a lancé : « J’espère que nos amis journalistes nous suivront. » Il aurait été dommage que cette visite ne soit pas immortalisée.
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